Test de Guacamelee! 2 : le retour du Juan

Cinq longues années après la sortie du premier épisode (sans compter les DLC et éditions spéciales), DrinkBox Studios revient faire frémir les moustaches dans nos coeurs avec Guacamelee! 2. Enfilez votre plus beau slip (ou culotte, après tout) à paillettes, lustrez vos bottines et surtout dépoussiérez votre masque de lucha, on retourne à Pueblucho !

Mais pourquoi le poulet traverse-t-il la route ?

Juan, oh, Juan ! Tant d'années se sont écoulées depuis ta victoire éclatante contre Calaca. D'ailleurs, tu admires ta gloire passée en contemplant les photos et récits de tes exploits, sept ans plus tard, dans le sous-sol de ta petite maisonnée dans le champ d'agaves, où tu partages ta vie avec Lupita et tes deux formidables enfants.

Las, les années ont eu raison de ta forme et lorsque tu as raccroché le masque, tu as aussi raccroché l'entraînement on dirait. C'est bedonnant et les épaules voûtées que l'on te retrouve, bien occupé dans ton rôle de père et mari aimant, à faire les courses pour finir la recette du repas du midi. Oh Juan, malgré cette splendide moustache, tes exploits passés te manquent, n'est-ce pas ?

Des références et clins d'oeil en pagaille

Mais tout ceci va changer, Juan, car el sinvergüenza Salvador met en péril le Mexivers ! À la recherche du Guacamole Sacré, il laisse dans son sillage des anomalies dimensionnelles qui ne font qu'empirer et il ne tient qu'à toi, Juan, de mettre fin à sa folie. C'est le moment de reprendre le masque, secondé par Tostada et supervisé par le conseil des Uay Chivos de toutes les dimensions. Et puis, ça tombe bien Juan : le masque sacré te fait même un régime slim fast instantané. Il ne te reste plus qu'à recouvrer les pouvoirs qui t'ont permis de vaincre Calaca pour abattre le vil Salvador. Vamos !

Yé touyours eu confiance en la youstice de mon pais

Holy Guacamole !

Nous voilà donc repartis sur les routes du Mexivers, à affronter les hordes des sbires de Salvador pour remettre de l'ordre dans ces trous interdimensionnels menaçant tous les mondes. Pour ceux qui ont déjà joué au premier volet, on reste en terrain connu : DrinkBox Studios reprend la recette (à l'avocat) qui a fait ses preuves à merveille dans le métroïdvania le plus moustachu de ces dernières années, quasi à l'identique. On serait même tenté de dire, "trop" : on retrouve donc bien vite le coup du coq, la claque de grenouille et autres saut du cabri dans les mouvements du luchador, qui pourra aussi et toujours changer de monde (entre la dimension sombre et celle d'où il vient) en claquant des doigts. C'est donc en terrain très connu qu'on s'aventure ici et si ça a le mérite de ne pas dépayser, on regrette un peu ce manque de renouvellement.

Fort heureusement, les développeurs ne se sont pas contentés de reprendre à la lettre le gameplay du premier : la métamorphose en poulet ne se contente plus d'être une morphball pratique pour s'engouffrer dans des passages étroits, elle possède maintenant ses propres attaques spéciales qui se rajoutent à toutes celles du luchador. Il faudra donc jongler non plus entre quatre attaques spéciales et le changement de dimension pour affronter les hordes squelettiques et autres chupacabras, mais bien avec deux de plus et la transformation homme/poulet. En plein combat, ça promet du gros foutoir...

Des niveaux retors

Cela dit, le joueur n'est jamais vraiment perdu grâce au code couleur correspondant à chaque attaque, ce qui est l'une des spécificités et des belles réussites de la série, en se mariant parfaitement à l'ambiance psychédélique du Mexivers. Ajouté au swap de dimension emblématique, les doigts agissent souvent plus vite que le cerveau ne parvient à encaisser et c'est déjà bien compliqué dans les combats, mais les phases de plate-formes sont encore bien plus retorses : Drinkbox s'est fait un malin plaisir à créer des challenges à la hauteur de l'enjeu et on en a pour sa peine. En effet, pour pouvoir accéder à la "vraie" fin, il faudra compléter une série d'épreuves bien corsées, où la maîtrise de son timing (au micro-poil de moustache) et de sa coordination mains/cerveau doit être maximale. Comme dans le premier volet, encore une fois...

Holy Guacamole !

Le roi du combo

 Juan ne sera pas seul pour affronter les épreuves qui l'attendent. Les ennemis d'hier sont les amis d'aujourd'hui et si la troublante X'Tabay a pris sa retraite en faisant de l'élevage d'Alebrije, Flame Face nous servira de coach pour apprendre des combos bien utiles pour détruire les légions maléfiques arpentant le Mexivers. C'est là qu'on commence à prendre bien la mesure du sens du timing. On commence doucement avec des combos à deux, trois coups... Et ça pousse de plus en plus, à mesure que l'on apprend de nouveaux coups (idem côté plates-formes, d'ailleurs). Côté arbre de compétences, il a eu le droit à un ravalement de façade et cinq spécialistes ouvriront autant de mini-arbres pour améliorer la puissance, les récompenses, les mouvements de lutte...

En solo, c'est bien. À plusieurs, c'est mieux ! C'est ce que se sont dits les développeurs à l'époque de Guacamelee! premier du nom, où un mode deux joueurs en coop était déjà à l'honneur. Cette fois, c'est jusqu'à quatre joueurs (en coop locale uniquement) que l'on pourra s'attaquer à Salvador et à ses lieutenants, toujours dans l'optique de rajouter au foutoir ambiant. Et si dans les phases de plates-formes on est à la traîne, on se laissera emporter dans des bulles, à la façon des derniers Rayman.

Moustache Gracias

Avec cette suite, on se retrouve bien vite face à la sensation d'avoir affaire à une suite un peu flemmarde. Les vraies nouveautés se font rares, et les environnements, coups, ennemis et même nombre des musiques sont reprises du premier ! Autre point décevant, les sbires de Salvador ne sont pas franchement inoubliables. Le scénario reste simple, mais efficace, cependant le titre se démarque encore une fois par une jouabilité impeccable réglée au millimètre, un humour au 37è degré qui fait mouche entre les clins d'oeils et niveaux bonus plus qu'inspirés par de grands classiques, une excellente direction artistique et une action omniprésente magnifiée par une fluidité à toute épreuve. Le jeu se finit en une dizaine d'heures comme son prédécesseur et n'en est pas moins corsé.

C'est avec un plaisir malsain qu'on replonge entre les dimensions pour démolir du squelette et relever les défis retors pour accéder à la clé primordiale permettant de débloquer la véritable fin du jeu. Et qui sait, peut-être que vous serez sensible à Son Message...

Les Uay Chivos sont derrière toi

Test réalisé par Bardiel Wyld à partir d'une version fournie par le développeur.

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Plateformes PlayStation 4, Windows
Genres Action, indépendant, plateformes, fantasy

Sortie 21 août 2018 (PlayStation 4)
21 août 2018 (Windows)

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