Test de Yooka-Laylee

Si vous pouviez retourner dans les années 90 avec un PC actuel et Yooka-Laylee dans vos SSD, vous ne seriez pas surpris par son papa Banjo tellement ils se ressemblent. Des mondes fantaisistes aux voix ridicules et drôles jusqu'aux énigmes demandant un petit peu d'adresse, vous ne serez pas surpris par Yooka-Laylee si vous avez joué auparavant à la série Banjo. Cependant, l'expérience sera sans doute différente si vous n'êtes pas familier avec la série et encore plus si vous n'avez jamais joué à des jeux de plateforme en 3D.

Développé par PLAYTONIC dont la majorité des développeurs et artistes proviennent du studio RARE (entité ayant appartenu à Nintendo et ayant développé les très populaires Banjo-Kazooie, Goldeneye 64 et la série Donkey kong sur Nintendo 64 avant d'être racheté par Microsoft dans les années 2000) et dévoilé aux joueurs via la plateforme Kickstarter en mai 2015, le projet rencontre un grand succès auprès du public et est complètement financé au bout de 30 minutes. Le jeu est disponible depuis le 11 avril 2017 sur Steam, PlayStation 4 et Xbox One, en attendant une version Nintendo Switch prévue pour plus tard.

Yooka-Laylee est un jeu de plateforme 3D qui reprend les codes et la popularité de la série Banjo Kazooie pour la retranscrire dans un jeu vidéo moderne, bien réalisé et plutôt joli.

Vous prenez le contrôle de Yooka, un caméléon qui prête ses capacités les déplacements, et Laylee, une chauve souris placée sur le dos de Yooka qui est, elle, spécialisé dans les techniques de vols et dans certaines attaques. Vous ne contrôlez pas séparément ces deux personnages, mais une seule entité, les deux personnages étant collés entre eux et inséparables, c'est ce qui fait l'originalité du jeu.

L'histoire commence doucement par la présentation des deux personnages qui nous accompagnent le long de cette aventure. De la même manière que dans Banjo-Kazooie, un événement perturbe la tranquillité des deux amis : le vol de leur livre magique.

Cette situation pousse nos deux amis à enquêter et, suite à leur rencontre avec Trowzer (un serpent profiteur qui marchande), nos deux amis sont conduits vers le lieu où le livre à disparu : la ruche corp. Il s'agit d'un lieu tenu d'une patte de fer par "CAPITAL B", une abeille capitaliste, et "Dr.Quack", son bras droit  inventeur de nombreuses inventions dans le monde de Yooka-Laylee.

La ruche corp est présentée comme le hub du jeu, le lieu connecté entre tous les niveaux ; vous pourrez la parcourir au fur et à mesure de votre avancement et des capacités que vous aurez débloquées dans les 5 mondes.

Il sera donc par exemple impossible d'aller jusqu'au bout de la ruche au début du jeu, mais votre progression débloquera des portes qui étaient auparavant fermées pour avoir un point de liaison rapide entre le début et les zones plus avancées du monde de Yooka-Laylee. Ces raccourcis vous feront économiser quelques minutes de marche et vous êtes donc libre de retourner faire les premiers mondes afin de les compléter.

Le repaire final de CAPITAL B se trouve à la toute fin de la ruche et n'est accessible qu'après avoir fini les 5 mondes et débloqué de nombreuses capacités.

Avancée dans le monde

Lors de votre arrivée dans la Ruche Corp, Trowzer le serpent vous invitera à récupérer la première "pagie" en haut de la statue du boss, ce qu'il ne peut pas faire lui-même, car il est trop occupé avec son téléphone. Les pagies sont les pages du livre que Yooka et Laylee ont perdu au début du jeu ; vous pourrez les récupérer et les dépenser dans des socles magiques éparpillés un peu partout dans la Ruche pour débloquer les mondes jouables.

Vous n'êtes pas au bout de vos peines, car les pagies ne sont évidemment pas les seuls objets récupérables ! Les plumes, beaucoup plus répandue, sont l'équivalent des notes de musique de Banjo-Kazooie. Il y en a 200 à récupérer dans chaque monde et elles vous permettront de débloquer certaines techniques auprès de Trowzer, ce qui est obligatoire pour passer certaines énigmes ou pour accéder au monde suivant.

Mais à contrario de banjo-kazooie, vous n'avez pas besoin de tout re-récolter après avoir quitté un monde. C'est compréhensible : les mondes étant plus grands que sur les opus N64, il aurait été compliqué de rechercher les 200 plumes si on a le malheur de pas tout trouver dans son premier run.

