Aperçu de Record of Lodoss War : Deedlit in Wonder Labyrinth - Pirotess contre Alucard

Un an après son convaincant Touhou Luna Nights, la Team Ladybug remet ça en s'attaquant à une autre licence populaire : Les Chroniques de la guerre de Lodoss. Roman puis OAV et anime, la licence a conquis bon nombre de monde dans les années 1990. La licence fêtait ses trente ans en 2018, mais il a fallu attendre ce début d'année 2020 pour voir débarquer un hommage vidéoludique. Si Lodoss a par le passé été malmené sur ce support, certains se souviennent sûrement avec effroi d'une adaptation sur Dreamcast, la Team Ladybug tente de conjurer le sort en amenant Lodoss sur un autre terrain : celui du metroidvania. Le jeu est sorti en accès anticipé sur Steam le 12 mars.

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#TeamCastlevania

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Deedo se réveille dans un environnement curieux, pleine de questions sans réponses. À peine remise de ses émotions, elle voit Parn au loin. Voilà tout, difficile de situer le jeu dans la chronologie des œuvres Lodoss, les développeurs se gardant bien de faire un parallèle qui serait périlleux avec l'original. Au contraire, on voit plutôt sous nos yeux une histoire alternative, une sorte de spin-off qui reprend de nombreux personnages de la licence en tentant d'y imaginer sa propre histoire. Au cours de la petite aventure offerte par cet accès anticipé, on retrouve quelques-uns des héros, mais également Pirotess, qui semble être la principale ennemie de notre brave Deedo. Alors, disons le honnêtement : pour le moment, l'attrait de la licence se limite finalement à ses personnages, car le jeu puise ses inspirations ailleurs pour tout le reste, à commencer par son charmant univers, ses ennemis et mêmes ses animations. Difficile en effet de ne pas voir du Castlevania : Symphony of the Night (SotN) dans ce jeu. La Team Ladybug s'est inspirée du meilleur et ça se ressent très vite, dès que l'on voit Deedo s'animer pour la première fois dans la grotte qui sert de début de jeu. Les coups d'épée, les sauts et même l'esquive rappellent ce brave Alucard qui faisait notre bonheur dans SotN. L'espèce de château que l'on est amené à parcourir brièvement n'est pas non plus très éloigné de celui de SotN, pas plus que les ennemis qui le peuplent. Ces derniers souffrent d'ailleurs d'un manque criant de diversité, tant visuelle que dans le type d'attaques qu'ils nous opposent, néanmoins il faut garder en tête que l'accès anticipé ne montre qu'une petite fraction du jeu final. 

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Heureusement, ce Lodoss version Team Ladybug apporte son petit lot d'originalité, à trouver du côté des pouvoirs. Nous avons pour le moment accès à deux éléments, ceux du vent et du feu, qui offrent autant de protection que de pouvoirs d'attaque. Si chacun profite d'un sort offensif qui consomme des points de mana, l'intérêt principal réside dans leurs passifs : avec le vent de Sylph, on est invincible face aux attaques de la même propriété, tout en permettant de planer à l'infini afin d'atteindre des zones inatteignables autrement. L'élément du feu, quant à lui, en plus de protéger, permet de faire exploser des barils grâce à notre arme enflammée. On ne doute pas que les applications de ces éléments seront plus divers sur la suite du jeu, d'autant plus qu'on y trouve un vrai feeling qui rappelle Ikaruga, avec sa gestion des deux éléments (symbolisés par des couleurs opposées) afin d'éviter les projectiles ennemis. Un système qui fait tout son sel face au premier des deux boss actuellement disponibles, contre lequel le meilleur moyen d'éviter les attaques est de jongler entre les deux éléments pour se protéger. Le système fonctionne déjà très bien, d'autant plus qu'il permet de dynamiser certains affrontements contre des ennemis de base dans la dernière moitié de l'accès anticipé, où on commence à découvrir certains monstres beaucoup plus sensibles à certains éléments. Cela apporte un peu plus de rythme à un jeu qui en a déjà beaucoup grâce à son gameplay très vif, très dynamique, sans grand temps mort pour le moment.

On en veut plus

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Revenons d'ailleurs sur les deux boss du titre. Le premier, un grand serpent marin, est particulièrement sympathique à affronter dans la mesure où il permet d'appréhender de la meilleure des manières cette gestion des deux éléments. L'occasion aussi de profiter de l'autre faculté offerte : lorsque l'un des deux éléments atteint le niveau 3 (les niveaux se chargent à mesure qu'on tape des ennemis), on peut le décharger sur soi afin de se soigner. Si le pattern du boss est trop facilement identifiable pour opposer la moindre menace au joueur, il remplit très bien sa fonction de dernière étape du tutoriel que constitue le début de jeu, poussant à utiliser un peu tout ce que l'on a appris auparavant. Enfin, le deuxième boss est Pirotess, antagoniste de la licence que l'on retrouve là dans un combat bien différent du premier tant ses mouvements sont rapides. Un combat qui en appelle sûrement d'autres, puisqu'on ne doute pas qu'elle sera l'ennemie récurrente de notre brave Deedo.

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Dans l'ensemble, le jeu est d'ailleurs une petite réussite artistique. Si on est bien content d'identifier facilement les héros de Lodoss grâce à des sprites réussis, le jeu parvient également à installer une vraie ambiance grâce à ses décors. Certes, ils sont très classiques, mais on est plutôt fan de ses inspirations. Malheureusement, le level design n'est pas aussi juste que le travail des artistes, avec des salles vraiment peu inspirées qui répètent encore et encore le même type de plateforme avec des ennemis au placement sans surprise ni piège. Et ce ne sont pas les quelques énigmes à base de flèches à faire ricocher sur des parois qui offrent le moindre challenge. Difficile d'être pris à défaut dans ce début de jeu qui se termine en 40 minutes tout au plus, la faute à une difficulté bien trop basse pour les habitués du genre. Néanmoins, ceux qui aiment la chasse au trésors devraient être comblés en recherchant une poignée de salles secrètes, bien que l'une d'entre elles souffre d'une énigme particulièrement tordue à base de code. On n'en dit pas plus. Une autre déception enfin : la musique. Les bandes originales de l'OAV et de l'anime restent encore aujourd'hui des modèles du genre, traversant les générations et marquant les fans de son époque. Malheureusement, le jeu n'a pas pu en reprendre le moindre titre et, pire, il nous emmène dans une musique originale très éloignée de l'ambiance sonore de l'époque. Le résultat est assez peu ragoûtant, avec une musique entêtante assez ratée. 

Conclusion

Le titre de Team Ladybug semble bien parti pour conjurer le sort et offrir aux Chroniques de la Guerre de Lodoss un jeu vidéo tout à fait sympathique. On reste méfiant compte tenu d'un hommage à Castlevania : Symphony of the Night qui risque de vite trouver ses limites s'il ne se crée pas sa propre identité, mais on a tout de même passé un très bon moment sur cet accès anticipé. On le doit à son rythme et à son système de combat, qui offrent de jolies sensations, mais aussi à son aspect visuel qui reste certes trop sage, mais qui adapte plutôt bien les héros de la licence. Pour une petite dizaine d'euros dans sa forme actuelle et bien que le contenu est encore très maigre, on est chaud pour la suite.

Aperçu réalisé par Hachim0n sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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