Test de The Hong Kong Massacre - Tequila au rabais

Il y a quelques années, on apprenait l'existence d'un projet intriguant : The Hong Kong Massacre. Sorte de Hotline Miami dans l'univers de John Woo, il avait tout pour plaire. Mais en sortant sur PC et PlayStation 4, le jeu avait bien du mal à convaincre. Deux ans après et avec quelques mises à jour, le titre revient sur le devant de la scène avec un portage sur Nintendo Switch qui nous donne l'occasion d'enfin nous y pencher. 

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Ah ça pour massacrer, il massacre

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The Hong Kong Massacre, c'est l'histoire d'un jeu qui rêve d'être un autre. Très inspiré par Hotline Miami avec sa vue du dessus et ses salles pleines de malfrats à vider le plus rapidement possible, le jeu revêt la même exigence avec sa mort en un tir. Une balle suffit à mourir, nous renvoyant au début du niveau pour recommencer, mais également à tuer tous nos ennemis à l'exception de quelques-uns équipés de gilets pare-balles sur le dernier tiers du jeu. Empreint de die & retry, le jeu pousse à apprendre par cœur la disposition des salles et la routine des ennemis pour s'en débarrasser de la manière la plus efficace, c'est-à-dire la plus rapide et précise. Ses trois modes de difficulté jouent sur le temps de réactivité des ennemis et leur précision, le jeu se révélant tout à fait redoutable dans certaines séquences. À cela, Il y ajoute trois challenges dans chaque niveau, chacun permettant de récupérer une étoile, en terminant le plus vite possible, en ayant 100% de précision au tir et sans utiliser de slow-motion.

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Ce dernier, le slow-motion, est cependant un élément central du gameplay. Il le doit à son histoire, où un homme est interrogé par la police et retrace les événements des quatre derniers jours qui ont mené à une terrible conclusion. Une histoire de mafieux et de massacre qui s'inspire sans le cacher de l'univers de John Woo et tout particulièrement de son film Hard Boiled (À toute épreuve). L'histoire y fait des clins d'œil appuyés, faisant vite comprendre que son héros est une adaptation officieuse de l'inspecteur Tequila. Le jeu des Suédois de VRESKI en profite pour y intégrer du slow-motion, un élément qui pourrait surprendre tant cela tranche avec la philosophie nerveuse et intense de Hotline Miami, dont il reprend l'essentiel des idées. Le mariage des deux est compliqué, le jeu ne se révélant ni très bon dans l'action, ni très bon dans les sensations offertes par le slow-motion et les sauts latéraux pour éviter les balles. Quand tout s'aligne, il peut y avoir des scènes saisissantes, impressionnantes même, où on a l'impression de danser entre les balles tout en alignant les ennemis un à un. Mais le problème est que le jeu sanctionne paradoxalement l'utilisation du slow-motion puisque, non seulement ça le rend extrêmement facile, mais en plus cela nous empêche d'obtenir une étoile dans le score final des missions. Ces étoiles sont pourtant fondamentales puisqu'elles permettent d'acheter et d'améliorer les quatre armes qui nous sont proposées, allant de la vitesse de tir à la capacité du chargeur. Le slow-motion apparaît comme un élément intégré au chausse-pied, comme s'il n'avait pas lieu d'exister dans un jeu qui nous répète inlassablement qu'il ne faut pas l'utiliser.

Un portage qui tache

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Porter un tel jeu sur Switch pose quelques soucis : le titre s'était déjà vu reprocher des performances compliquées sur PC, avec une gourmandise qui n'avait pas lieu d'être compte tenu de ce qu'il affichait. Et c'est le même problème sur Switch, avec un jeu qui tourne péniblement à 30 images par seconde (avec quelques ralentissements) malgré des graphismes réduits à leur minimum. Plutôt vilain, pas aidé par une direction artistique simpliste, le jeu souffre en outre des joycons de la console, avec leurs mini-sticks qui ne sont pas faits pour un jeu qui recherche une telle précision. Celles et ceux qui souhaiteraient se lancer dans l'aventure feraient bien d'investir, si ce n'est pas encore fait, dans une manette Switch Pro Controller qui offre un confort de jeu un poil supérieur. En nomade et avec les joycons, on doit avouer avoir eu du mal à terminer des niveaux sans utiliser le slow-motion, même si le jeu offre une visée assistée qui compense quelques problèmes. 

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Entièrement en anglais, le jeu ne profite pas de son nouveau portage sur Switch pour bénéficier d'une traduction. Soyez rassurés toutefois : l'histoire est tellement anecdotique qu'elle ne nécessite pas une grande compréhension de l'anglais. Compte tenu du peu de lignes de dialogue, on aurait quand même apprécié un effort de traduction, car en l'état, le jeu est identique à la version sortie il y a près de deux ans sur PC et PlayStation 4. Pour le meilleur et pour le pire, car s'il a quelques moments d'éclats, The Hong Kong Massacre est livré aux joueurs Switch sans rien de nouveau à se mettre sous la dent. 

Conclusion

L'intention était intéressante et l'engouement qu'il a pu y avoir autour de The Hong Kong Massacre à son annonce montre à quel point certaines personnes attendent encore un nouveau jeu inspiré de l'œuvre de John Woo. Cependant, le titre développé par le studio suédois VRESKI ne parvient toujours pas à séduire. Deux ans après sa sortie PC et PS4, le portage Switch arrive avec les mêmes tares que ses aînés, sans véritable mise à jour et avec même des performances encore plus exécrables. On a bien conscience que la Switch n'a qu'un hardware limité, mais bon nombre de développeurs ont déjà fait beaucoup, beaucoup mieux que cela.

Test réalisé par Hachim0n à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows
Genres Action, tir à la première personne (fps), asie, contemporain

Sortie 22 janvier 2019 (Windows)
22 janvier 2019 (PlayStation 4)
26 décembre 2020 (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.