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D'autres objets facultatifs sont aussi présents et récupérables au cours de votre aventure :

  • Des papillons pour récupérer de la vie si vous les attrapez avec la langue de Yooka ou de l'endurance si vous marchez dessus.
  • Des graines de feu/glace/bombe qui vous permettent de tirer des projectiles élémentaires selon la graines ramassée et ainsi de résoudre certaines énigmes ou de débloquer certains passages.
  • Des boules de poids/miel anti-glisse afin de courir sur certaines surfaces, qui auraient été inaccessibles en temps normal.
  • Des jetons de borne d'arcade à récupérer pour Rextro Tyrex afin de pouvoir débloquer de nouvelles bornes d'arcades ; ce sont des mini-jeux simplistes qui vous permettent de débloquer des Pagies si vous obtenez un assez bon score. À noter que si vous réussissez à débloquer les bornes dans les mondes, vous les débloquerez ensuite dans la salle d'arcade du hub.
  • Des slots de vie en plus.
  • Des bonus d'énergie permanents.
  • La molécool, qui vous permet de débloquer des transformations exclusives au monde dans lequel vous vous trouvez, ce qui est utile pour débloquer quelques énigmes ou récupérer les informations de certains PNJ.

Si vous avez déjà joué a Banjo, la première chose que vous remarquerez quand vous rentrerez dans le premier monde, c'est sa taille. Les mondes proposés sont beaucoup plus grands que ceux des anciens jeux. Il y a quelques espaces vides par-ci par-là, mais rien de très choquant.

Cependant, le jeu ne compte que 5 mondes, sans compter la ruche, ce qui est dommage. Un peu plus de variété aurait été sympa, car souvent on se retrouve à repasser dans les mêmes mondes et à les explorer de fond en comble pour retrouver les derniers éléments manquants, même si quelques techniques apprises un peu plus tard permettent de supporter un peu mieux cette situation.

Je trouve également dommage la faible diversité des monstres. Le skin des monstres varie en fonction des mondes, mais les ennemis réalisent la même fonction et sont souvent regroupés de la même façon, avec en général 3-4 sbires qui se font tuer en un coup + un sbire un peu plus résistant et d'autres monstres volants. On a tendance a ne pas s'en occuper, car ils n'apportent aucun challenge et respawn assez souvent.

Un autre type de monstre est un peu plus original : des yeux qui se fondent dans un objet du décor et en prennent le contrôle. L'objet concerné n'a aucune influence ni ne prodigue aucune différence, mais le concept est sympa ; dommage que le sort ne gagne pas des capacités spécifiques en fonction de l'objet contrôlé.

Pour ce qui est des PNJ, on retrouve souvent les mêmes dans les 5 mondes, plus quelques nouvelles têtes qui viennent s'ajouter dans les derniers mondes et proposent des mini-jeux plus ou moins difficiles (une course ou un parcours d'obstacle par exemples). Les seuls qui tirent leur épingle du jeu sont les mini-boss et quelques personnages secondaires tel que Rextro. Néanmoins, chaque PNJ possède son propre caractère et on sent bien la touche des anciens de Rare dans les dialogues. Pour ce qui est de ces derniers, on retrouve les mêmes bulles de dialogues que sur les anciens opus et le même humour cinglant entre les personnages, avec bien sûr des clins d'oeil aux anciens jeux.

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Même bulles de dialogues et même police d'écriture, plus de doutes !

Le jeu est techniquement pas mal ; ni incroyable de beauté ni moche. Les textures sont plutôt bien soignées et colorées et le jeu possède son identité bien à lui. Le framerate est stable et ne tombe jamais, même quand ça se bastonne. Par contre, le jeu abuse du temporal-antialiasing (TXAA), un effet permettant de réduire la résolution des éléments au loin. Cela donne un certain style et permet un gain de performance, mais ici c'est un peu trop prononcé.

Je pense qu'il n'y aura aucune différence entre la version PC et les versions consoles, en-dehors de la résolution et du framerate, puisqu'il n'y a pas grand chose comme réglages dans les options vidéo, à part la qualité globale (de pas beau à fantastique), et qu'il n'y a même pas de fichier de configuration modifiable.

La prise en main du jeu est très bonne : les mouvements sont fluides, les actions et les techniques s'enchaînent très bien et sans coupure. Il n'y aucun problème de collision avec le décor et, mine de rien, on s'amuse à tout visiter et à accéder aux endroits dont on n'est pas sûr qu'ils auraient dû être accessibles. Néanmoins, le jeu est plutôt court : comptez entre 20 et 30 heures pour le terminer et beaucoup plus pour le compléter à 100%.

Pour conclure, je pense que ce Yooka-Laylee est un bon jeu et vaut ses 40€, mais il s'appuie trop sur le classique Banjo-Kazooie et ne propose pas vraiment de grosses différences par rapport à lui. Il aurait pu être meilleur avec un peu plus de temps de développement, offrant davantage de variété dans les mondes. J'ignore si le développement a débuté en 2015 ou s'ils avaient déjà un prototype en place, mais deux ans pour construire un jeu reste court et on le ressent au niveau du contenu. Il reste cependant fun à jouer et est un passage obligatoire pour les nostalgiques de la bonne époque RARE.

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Test réalisé par Raph' à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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