Test de When Ski Lifts Go Wrong - Hors pistes

Dans la série des simulations de construction, voici venir sur Switch la conception de remontées mécaniques ; sur le papier, ça n'a pas l'air très marrant, voyons si ça l'est plus sur la neige.

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Remontées simulator

Aaaah! les pentes enneigées, ses pistes vertes à noires, à bosses ou sans bosses, l'adrénaline de la descentes et ses éventuelles chutes... mais pour profiter de tout ça, le skieur doit passer par la case beaucoup moins rigolote des remontées mécaniques que ce soit pour leur coût qui fait mal au budget, l'attente parfois digne d'un Disneyland en période de pointe ou les classiques pannes qui peuvent nous faire prendre pour un Jean-Claude Dusse.

Le jeu nous accueille avec des graphismes dans le style Minecraft-HD. Ce n'est pas moche, mais c'est loin d'être mignon, donnant à l'ensemble un côté cubique très austère qui n'aide pas à s'attacher au titre.

Il n'existe que deux modes de jeu :
- un mode campagne qui propose 104 niveaux différents.
- un mode bac à sable qui permet de laisser libre cours à son imagination.

Évacuons tout de suite le mode bac à sable qui n'amusera que peu de monde, d'autant qu'il semble impossible pour le moment sur Switch de partager ses créations ce qui limite grandement l'intérêt de la chose.

Quand bien même on pourrait le faire, le moteur du jeu rame très vite quand on commence à charger le niveau, ce qui rend l'expérience désagréable.

 

Chasse-tête ou casse-neige ?

Le coeur du jeu se trouve donc dans ces 104 niveaux répartis en 8 ambiances différentes... disons plutôt différentes, car entre montagne enneigée et montagne pas enneigée, il n'y a peut-être que la densité en arbres qui varie et l'ensoleillement, autant dire que le changement d'ambiance est très relatif.

"Les Rookies Mountains" servent de tutoriel pour apprendre les bases et sur le coup, on se dit que ça fait bien son office : on fabrique des remontées efficaces, la logique est simple même quand parfois il ne s'agit pas de faire une remontée, mais plutôt un parcours permettant à nos skieurs d'arriver à bon port. D'ailleurs, on peut se retrouver avec des niveaux qui demandent de gérer un cycliste ou un motocycliste plutôt qu'un skieur ou même plusieurs à la fois.

Pour arriver à nos fins, on ne dispose au maximum que de 9 éléments différents, utilisables parfois en nombre limité, sachant que ces éléments ne sont pas tous très variés dans leurs fonctionnalités ; on ne peut pas dire qu'on croule sous la richesse du choix.

Chaque niveau possède un certain nombre de défis tels que ramasser une médaille placée de façon vicieuse ou faire une construction stable qui peuvent transformer un puzzle simple en véritable cauchemar d'autant qu'un défi récurrent est le respect du budget : s'il est facile de terminer en dépensant sans compter, si on veut obtenir la coupe synonyme de défis entièrement relevés, il faut se limiter dans les dépenses et parfois on ne voit pas bien comment il est possible de terminer le niveau.

En ce sens, la difficulté du jeu devient très vite élevée. Si au départ on complète tout du premier coup de façon parfaite, on se limite ensuite sur la réalisation des défis pour se contenter de terminer le niveau, puis on se gratte la tête pour arriver à faire franchir le ravin à ce motocycliste tout en permettant au skieur de rallier la station en haut de la montagne.

Après chaque échec, un indicateur rouge nous montre à quel endroit notre construction a cassé en premier et la solution la plus courante est alors de renforcer ce point, puis de relancer ; en cas de nouvel échec, voir où ça casse maintenant, renforcer et ainsi de suite.

Les échecs s'accumulent alors, incitant à tester des idées plus ou moins loufoques. On voit beaucoup s'écraser dans une gerbe de sang ces petits personnages au QI de Lemmings sur lesquels on peut avoir un contrôle au mieux partiel. Était-il nécessaire d'avoir cet effet ragdoll gore qui classe le jeu en PEGI 16 ? Je ne trouve pas, car même si ça amuse les premières fois, ça n'a vite plus aucun intérêt et c'est trop peu graphique et varié pour avoir le côté amusant d'un Bip Bip et Coyote.

Telle la remontée, on tourne en rond

Et c'est du coup le reproche global que je fais à ce titre : on a trop l'impression de toujours faire la même chose malgré les défis différents. Or, quand on en est à reprendre à zéro une construction et à recommencer par la même étape que les 30 niveaux précédents, difficile de ne pas avoir un sentiment de répétition.

Le jeu ne proposant que 9 éléments de construction, peu variés vu qu'entre les grosses poutres et les petits poutres le principe est le même, ce sentiment est encore renforcé et j'en ai personnellement eu vite marre ; je n'ai poussé plus en avant que pour le test, mais n'ai rien découvert qui relance un peu l'intérêt.

De plus, si une solution ne nous vient pas vite à l'esprit on se retrouve complètement bloqué sur le niveau, car il n'existe aucun système d'indice qui permettrait d'aller dans le bon sens. Heureusement, on peut jouer les niveaux dans le désordre, le seul pré-requis aux biotopes les plus avancés étant de réussir un minimum pas très élevé de niveaux précédents.

En outre, ce que j'ai trouvé le plus décourageant, c'est que le moteur du jeu est vite dépassé par nos constructions : on passe beaucoup de niveaux en ne tenant pas compte du budget, ce qui permet d'être un peu fou et de passer à l'arrache en se disant qu'on reviendra plus tard pour optimiser tout ça. Néanmoins, très vite, le jeu se met à ramer et rend le moindre test de construction complexe extrêmement désagréable.

Pour finir, l'interface se montre peu ergonomique malgré quelques bonnes idées pour gérer le faire/défaire/refaire. Se déplacer d'un élément à l'autre avec le Joy-con est pénible, car on rate souvent la sélection de l'élément qu'on veut ; le tactile est encore pire.

Ce jeu s'adresse donc aux amateurs de puzzle games qui apprécieront progresser par l'échec ou qui, enfants, rêvaient de fabriquer des remontées mécaniques, mais je pense qu'on peut trouver des jeux similaires gratuits et mieux faits pour s'occuper.

Testé par Aragnis sur une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes MacOS, Nintendo Switch, Windows
Genres Gestion, puzzle, réflexion, contemporain

Sortie 23 janvier 2019 (France) (Nintendo Switch)
23 janvier 2019 (France) (MacOS)
23 janvier 2019 (France) (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.