Test de Fated : The Silent Oath

Action et réalité virtuelle ne faisant pas bon ménage, cette technologie est adaptée aux jeux narratifs. C’est du moins ce que devait penser Frima, un studio indépendant québécois, qui nous propose Fated : The Silent Oath. Le jeu est sorti l’an dernier sur HTC Vive et Oculus Rift et est désormais disponible également sur PlayStation VR, support sur lequel nous avons effectué ce test.

C’est de la sorcellerie !

Le contexte ne se découvre qu’au fil de l’aventure. Au début du jeu, notre personnage est éveillé par une Valkyrie, qui lui propose un étrange marché : sa vie contre sa voix. Une fois l’échange accepté, notre héros reprend conscience. Il se trouve sur une charrette devant le ramener avec sa famille dans un lieu sécurisé. Cependant, une fois arrivé au village, celui-ci est détruit : un voyage démarre afin d’échapper aux menaces environnantes.

Le jeu a un design assez particulier. Celui-ci gomme les différences d’âges, mais est assez esthétique. Combiné à une VF irréprochable, on obtient un excellent résultat artistique. C’est assurément la grande réussite du jeu : si les textures sont parfois très pauvres, l’aventure est globalement bien mise en scène. Les environnements sont beaux et les couleurs toujours bien choisies.

Dommage, je ne gagnerai jamais The Voice
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Walking simulator

Le gameplay est, en revanche, moins réussi. Le mutisme de notre personnage est une bonne occasion de lui permettre de répondre oui ou non en inclinant la tête. Cela fonctionne assez bien, mais malheureusement cela n’a aucune incidence sur l’expérience : les dialogues servent juste à comprendre le contexte, mais ne modifient pas la trame narrative du jeu.

 

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Lors de plusieurs moments, le joueur marche. Tout est très balisé et ce sont de courtes séquences, mais ce n’est pas un choix de gameplay très heureux, puisque cela peut engendrer du motion sickness. Plusieurs options existent pour l’atténuer, mais il aurait probablement été préférable de proposer un système de téléportation ou de zapper ces passages. En effet, la majorité du temps, ces déplacements n’apportent rien. Ainsi, il est nécessaire à un moment de chasser trois cerfs. Ce passage est assez mal réussi et n’enrichit guère l’expérience narrative ; sa présence est donc curieuse, ce d’autant plus que la modélisation de l’environnement a dû prendre du temps et que l’arc n’est plus utilisé ultérieurement.

Si ces passages sont peu pertinents, d’autres le sont davantage. Notre héros se retrouve par exemple aux commandes d’une calèche. Si le rythme est tout d’abord lent, il s’accélère rapidement. Le jeu est très permissif, mais cette partie fonctionne très bien. Une autre phase, proche de la fin du jeu, est également assez pertinente. Enfin, une seule session de randonnée convainc véritablement : celle demandant d’esquiver des pièges mortels. Cela fonctionne indéniablement très bien en réalité virtuelle.

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C’est un peu court, jeune homme

Trois phases réussies, cela semble peu. Pourtant, elles composent une bonne partie du jeu : la conduite constitue ainsi à elle seule l’un des quatre actes du titre. Le problème vient de la longueur de ce dernier : à peine 1h30. C’est très peu, même pour un jeu vendu seulement 10€.

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Pis, l’histoire n’est pas véritablement convaincante. Il s’agit d’un voyage dans lequel notre héros cherche à mettre sa famille en sécurité. Soit. Cependant, la structure narrative est étrange. Beaucoup de questions demeurent en suspens, certains personnages étant par exemple évoqués sans jamais apparaître. De plus, la fin du jeu semble terriblement abrupte et inattendue ; elle ne conclut guère l’expérience du joueur. Plus que la durée, c’est donc cette étrange narration qui étonne : l’histoire semble lacunaire et incomplète.

Peut mieux faire

En conclusion, il est difficile de recommander Fated : The Silent Oath. Le design est agréable et le doublage en français de qualité. L’univers est attrayant et il aurait certainement été possible de créer une histoire intéressante. Enfin, certaines boucles de gameplay sont bien pensées. Cependant, cela fait beaucoup trop peu pour justifier le tarif, ce d’autant plus que certaines phases ne sont absolument pas adaptées à la réalité virtuelle et que l’histoire ne convainc pas. Les jeux narratifs peuvent certainement s’adapter à la réalité virtuelle, mais Fated : The Silent Oath a trop de défauts pour réellement justifier son tarif.

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Test réalisé par Alandring à partir d'une version fournie par le développeur.

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Plateformes HTC Vive, Oculus Rift, PlayStation VR
Genres Aventure, indépendant, nordique

Sortie 28 avril 2016 (Oculus Rift)
28 avril 2016 (HTC Vive)
28 mars 2017 (PlayStation VR)

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