Test de Dead Rising 4 sur Xbox One

Soyons honnêtes, l’histoire d’amour qui lie Capcom aux zombies ne date pas vraiment d’hier. Et ce n’est pas la sortie prochaine de Resident Evil 7 qui dit le contraire. Mais ce n’est pas de cette série culte à l’esprit horrifique dont on parlera aujourd’hui, mais de son confrère plus orienté humour noir. Je parle bien entendu de Dead Rising, qui a fêté cette année ses 10 ans d’existence par la sortie, le 6 décembre 2016 dernier sur Xbox One et PC, de son quatrième opus.

Dead Rising, kécécé ?

Dead Rising est un jeu d’action/aventure, aux allures très marquées de beat them all, dans un univers post-apocalyptique avec tous pleins d’amis à la peau décharnée et à l’appétit insatiable.

Avant tout chose, une information importante : si les deux premiers titres imposaient une gestion continue du temps vous obligeant à choisir entre le scénario principal et les activités annexes, cela n’est plus d’actualité depuis le 3ème opus. En ce qui me concerne, je préfère ne pas avoir à subir la pression du temps qui défile en permanence parce que j’aime compléter intégralement un jeu en une partie. Mais je sais que certains grincent des dents à ce sujet, préférant l’ancien mode de jeu. Bref !

Pour remettre en place l’histoire, tout a débuté il y a 16 ans lors de la première épidémie qui avait touché la bourgade de Willamette aux États-Unis. Frank West, un journaliste, était venu sur place pour essayer d’avoir le scoop du siècle quant à cette affaire. Et alors que l’épisode 2 et 3 avaient vu les héros changer, permettant de jouer respectivement Chuck Greene et Nick Ramos, ce 4ème opus nous offre le retour grandiloquent du génialissime Frank West. Après avoir survécu à deux apocalypses zombies (Frank était de bref passage dans Dead Rising 2 : Off the record), voilà donc le retour du journaliste à l’humour bien gras !

Toujours à la recherche du scoop de l’année qui lui offrira son prix Pullitzer, Frank embarque malgré lui (on remerciera donc tous ensemble Vick, son élève reporter !) dans un hélicoptère en direction de… Willamette, qui subit une nouvelle épidémie, dès le premier jour du Black Friday. Ce jour n’est évidemment pas choisi au hasard, car Capcom n’est pas avare en clins d’œil et le fait de prendre un centre commercial comme terrain de jeu dans les épisodes 1 et 2 n’y est pas pour rien non plus. La simple évocation du nom de Romero devrait vous faire comprendre pourquoi. Et si le 3ème épisode de la série s’orientait plus sur une ville ouverte, ce nouvel opus choisit de prendre les 2 partis : vous aurez donc accès à tout un centre commercial américain bien farfelu (il y a un bateau pirate et un château fort dedans ! Je vous jure !), ainsi qu’à l’ensemble de la ville de Willamette. Et tout ce terrain de jeu ne sera pas un luxe pour découvrir le nouveau scandale militaire et gouvernemental dont notre chère bourgade a fait les frais.

Un scénario digne d’un vieux film de série B, des zombies, des militaires, des survivants essayant de survivre dans ce chaos, des psychopathes totalement fous et un anti-héros à l’humour vraiment pourri ? De quoi annoncer une ambiance old school du tonnerre !

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Mais frappe, bon sang, frappe !

Comme dit dès le début, oubliez l’ambiance horrifique que vous offre un Resident Evil. Ici, c’est plus des fous rires qui vous attendent face à la horde d’armes du jeu. Du glaive, au pistolet nerf pour gosse, en passant par des 33 tours ou encore des fusils militaires, l’arsenal passe du tout au n’importe quoi. Certaines armes sont efficaces, d’autres méritent plus réflexion… ! Et si ce n’était pas assez d’avoir accès à une centaine d’armes différentes, Dead Rising vous propose des armes combos à débloquer par la découverte de plans cachés dans le jeu : 26 de corps à corps, 14 à distance et 7 de jets.

