Test de Huntdown - Massacre à la synthwave

Run and gun qui semble sorti d'une autre époque, Huntdown nous embarque dans un univers rétro-futuriste où des chasseurs de prime sont chargés, par une obscure corporation, de nettoyer des quartiers tenus par des gangs. En solo ou en coopération, le jeu profite de son style 16-bit pour nous rappeler un temps où les néons régnaient en maître.

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Wake up, time to die

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Le monde de Huntdown est sans pitié, les quartiers de son immense ville sont occupés par des gangs aux styles bien marqués : les punks, les joueurs de hockey ou même encore ce gang mené par un catcheur un peu excité. Du beau monde qui ne cherche qu'une chose, dominer les autres, et vous écraser si possible. "Vous" c'est l'un des trois chasseurs de primes qui sont chargés de déblayer le terrain en usant de tous les moyens pour éloigner ces gangs. Comprendre : faire un massacre. Il y a la dure à cuire, l'acharné du blaster et celui dont on n'est pas bien sûr de l'origine. Chacun a son arme de prédilection aux munitions illimitées, plutôt coup par coup ou automatique, mais ils peuvent tous récupérer en chemin des armes laissées parterre par des ennemis qu'on a déjà refroidis. Des armes allant du simple fusil d'assaut au lance-grenade qui fait beaucoup de dégâts. Ce qui aurait pu être un run and gun tout ce qu'il y a de plus conventionnel ajoute toutefois une petite subtilité à ses niveaux : une composante de "cover shooter". En effet, et de manière complètement anachronique avec le genre et l'époque que le jeu représente, Huntdown amène à son gameplay un élément qui pourrait irriter n'importe quel puriste d'une époque révolue où les shooters ne consistaient pas à rester planqué derrière un muret en attendant que l'ennemi bouge un peu pour l'aligner. Mais ne fuyez toutefois pas encore, car les développeurs ont eu suffisamment de malice et de bon sens pour conserver un rythme certain malgré ces zones de couverture où on peut se planquer le temps d'aligner quelques ennemis. Pour ce faire les développeurs ont fait le choix de quelques bouts d'environnements destructibles puisque, à l'exception de quelques blocs sur la fin du jeu, il est impossible de rester éternellement derrière une voiture abandonnée ou un bloc de béton, car ils finissent tous par céder aux tirs des ennemis. Quant aux quelques blocs qui résistent aux tirs, ils ne peuvent pas grand chose face aux ennemis surarmés et plutôt rapides qui n'hésitent pas à nous foncer droit dessus pour nous faire bouger.

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Le mouvement est d'ailleurs central en jeu. Comme tout run and gun qui se respecte, il est bien difficile de progresser sans être constamment en mouvement. Les balles fusent et les ennemis sont rapides, à tel point que le dash n'est pas de trop pour les éviter de temps en temps. Les gangs n'hésitent pas à nous balancer des vagues d'ennemis surarmés, autant au corps à corps avec sabres et couteaux que de loin avec des snipers et des acharnés du lance-roquette. Plutôt difficile, le jeu nécessite souvent de s'y reprendre à plusieurs fois pour connaître les placements des ennemis qui arrivent, sans toutefois être complètement punitif puisque les points de sauvegarde sont réguliers. En revanche, là où les affrontements brillent le plus, c'est avec les boss, qui ont chacun des identités marquées et des patterns diversifiés bien que toujours assez simplistes. Ils ont le mérite de surprendre à plusieurs reprises tout en nous obligeant à faire preuve de précision pour éviter une déculottée. Si certains boss se passent sans trop de heurts, notamment dans les premières heures, il n'était pas rare sur la fin du jeu qu'on s'y reprenne dix ou vingt fois sur un même boss pour en venir à bout. Heureusement, les affrontements sont assez rapides, on évite ainsi les sacs à points de vie puisque l'essentiel de la difficulté réside dans l'apprentissage de leurs patterns. 

Va te faire huiler !

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Toutes ces joyeuses fusillades prennent possession d'environnements aux ambiances bien différentes. Réussite artistique, le jeu s'inspire aussi bien de Blade Runner que de RoboCop dans des tons rétro-futuristes qui évoquent un cinéma d'une autre ère. Empreint de nostalgie, le jeu n'échappe pas aux classiques références tant dans ses situations que dans les décors des niveaux, mais le jeu parvient toujours à se rattacher à sa propre identité sans singer ceux qui l'inspirent. En effet, si nous citons évidemment deux films emblématiques de cette époque, on pourrait en nommer plein d'autres tant le jeu mélange les genres jusqu'à créer son propre univers. C'est d'autant plus intéressant visuellement que le pixel art en 16-bit est maîtrisé. Autant en solo qu'en coopération à deux - même si dans ce mode on est parfois à la limite de la lisibilité -, c'est toujours un même plaisir de parcourir les nombreux niveaux qui composent le jeu sur les cinq ou six heures nécessaires pour en voir le bout. 

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Le tout sur fond d'une synthwave de bon goût qui emprunte là aussi beaucoup aux œuvres référencées par le jeu. La force de sa bande-son est de pouvoir accompagner les ambiances multiples offertes par les différents quartiers tout en conservant une vrai cohérence sonore. Le jeu s'appuie en outre sur un sound design là aussi très réussi avec les tirs et les mouvements des ennemis, permettant d'accentuer le rythme effréné du jeu et faire oublier qu'on a finalement en face de nous un jeu assez classique. 

Conclusion

S'il faut retenir une chose de Huntdown, ce sera sa direction artistique. Conventionnel manette en main malgré une approche novatrice du genre, le jeu brille avant tout par son aspect visuel avec un pixel art en 16-bit particulièrement réussi et un vrai talent pour l'ambiance musicale. La synthwave rend honneur à ce que le jeu veut raconter, une forme de nostalgie rétro-futuriste qui fleure bon le film de science-fiction des années 80. Ses quartiers racontent plein de choses grâce à des univers visuels très différents sans que leurs multiples références deviennent lourdingues, le jeu assumant pleinement sa propre identité. Un bon moment, pas indispensable, mais particulièrement séduisant.

Test réalisé par Hachim0n sur Switch à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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