Test d'Inside sur Xbox One

Playdead sort son premier titre en 2010 : Limbo. Ce titre a marqué les esprits par son ambiance aussi sordide qu'envoutante, porté par un ton monochrome cauchemardesque. Six années se sont écoulées depuis ce coup de génie vidéoludique et voilà que le studio nous présente enfin son nouveau titre, Inside. Alors, qu'en est-il ? Saura-t-il autant marquer les esprits que son aîné ? Plongée « à l'intérieur » du titre.

Inside est, à l'image de son prédécesseur, original. Tout d'abord, pas d'indications visuelles pour jouer. Ce test a été fait sur Xbox One, sur laquelle l'ensemble du gameplay se résume au pad directionnel, à la touche A pour sauter et à la touche X pour réaliser une action. D'un autre côté, on est sur un jeu de plateforme 2D, alors pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Des pièges mortels et des énigmes intelligentes et de plus en plus complexes, le tout distillé dans un univers accrocheur, c'est déjà une bonne combinaison, non ?

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Vous êtes bien vite mis dans le bain. Le jeu débute dans une forêt. Vous avancez et tombez sur des hommes au visage blanc vêtus de noir, qui, lampe torche en main, commencent à vous rechercher, puis lâchent les chiens… pour finalement sortir directement leur arme de poings et vous tirer dessus. Pourquoi donc ? Pour le découvrir, il faut pénétrer toujours plus cet univers. Ici, plus question de monochrome comme pour Limbo. La couleur fait son apparition, bien qu'elle reste toujours dans des teintes sombres et grises. Seul le t-shirt rouge du jeune héros que vous incarnez permet de mettre de la vie au milieu de cette toile qui se déroule sous vos yeux.

Car oui, c'est beau. Vraiment. Sombre, glauque, malsain, mais incroyablement beau. Le monde dans lequel vous évoluez est ironiquement aussi vivant que mort. Mais qu'est-ce que c'est hypnotique. À l'instar de Limbo, vous évoluez dans un cauchemar visuel. Et je pèse mes mots : Inside a réussi à faire encore plus glauque et malsain que son aîné. Certains passages procurent des frissons dans le dos.

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D'un point de vue scénaristique, Inside réussit la prouesse de dérouler son scénario sur l'ensemble du jeu sans pour autant jamais exprimer le moindre mot ou écrire le moindre texte. Empreint de nombreuses références à 1984, Soleil Vert ou encore The Wall, « le meilleur des mondes » que vous infiltrez se dévoile au fil de votre avancée. S'il peut s'avérer totalement déstabilisant, ce choix scénaristique a le mérite de vous investir encore plus dans cette histoire et de vous laisser en plus le libre choix de l'interprétation que vous souhaitez avoir du titre. En effet, si le final risque de rester dans de nombreuses mémoires, son interprétation mènera probablement à de nombreux débats. Je n'en dirais pas plus, ne souhaitant pas vous gâcher le plaisir de la découverte. À noter qu'il existe une fin alternative et/ou cachée, qui permet, d'une certaine façon, d'en découvrir un peu plus.

 

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Dernier point à évoquer, la bande son. Elle est des plus travaillées et s'adapte parfaitement à l'ambiance sinistre du titre. Elle est, comme Limbo, totalement minimaliste, mais réellement utile et ancrée dans le jeu. En effet, des sons distants, des bruits métalliques qui claquent ou encore le bruit du vent sont vos seuls repères dans cet univers froid et industriel. Mais cette ambiance permet d'appuyer toujours plus le génie qui ressort de ce jeu.

Et on en sort quoi ? Quelle claque. Mais quelle claque. Ce jeu est aussi incroyable que Limbo. Tout y est pour rendre l'expérience aussi grisante que marquante. L'aspect visuel comme sonore sont excellents et permettent de servir sans la moindre faille cette fresque aussi épique que terrifiante. Tout est parfaitement cohérent et crédible, rendant la splendeur sinistre des lieux vraiment accrocheuse. Le gameplay est simple, mais terriblement efficace ; intelligent voire retord par moments. La réflexion sera votre alliée pour réussir à continuer dans cette plongée abyssale sans fin… Le nom "Inside" n'est d'ailleurs pas choisi au hasard. Bien entendu, le jeu vous mène à l'intérieur de quelque chose que je ne raconterai pas, mais, surtout, il vous force à réaliser votre propre introspection, en vous poussant à réfléchir à des questions sur le libre-arbitre ou la nature humaine. C'est peut être la plus grande force du titre à mes yeux.

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Bref, en un mot comme en cent : MUST-HAVE. Vous avez pris votre pied sur Limbo ? Vous prendrez une claque sur Inside. Playdead a encore frappé un grand coup et montre qu'ils ne font pas les choses à moitié. Et c'est plaisant à vivre en tant que joueur. Seule petite ombre au tableau, la durée de vie du titre. Si Limbo demandait 3 heures pour être terminé, comptez ici 4 à 5 heures pour atteindre la séquence finale. Rajoutez maximum 1 heure pour trouver et réaliser la fin alternative, si vous n'usez pas d'un tutoriel, évidemment. Mais, vous savez ce qu'on dit : ce n'est pas la destination qui compte, mais bien le chemin parcouru pour l'atteindre !

Test réalisé par Dunta à partir d'une version fournie par le développeur.

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