Test d’EVE Valkyrie : le meilleur et le pire de la VR ?

EVE Valkyrie est associé à la réalité virtuelle depuis les prémisses de celle-ci. Mis en avant sur les salons depuis plusieurs années, le titre est souvent considéré comme l’un des meilleurs ambassadeurs de cette technologie. C’est donc logiquement que Valkyrie est disponible sur PlayStation VR depuis le lancement du casque ; que vaut-il vraiment ?

Je suis visé par un missile ! Attends, je vais passer au ras d’un astéroïde pour l’éviter

Si EVE Valkyrie suscite autant d’attention depuis son annonce, c’est parce qu’il réalise le fantasme de tout fan de science-fiction. Toutes les manœuvres vues dans les films sont réalisables en jeu, mais elles ont un prix à payer : un intense mal de tête, voire de la nausée. Je précise que je suis très peu sujet aux problèmes liés à la réalité virtuelle, mais Valkyrie a tout du candidat parfait pour ces maux. En effet, le jeu permet de tourner dans toutes les directions ; l’espace offre un grand nombre de possibilités d’actions, mais le cerveau humain a du mal à s’adapter à ces changements de direction rapide.

 

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On dit souvent pour certains produits que « l’essayer, c’est l’adopter ». Pour Valkyrie, c’est l’inverse : tout joueur sort de sa première heure de jeu en se jurant que jamais plus il n’y retournera. Puis, il revient en jeu, se disant qu’au fond, ce n’était pas si grave… et repart avec la même impression que la première fois. Néanmoins, avec le temps, le désagrément est de moins en moins présent et il devient possible d’apprécier la richesse du jeu.

Un jeu multi avant tout

Première déception concernant le contenu solo du titre : alors qu’il aurait pu se révéler très intéressant, son contenu est très réduit. Une fois le tutoriel passé, il ne reste au joueur que des entraînements avancés, deux missions scénarisées, de l’exploration libre et un mode survie peu inspiré. Ces contenus sont une initiation pour le multi et ne doivent pas être perçus différemment ; si vous espériez passer de nombreuses heures à jouer seul, EVE Valkyrie n’est pas fait pour vous.

  

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En revanche, le multi est lui nettement plus convaincant. On apprécie en premier lieu la réalisation parfaitement maîtrisée : le jeu est facile à prendre en main, mais offre au joueur une importante marge de progression. L’enrobage est en outre de qualité : il est entièrement traduit en français et doublé en anglais, l’interface (basée sur le regard) est très agréable et les graphismes à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un jeu en réalité virtuelle.

Si le contenu solo est famélique, il n’en est pas de même en multijoueur. Comme tous les jeux multi, de nombreux éléments peuvent être débloqués : nouveaux vaisseaux, éléments cosmétiques ou améliorations techniques. Néanmoins, c’est la richesse des affrontements eux-mêmes qui est la plus intéressante. En effet, les cartes sont très bien pensées, offrant toutes un bon compromis entre obstacles et vide spatial. Cela offre plusieurs stratégies possibles pour chaque équipe, rendant déterminante la coordination. En escouade avec des amis, avec lesquels on discute via un chat audio, le titre a un énorme potentiel. C’est peut-être aussi ce qui constitue sa principale limite.

  

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Le match-making est efficace et le combat avec des inconnus agréable, mais le titre ne peut pleinement s’apprécier qu’au sein d’un groupe soudé, comme tous les jeux multi-joueurs intégrant une forte dimension stratégique. Le problème, c’est que cela signifie qu’il faut avoir des amis dotés d’une PlayStation 4, d’un PlayStation VR, d’une PlayStation Caméra et du jeu. Des conditions assez restrictives, surtout étant donné la pénurie actuelle de casques made in Sony.

  

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Un « vrai » jeu ?

En conclusion, EVE Valkyrie tort le cou aux idées reçues : oui, il existe de vrais jeux en réalité virtuelle, auxquels il est possible de jouer plusieurs dizaines d’heures. Malheureusement, le contenu solo étant très réduit, il faut avoir des amis ayant le casque de Sony pour pleinement profiter du titre. Cela limite le nombre d’acheteurs potentiels du jeu, sans parler de ceux qui abandonneront après une ou deux sessions, n’ayant pas la patience de s’habituer au mal de tête que provoque au début le titre. Il est donc difficile d’imaginer que le titre se vendra massivement auprès du grand public, mais c’est dommage, car une fois accoutumé, on comprend aisément pourquoi le EVE Valkyrie est tant utilisé pour promouvoir la réalité virtuelle.

 

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Test réalisé par Alandring à partir d’une version fournie par le développeur.

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