Test de Gear.Club Unlimited 2 Porsche Edition - La course arcade à l'ancienne

Le studio français Eden Games a toujours versé dans l'univers des jeux de course. Créateur du premier V-Rally à l'époque pour le compte d'Infogrames, le studio s'est illustré par la suite avec la série des Test Drive Unlimited, avant de s'orienter vers la Switch sur cette génération avec Gear.Club Unlimited. Le deuxième épisode est sorti l'année dernière, mais voilà qu'on nous propose désormais une compilation du jeu d'origine et de son extension Porsche. Alors, que vaut ce jeu de course ?

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On tourne en rond

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Le premier Gear.Club Unlimited avait le mérite de sortir sur Switch à un moment où il n'y avait pas de concurrence. Depuis, V-Rally 4 a tenté de s'installer pour concurrencer son créateur originel et WRC 8 est apparu comme une bonne surprise. Aujourd'hui, le catalogue de jeux de courses s'est étoffé, et Gear.Club Unlimited 2, avec sa proposition qui renvoie à des jeux de courses arcade à l'ancienne, peine quand même à pleinement nous convaincre ; et c'est pas faute d'avoir envie d'y croire.

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Le jeu nous emmène d'emblée dans son mode carrière dans lequel il s'agit pour le joueur de décider, sur une carte, de choisir les épreuves qu'il souhaite disputer. Entre deux courses, on peut faire un saut du côté des différents concessionnaires (par classe de véhicule) et par le "performance shop" pour améliorer nos bolides. Un nombre de véhicules qui dépasse aisément la cinquantaine grâce aux DLC et à l'extension Porsche qui sont inclus dans cette version, mais on reviendra plus tard sur cette dernière. Le mode carrière suit un schéma classique qui nous pousse à enchaîner les épreuves pour gagner plus d'argent et obtenir des véhicules plus puissants, jusqu'à remporter la grande finale qui récompense les plus acharnés d'entre nous. Le jeu offre en effet une très grande durée de vie, même si on remarque rapidement une certaine répétitivité dans ce que le jeu nous propose.

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En effet, les courses manquent globalement d'intérêt. Les tracés s'installent dans quatre environnements différents (désert, neige, forêt, bord de mer), mais peinent à se renouveler. Les courses manquent globalement d'intérêt, avec beaucoup de lignes droites et des virages pris à pleine puissance sans trop se soucier de ce qu'il y a autour, quitte même de temps à temps à rebondir sur un mur, car cela fait parfois perdre moins de temps que de freiner. L'IA a cependant le mérite d'offrir un visage relativement humain en faisant quelques erreurs et en tentant d'éviter les collisions, même si elle n'hésite pas à mettre des coups de portière dans les virages (mais on ne lui en veut pas, on fait pareil). Le problème des tracés réside surtout dans ce sentiment de toujours voir la même chose : chaque tracé est abordé de la même manière, peu importe la surface. À la limite, les courses tout-terrain obligent à modifier notre véhicule au "performance shop" pour entrer en configuration rallye, mais les sensations et la conduite restent les mêmes. Un manque de diversité qui se ressent jusque dans les véhicules, puisque si chaque catégorie offre cinq ou six voitures différentes, on les conduit un peu toutes de la même manière. Alors, certaines voitures sous-virent plus que d'autre, certaines sont plus rapides et d'autres plus lentes, mais le pilotage n'offre pas de subtilité particulière. Cela se comprend aisément dans la mesure où Gear.Club Unlimited 2 vise avant tout le grand public, mais on aurait aimé qu'une Dodge Challenger n'offre pas les quasi-mêmes sensations qu'une Mini Cooper boostée. Au rayon des customisations, outre les performances (moteur, suspensions, aérodynamisme, freins, etc.) le jeu offre quelques customisations visuelles à l'aide de stickers à coller sur les véhicules. Une possibilité sympathique, mais on aurait aimé toutefois que les joueurs puissent se partager leurs créations en ligne.

Le règne de Porsche

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La nouveauté de ce "repack" est la licence Porsche. Marque déjà présente dans le jeu de base, elle s'étoffe cette fois-ci avec un contenu supplémentaire qui lui est consacré. On retrouve en effet trois nouvelles voitures : la Porsche 718 Cayman GT4 Type 982, la Porsche 911 Carrera Type 992 et enfin la mythique Porsche 911 Turbo Type 930 qui a beaucoup fait parler d'elle dans les années 70 et 80. Cette dernière est d'ailleurs le trophée que l'on remporte en allant au bout du championnat que propose l'extension.

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L'extension Porsche nous propulse en effet dans un tournoi découpé en trois championnats de six courses, chacun se disputant avec l'un des véhicules Porsche prêtés par le jeu. Dans des environnements et courses similaires au jeu de base, on doit gravir les échelons pour atteindre la première place dans chaque championnat. L'astuce est du côté des améliorations, puisque selon notre place finale dans un championnat, on obtient une voiture plus puissante à la prochaine tentative afin de faciliter le jeu pour ceux qui galèrent le plus. À la fin, et en obtenant la première place dans chacun des trois championnats, on débloque enfin cette fameuse Porsche 911 Turbo Type 930 qui nous fait de l'œil dès le départ. On va être honnête, cette extension ne propose rien de bien passionnant. Avec ses maigres trois nouveaux véhicules et son tournoi qui n'apporte rien de neuf, l'extension est bien faiblarde et ne justifie pas de repasser à la caisse pour celles et ceux qui ont acheté Gear.Club Unlimited 2 dans sa première version. Heureusement, cette édition inclus également une ribambelle d'autres DLC parus précédemment, chacun donnant accès à une poignée de nouveaux véhicules.  

Le contrôle technique est raté

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Cette nouvelle édition est d'autant plus décevante qu'elle ne gomme en rien les nombreux problèmes du jeu de base. On a toujours affaire à un titre qui rame énormément avec un framerate instable et souvent désagréable, un clipping important et surtout des collisions étonnantes entre les véhicules. Tantôt on rebondit, tantôt on perd méchamment le contrôle du véhicule, mais dans tous les cas les collisions sont capricieuses et assez peu logiques. Quant au sound design, il reste très peu soigné avec des véhicules difficilement identifiables, tandis que la bande originale du jeu n'inspire rien de terrible. Pire encore, le jeu a planté de nombreuses fois avec un retour à l'interface Switch lorsque nous y avons joué en nomade. En version dock, il ne souffre cependant d'aucun plantage. Difficile de dire d'où vient le problème, mais c'est quelque chose qui rend l'expérience encore plus désagréable qu'elle ne devrait l'être et qui accentue encore un peu plus tous les petits problèmes techniques qui pénalisent le jeu.

Pourtant Gear.Club Unlimited 2 a le mérite d'offrir ce que les autres ont oublié depuis longtemps : le multijoueur en écran partagé. Jouable jusqu'à 4 en local, le jeu permet au moins de s'amuser entre amis dans une configuration devenue beaucoup trop rare, voire introuvable, dans les jeux de courses. On salue ce choix des développeurs d'Eden Games, en espérant que beaucoup d'autres auront la bonne idée de les suivre et de proposer, eux aussi, du multijoueur local.

Conclusion

Avec très peu de nouveautés par rapport à sa version de base, des bugs non-résolus et une conduite toujours peu passionnante, Gear.Club Unlimited 2 Porsche Edition reste un jeu très moyen qui n'apporte pas grand chose à la licence. Si elle pouvait encore s'en sortir l'année dernière avec une concurrence moindre, la série devra faire beaucoup d'efforts pour donner envie d'y retourner. Ses tracés restent encore trop génériques pour marquer les esprits et les sensations, malgré un effet de vitesse réussi, manquent de personnalité en passant d'un véhicule à un autre. Côté contenu l'extension Porsche est si avare que l'on a pu en faire le tour en une soirée, à tel point qu'il est bien difficile de conseiller aux premiers acheteurs de repasser à la caisse.

Test réalisé par Hachim0n sur Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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