Test d'Illusion : A Tale of The Mind

Développé par l'indépendant Frima Studio et édité par Ravenscourt, Illusion : À Tale of the Mind a vocation à nous transporter dans une aventure pleine de rêverie, mais aussi de cauchemars.

 

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Pour placer les choses dans leur contexte, j'ai choisi de tester ce titre bien que je ne sois pas un habitué du genre. Le point'n'click n'est pas, de base, le coeur de mes distractions vidéoludiques (à l'exception des Telltale Games, qui eux-mêmes succédèrent à Day of The Tentacles) et je ne me laisse que très rarement happer par les thèmes proches de la course d'Alice après le lapin blanc, ce à quoi ce titre me faisait penser.

 

Débordement de Poésie

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Et il y a de l'Alice dans ce titre de Frima Studio. En effet, les développeurs parviennent immédiatement à nous transporter dans un monde à la direction artistique superbe, avec une atmosphère emprunte des images que l'on conserve de l'épopée d'Alice au pays des merveilles tout en y adjoignant un scénario qui est le leur.

 

Ici, pas de course après un lapin blanc. Vous incarnez la (très) jeune Emma, accompagnée du petit Toupin, un doudou lapin digne de celui de nos chères têtes blondes. On constate rapidement que le monde dans lequel évolue la petite héroïne n'est autre que l'esprit noueux d'Euclide, un homme à la force surhumaine qui s'est taillé un nom dans un cirque de la France des années vingt.

 

Le monde qui vous est alors proposé est superbe, parfois coloré et parfois sombre. Et, j'insiste dessus, la direction artistique est magnifique et nous plonge avec force dans l'univers qui nous est présenté. Emma évolue alors entre rêves et cauchemars, souvenirs et pensées, le tout en offrant une histoire dramatique admirablement servie par la bande-son et, surtout, je ne le dirais jamais assez, par sa direction artistique (qui pour moi sauve les meubles).

 

On se creuse les méninges

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Passons l'univers visuel, fichtrement réussi, pour parler maintenant de l'un des pans majeurs de ce titre. Les puzzles. À de très (trop) nombreuses reprises, vous serez confronté à des puzzles pour pouvoir avancer dans le jeu. Soyons honnêtes : ils ne sont pas d'une difficulté sans nom. Ils feront très probablement tourner bourrique les plus jeunes, mais se résoudront tout de même aisément. En tout et pour tout, aucun des puzzles proposés ne m'a retenu plus de 10 minutes... quand ce n'est pas 2 minutes grand maximum.

 

Je ne le reprocherai pas à ce titre, compte-tenu du fait que cela permet de laisser une certaine continuité dans la narration ; buter sur un puzzle tordu aurait tendance à casser drastiquement l'ambiance du titre. Malheureusement, ce ne sont pas les puzzles qui le font...

 

On court... et on rage

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En effet, dans Illusion, en dépit du fait qu'il s'agisse d'un point'n'click, il nous est finalement demandé de courir dans certaines phases de gameplay... et, fichtre, que c'est raté ! Emma ne répond pas au doigt et à l'oeil de nos clicks, s'arrête ou bute çà et là dans des éléments invisibles ou dont la hit box a été mal équilibrée ; bref, c'est un calvaire.

 

Si encore cela n'avait été que le coup d'un instant, cela aurait été, mais ces séquences sont sommes toutes trop nombreuses et trop longues dans ce titre qui ne devrait pas vous retenir plus d'une dizaine d'heures, je suppose. Vous pouvez même le finir en cinq ou six heures si vous ne butez pas sur ces mauvaises séquences. Ces séquences sont une anomalie vidéoludique et il est juste incompréhensible que le studio ait laissé celles-ci en l'état compte-tenu de la maniabilité très hétérogène de l'avatar. Le gameplay est complètement brisé par ces séquences qui se soldent inlassablement par des échecs contraignant à recommencer, à la manière des plus hardcore rogue-like ou des Dark Souls Like en termes de sanction.

 

Sincèrement, quoi de plus frustrant dans un titre qui vous offre une atmosphère aux petits oignons que des séquences punitives au possible, non par leur difficulté, mais par un gameplay salopé ?

 

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En conclusion, je dirais qu'Illusion : A Tale of the Mind est un titre dont la direction artistique m'a clairement bluffé. Elle est superbement réalisée et soutenue par une ambiance musicale franchement réussie. Elle parvient sans mal à nous transporter dans l'univers proposé, mais tout se voit gâché par des erreurs qui pourraient sembler grossières. Tout d'abord, l'aspect répétitif de cette succession de puzzles. Puis, surtout, ces courses infâmes qui, outre le fait qu'elles alourdissent le gameplay et ne sont pas plaisantes à jouer, se soldent à plusieurs reprises par le raccourci Alt+F4 avant d'aller prendre l'air.

 Test réalisé par Qui'Leto Kyja à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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