Le principe ? Prendre 2 armes pour en faire qu’une, mais bien plus puissante ! Allez, quelques exemples en vrac : une arbalète et des fusées d’artifices, ça fait un crarc, c'est-à-dire une arbalète qui lance des fusées d’artifices explosant en milles morceaux ; une épée couplée à du propane vous offre quant à elle une lame glaçante qui offrira des parties de 1, 2, 3 soleil du plus bel effet ; la combinaison d’une masse d’arme avec des grenades permet mettre quelques bons coups bien radicaux. Et si ce n’était pas suffisant, à force de frapper avec des coups légers ou puissants, vous finissez par débloquer un coup surpuissant, unique à chaque arme simple ou combo, faisant des dégâts ravageurs. Et les militaires ne sont pas en reste puisque pour combattre cette invasion, ils ont ramenés des exosquelettes qu’ils ont disséminés de part la ville… et qu’il vous sera bien entendu possible de récupérer pour devenir un monstre de puissance le temps de nettoyer en quelques secondes une zone.

Enfin, les combos ne concernent pas que les armes puisque 8 véhicules combos existent tel le va-t-en-guerre ou encore le fauteuil batteur, dont je vous laisse le plaisir de découvrir les capacités qu’ils offrent.

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Mais à part frapper, il fait quoi Frank ?

Et bien il enquête ! Après tout, il reste un journaliste ! Du coup, vous allez dévoiler le scénario le long de 7 épisodes offrant une durée de vie d’environ 12 heures de jeu en ligne droite, alternant massacre généralisé de zombies et autres malades mentaux s’en prenant à vous et phases d’enquêtes où vous devrez mettre en évidence et prendre en photos les indices menant à vos conclusions quant à l’apocalypse qui se déroule sous vos yeux. Cette alternance permet d’offrir une certaine variété de gameplay, même si elle a tendance à vite devenir répétitive sur l’ensemble du titre.

Il vous reste toujours la possibilité de vous attaquer aux missions secondaires, à savoir sauver les divers survivants que vous rencontrerez, nettoyer et faire évoluer les 4 refuges du jeu ou encore récupérer des documents éparpillés aux 4 coins, étant toujours plus de preuves des évènements se déroulants à Willamette. Pour information, j’ai terminé l’ensemble du jeu, avec tous les objectifs secondaires, en 25h, sachant que cela compte un massacre d’environ 70 000 zombies au passage, donc que j’ai traîné un peu les pieds pour le faire. Compte-tenu de l’aire du jeu, c’est relativement décevant et l’ensemble de ces objets à ramasser n’est là que pour, comme de trop nombreux jeux aujourd’hui, cacher la pauvreté des missions secondaires. C’est dommage mais ça reste relativement fun à faire, ce qui est finalement le plus important.

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Et tout ça pour quoi ?

Tout ça pour gagner de l’expérience menant inexorablement à l’obtention de multiples bonus et de niveaux. Frank, tel un personnage de RPG, prend des niveaux tout au fil de votre parcours. 100 niveaux à monter, permettant de débloquer des points à répartir dans une des nombreuses compétences réparties entre 4 arbres : Bagarre, Résistance, Tir et Survie. Bonus de vie, régénération, meilleure stabilité, meilleure résistance, endurance augmentée, résistance des véhicules augmentée, etc. Façonnez votre personnage en fonction votre façon de jouer, vous avez l’embarras du choix !

D’ailleurs en parlant de façonner, vous pouvez également profiter de vos balades dans les 153 lieux de la ville pour récupérer de nombreuses tenues permettant de modifier l’allure de Frank. Vous voulez jouer en Blanka ? Vous pouvez ! En pompier ? Vous pouvez aussi ! En robe estivale ? Toujours pareil, c’est faisable !

Ne venez pas me dire que vous n’avez pas une grande liberté d’actions maintenant !

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Ok, c’est fun mais techniquement, ça dit quoi ?

Visuellement, ce n’est pas la révolution, mais ça fait le boulot. C’est toujours un régal de pouvoir conduire sur une route où plus d’un millier de zombies se tassent et se font exploser au rythme des « Euh… C’est pas un œil sur mon pare-brise là ?! » de Frank. La direction artistique est correcte, les idées funs et l’ambiance au rendez-vous. En ce qui concerne la bande son, comme dit plus tôt, le jeu se déroule quelques temps après le Black Friday et l’esprit de Noël est donc très présent ! Attendez vous à retrouver de nombreux classiques de fêtes de fins d’années pour ponctuer votre massacre, ce qui se prête parfaitement au décalage complet que propose Dead Rising, où se mêle une fin du monde apocalyptique à une boucherie haute en couleur. C’est fun, barré et ça marche. Pour vous dire, je me suis amusé à chantonner l’air de « Casse Noisette » au gré des balles que je tirais. Preuve que c’est addictif. Et c’est tant mieux !

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L’apocalypse, c’est plus drôle avec des copains !

Enfin, c’est ce que j’aurais aimé vous dire. Parce que ce n’est carrément pas le cas. 4 épisodes de 20 minutes chacun. Merci, au revoir.

Un mode 4 joueurs dont la recherche ne fonctionne pas (je n’ai jamais réussi à trouver une partie sans la lancer en solo préalablement), une interactivité proche du 0 absolu, du fun totalement absent. Vous l’aurez compris : ce mode est un raté complet. Pour être concret, j’y ai joué 2 heures pour pouvoir tout de même l’évoquer dans ce test. L’idée est simple : on reprend le centre commercial, on met des objectifs du genre « nettoyez tel magasin » ou « éliminez tel boss » et vous effectuez ça jusqu’à 4 joueurs.

Adieu donc le mode multijoueur du 3ème opus qui offrait l’opportunité de réaliser l’intégralité du jeu en duo pour des heures de fous rires en bonne compagnie. Ce mode ne vous occupera pas longtemps. Allez, assez pour réaliser les 6 ou 7 succès qui y sont liés, soit 5 à 6 heures maximum. Ce qui est vraiment dommage et laisse penser que Capcom aurait mieux fait de densifier le contenu du solo plutôt que de vouloir ajouter un mode qui ne restera pas dans les mémoires.

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Et au final, ce trip à Willamette ?

De façon globale, j’ai adoré ce jeu. C’est jubilatoire et fun. Barré comme il faut et j’en demande absolument pas plus pour un titre de cet acabit. En ce sens, il fait complètement le boulot et c’est une réussite pour Capcom.

Si on regarde point par point, en revanche, on peut reprocher l’extrême facilité du titre (je n’ai pas eu un seul écran de game over de tout le jeu…), regretter la pauvreté du contenu secondaire du solo du titre ou encore évoquer le multijoueur, aussi intéressant qu’un débat sur la sexualité des pingouins de Patagonie du Sud (quoi que ça doit être plus intéressant, en y réfléchissant bien... !). Et ces quelques points font tâche au milieu d’un tableau qui aurait pu faire un titre réellement excellent.

Dead Rising 4 reste néanmoins une superbe expérience solo qui saura vous occuper une paire d’heures et vous apporter votre dose de jeu totalement no-brain (il y a un jeu de mot, je vous laisse deviner où !) habituelle.

Avant d’en conclure avec ce test, je souhaite tout de même émettre un carton rouge à Capcom pour une information tombée entre temps qui concerne la fin du titre. Attention, aucun spoil ne sera donné à la suite, mais il est important que vous sachiez que le jeu se termine d’une certaine manière, qui n’était pas sans faire écho à la fin du premier opus, ce qui me convenait parfaitement. Néanmoins, Capcom a annoncé que la véritable fin du jeu serait disponible dans le courant 2017, uniquement aux possesseurs du season pass de 25€. Oui, vous avez bien lu. On en rigolait auparavant, mais Capcom a réellement fait le coup. Pour connaître la véritable fin, il vous faudra donc débloquer le mode Overtime, qui ne sera accessible que par ce moyen.

Et de vous à moi, ça m’a un peu gâché l’ambiance de fête du titre d’apprendre ça. C’est vraiment dommage.

 Test réalisé par Dunta à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, Windows, Xbox One
Genres Action, aventure, survival-horror, contemporain, post-apocalyptique

Sortie 6 décembre 2016 (Windows)
6 décembre 2016 (Xbox One)
Décembre 2017 (PlayStation 4)

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