Test d'Evil Genius 2 : World Domination - Je suis vilain... très vilain

Vous avez une envie folle d’être le maître du monde ? De jouer un vilain charismatique totalement au-dessus des lois ? Evil Genius 2 pourra satisfaire vos besoins !

17 ans que le premier opus est sorti. Evil Genius avait connu un certain succès, inspiré d’une forme de jeu à la « Dungeon Keeper » et des films d’espionnage en mode nanard, sans vraiment s’installer comme une référence incontournable. Cependant, de l’eau a coulé sous les ponts, le sujet est devenu plus populaire grâce à des films d’animation comme « moi, moche et méchant », avec un petit côté populaire grâce aux Minions, ainsi que d’autres films du même genre… le « vilain » à le vent en poupe.

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Des méchants très clichés

Evil Genius 2 : World Domination est clairement dans cette tendance : on joue un méchant tellement plein de cliché qu’il en devient sympathique.  L’objectif du jeu est indiqué dans le titre : que fait-on ce soir, Cortex ? Comme d’habitude, Minus : Tenter de conquérir le monde…. ».

Si lors de votre première partie vous incarnez Maximilian, lors des autres parties, vous avez le choix entre plusieurs personnages super vilains :

  • Maximilian : dont l’organisation se repose sur ses ouvriers, son personnel.
  • Emma : une espionne qui a plus de facilités pour se débarrasser des espions adverses
  • Ivan le Rouge : un général de l’est reconverti, dont les soldats sont plus efficaces que ceux des autres
  • Zalika : un savant issu tout droit de l’imaginaire des années 50, un peu frappadingue qui mise sur les recherches technologiques pour dominer le monde.

Chacun a une petite campagne personnelle, mais dans le fond, à part quelques détails, le gameplay en lui-même est à peu près identique quel que soit le vilain que vous sélectionnez.

Comment qu'on joue ? 

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La base du gameplay repose sur vos « minions », véritables fourmis ouvrières de votre empire maléfique. Ceux-ci sont à la base de tout votre organisation : ils construisent vos installations, ils creusent des souterrains, ils réalisent des recherches scientifiques, ils détournent/capturent/éliminent les éventuels agents ennemis qui viendraient fourrer leur nez trop près de vos installations, ils effectuent des missions partout dans le monde pour réaliser vos desseins, etc.

Évidemment, vos ouvriers ont aussi besoin d’un minimum de considération, vous devez prendre soin d’eux, dans une certaine mesure, bien entendu… vous n’êtes pas un génie maléfique pour rien. Cependant, il faut veiller à leur installer un minimum de confort pour qu’ils restent efficaces : des dortoirs, cantines, etc. et tout cela dans un espace que vous devez agencer au mieux, car il est assez limité.

De plus, ce personnel, basique dans un premier temps, doit être formé pour réaliser d’autres tâches. Il faut les rendre plus intelligents pour les orienter vers la recherche. Plus costauds pour les placer comme gardes, plus sociables pour qu’ils puissent couvrir vos activités de façades (genre le casino pour les éventuels curieux), etc. De plus, votre personnel possède des traits de personnalités, mais j’avoue que ça m’a laissé dubitatif, car ceux-ci ne changent absolument pas leur gameplay général.

Les possibilités sont multiples, mais ne vous inquiétez pas : lors de votre première partie, vous avancez pas à pas avec un tutoriel scénarisé très efficace et qui couvre vraiment tout ce que vous pouvez réaliser dans le jeu.

Un gros manque d'ambition

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Une autre phase de gameplay est la partie « carte mondiale » qui, à l’instar d’un XCOM, par exemple, voit vos hommes effectuer des missions de par le monde par le biais d’antennes de votre organisation qui s’installe dans diverses régions. Vos activités sur place génèrent en général un certain niveau d’activité qui, passé un certain cap, fait qu’on risque de vous percer à jour et bloque vos activités sur place pour un temps. C'est assez ennuyant, car ce sont essentiellement les opérations mondiales qui vous permettent de financer vos activités, en général.

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Malheureusement, je trouve qu’il y a un goût de trop peu dans ces activités, très répétitives et un peu trop basiques. Pas de missions spéciales, quel que soit l’activité criminelle que vous choisissez, ce n’est qu’une question de temps pour que ça soit résolu. On dirait un peu un jeu mobile à ce niveau-là (et personnellement, je n’aime vraiment pas ça). Ça manque cruellement d’ambition dans le concept et mériterait vraiment un gros remaniement à l’avenir. Chaque opération vous coûte un certain nombre d’hommes qui, une fois partis réaliser leur activité, ne reviennent pas dans votre base. De plus, envoyer des hommes vous rend, évidemment, plus vulnérable sur votre base. Il faut trouver un juste équilibre.

Agents triple zéro au rapport

De temps à autre, des espions tentent de percer vos objectifs à jour. Ils arrivent dans vos installations en tentant de passer outre l’activité de couverture pour entrer dans vos installations secrètes. À vous de vous en débarrasser sans toutefois griller vos activités. Vous pouvez les éliminer, simplement, les capturer et les interroger ou simplement les distraire pour qu’ils repartent bredouilles et vous laissent tranquille pour un temps.

Si, toutefois, cette dernière option devait se révéler infructueuse, il faudra se pencher sur les deux premières options pour éviter des problèmes. Vous avez un gros bouton rouge d’alarme qui met instantanément tous vos hommes en état d’alerte, prêts à en découdre avec les indésirables. Leur objectif à eux est d’éliminer votre vilain, de le mettre hors d’état de nuire, car oui, votre méchant est présent sur la carte, ou alors de voler votre or (vous avez une salle dédiée à votre coffre où vous stockez tous vos lingots). Ils peuvent aussi saboter vos installations, ce qui n’est jamais plaisant. Outre vos hommes qui peuvent intercepter les espions, vous pouvez aussi placer des pièges dans vos infrastructures, donnant lieu à diverses animations assez fun à voir quand elles se déclenchent. Évidemment, si parfois le jeu vous prévient d’éventuels arrivées indésirables, ceux-ci seront souvent invisibles et peuvent vraiment poser de gros soucis si on n’est pas prêt à recevoir convenablement ces espions.

Et pour le reste ?

L’arbre de recherche est très classique dans son approche : plusieurs catégories, plusieurs voies par catégories, à vous de voir quelle est votre priorité et suivre le cheminement pour atteindre les recherches que vous souhaitez. Dans cette partie aussi, le jeu manque cruellement de profondeur et mériterait une amélioration.

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Toutefois, ces manquements sont atténués par une présence très importante de l’humour dans le jeu. