Test d'Empire of Sin - Le crime nous va si bien

Petit tour d'horizon d'un jeu développé par Romero Games, Empire of Sin.

Chicago, début du XXe siècle, période de la prohibition aux États-Unis. Alors que la mafia gérait la ville depuis des années, des opportunistes tels Al Capone prennent possession de la ville. Sa situation proche du Canada, d’où parvenaient les cargaisons d’alcool de contrebande et l’important nœud ferroviaire qui y démarre transforment Chicago en capitale du crime organisé. Et ses nombreux consommateurs d’alcool, surtout issus des communautés catholiques européennes, offraient à la ville et à ceux qui saisiraient l’opportunité un certain « laisser-faire » durant une grosse décennie.

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C’est dans ce contexte qu’on évolue dans le nouveau titre de Romero Games, Empire of Sin. Il s’agit d’un jeu au tour par tour dans la lignée directe des XCOM (difficile de ne pas le citer, la comparaison est évidente pour le gameplay), le premier réel jeu du studio fondé par John Romero (ancien cofondateur d’ID Software) en 2015.

Nous allons donc prendre la place d’un des grands patrons du crime organisé qui arpentent les rues de Chicago et le choix est assez pléthorique pour démarrer la partie. Tous les personnages que nous pouvons incarner sont plus ou moins inspirés de personnages réels de la vie de Chicago (parfois existants, donc, parfois très inspirés), durant la prohibition, y compris… Al Capone ! Mais les autres ne sont pas en reste et vous avez le choix entre 14 personnages :

  • AlCapone Pose1
    Dion O’Banion
  • Salazar Reyna
  • Daniel McKee Jackson
  • Frank Ragen
  • Mabel Ryley
  • Elvira Duarte
  • Joseph Saltis
  • Stéphanie Saint-Clair
  • Alphonse Capone
  • Frankie Donovan
  • Angelo Genna
  • Goldie Garneau
  • Sai Wing Mak
  • Maggie Dyer

Chacun a évidemment ses avantages uniques, que ça soit au niveau des compétences propres, utilisables en combat ou de passif qui peut influencer la gestion de votre empire du crime.

Après avoir choisi le personnage que vous incarnez, vous avez droit a une petite séance d’introduction avec un dialogue à choix multiples qui vous permet, en plus de voir que le moteur du jeu à dans le ventre, de se lancer dans le didacticiel du jeu. C’est Sal, votre chauffeur de l’introduction qui vous sert de guide durant le didacticiel. Le jeu étant édité par Paradox, il fallait s’attendre à un jeu de gestion un peu plus velu que la moyenne et effectivement on y a droit.

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Votre objectif est évidemment de régner en maître incontesté sur Chicago en contrôlant tripot, casino, bars, maisons closes et j’en passe. Dans la réalité, Al Capone contrôlait 161 bars clandestins et 150 tripots à travers la ville. En jeu, c’est ce que vous devez essayer de réaliser.

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Le gameplay se divise donc en deux parties : une partie combat tactique en tour par tour et une autre de gestion à travers les différents quartiers de Chicago. Cette seconde partie de gameplay elle-même divisée en deux avec un dezoom permettant une vue d’ensemble de la ville avec ses chiffres très larges et un zoom vous permettant d’aller directement dans les rues et d’une autre partie basée sur la gestion pure de votre empire, que ce soit de vos recrues, de vos ennemis, de vos bâtiments, de votre argent, etc.

Si tous les bâtiments de la ville ne sont pas prenables (il faut bien que la population locale ait la place pour vivre, tout de même), une grosse partie d’entre elles le sont. Au début de partie, elles sont souvent occupées par des bandes de brutes, une faction par défaut dans le jeu, pour les besoins du didacticiel, que vous pouvez éliminer pour prendre possession du lieu que vous attaquez. Une fois le combat déroulé, vous pouvez choisir quoi faire de la bâtisse. La piller, l’occuper ? Plusieurs choix s’offrent à vous. En l’occupant, le bâtiment rejoint votre empire et vous pouvez choisir de le transformer en un des bâtiments suivant :

  • Une brasserie : celle-ci vous permet de créer de l’alcool qui est ensuite consommé dans votre autre bâtiment.
  • Un bar : où on consomme évidemment l’alcool produit par ailleurs.
  • Un hôtel : un revenu stable.
  • Une maison close : revenu plus important, mais plus de risque de se faire prendre par la police.
  • Un casino : gros gains possibles, mais peut aussi perdre de l’argent.
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Chaque bâtiment a 4 possibilités d’amélioration, divisées en plusieurs niveaux d’amélioration. Chacune d’entre elles coûtant évidemment de l’argent en entretien supplémentaire, mais avec des effets plus importants (meilleurs gardes, plus forts, ou plus de notoriété pour le bâtiment qui pourrait amener plus clients, etc.). Via différents menus, vous pouvez voir vos besoins actuels, choisir vos productions et gérer votre Empire en conséquence.

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Évidemment, plus vous contrôlez de bâtisses, plus vous vous faites des ennemis. D’abord dans votre propre quartier, puis après au niveau de la ville en entier. Et lorsqu’une guerre est déclarée, attendez vous à devoir jouer de la gâchette non-stop jusqu’à la résolution du conflit, car dès qu’une rencontre se déclare, que ça soit à l'instigation de vos personnages, c’est-à-dire de votre chef de gang et de sa main d’œuvre proche, ou d’ennemis qui rencontrent au hasard d’une rue des gardes d’un de vos bâtiments, il faut résoudre le conflit en jeu. Et parfois… c’est mission impossible et ça peut être assez long, comme par exemple lors d’une confrontation à 3 bandes avec un total de 17 ennemis contre mes 3 pauvres gardes… il faut attendre que tout le monde passe, fasse sa popote avant de pouvoir rejouer.

Parlons-en de cette main d’œuvre, justement. À l’instar de X-com, vos personnages évoluent et gagnent en expérience. Par contre, au contraire du titre suscité, la perte d’un membre de votre équipe est un énorme problème. Pour recruter des membres dans votre bande, vous avez accès au « livret  noir », un genre de centre d’intérim pour malfrat au chômage. Vous pouvez y engager des sbires qui peuvent vous accompagner ou réaliser leurs propres activités, passivement ou activement. Le problème, c’est que ce « livret noir » n’est pas inépuisable. Quand un personnage meurt, il meurt. Pas de génération de nouveau membre de l’équipe aléatoirement. De plus, les différents mercenaires qu’on peut y recruter peuvent avoir des inimitiés avec d’autres qui s’y  trouvent et pourraient, si vous les engagez tous les deux, poser de gros problèmes à votre Empire de par leurs problèmes personnels…  

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De plus, ces mêmes gars évoluent depuis le début dans la ville et comme vous vous en doutez, vous n’êtes pas le seul patron de la ville. De fait, ces mercenaires peuvent aussi mourir, tués par un autre PNJ qui passait par là. Bref, le filon n’est pas inépuisable.

Et surtout pas donnés, outre les deux premiers mercenaires qui ne réclament pas une prime d’embauche. Par contre, ceux-ci veulent évidemment des gages, un pourcentage de vos gains totaux.

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Chaque personnage a une fiche de personnage ou y sont écrites : ses données, ses caractéristiques, ses traits de personnages (qui peuvent évoluer en cours de partie), son matériel. C’est customisable, profitez de vos récompenses trouvées sur les corps gisants de vos ennemis. Vos subalternes ont aussi des points de loyauté, qui augmentent avec le temps et des points de moral qui varient avec les actions en jeu (leurs réussites en positif, des blessures en négatif, par exemple) qui peuvent influencer par exemple leur comportement face à un interrogatoire de la police.

Et petit à petit, vous vous étendez. Dans votre quartier, chez ceux de vos voisins, à tel point qu’il faudra penser à déléguer.

Vous devez aussi, régulièrement, discuter avec les chefs de gangs rivaux. Vous pouvez y réaliser des négociations qui pourraient vous être profitables, à tous les deux, ou décider de trahir la table des négociations et réaliser un bain de sang ou seul l’un de vous deux sortira vivant.

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À travers la ville, et par vos rencontres, vous recevez quantité de missions qui pourront influencer votre notoriété générale ou la reconnaissance de personnages envers vous-même. Cet aspect-là du titre est un peu brouillon… j’ai eu du mal à localiser des objectifs, des points d’intérêts n’étaient pas existants sur la carte (et quand on vous demande de vous débarrasser d’un mec louche dans une ruelle sombre… vous pouvez chercher longtemps ladite ruelle sombre si vous n’avez pas d’indicateur plus précis… et c’est ce qui est arrivé plus d’une fois).

Le game design est réussi, l’introduction a pu vous montrer ce qu’avait le jeu dans le ventre, vu que le dialogue de près était tourné avec le moteur du jeu. La bande-son est typique jazzy de l’époque, sympa, mais parfois redondante.

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Bref, encore une fois Paradox montre qu’il choisit bien les studios avec qui ils travaillent, car on a ici un très bon jeu, largement digne de sa concurrence, avec une thématique différente que ce qu’on a l’habitude de voir ces dernières années. Et c’est plaisant. Ci-dessous un let’s play qui vous narre les 25 premières minutes en jeu avec Goldie Garneau.

Jeu testé sur PC par Seiei avec une version fournie par l’éditeur.

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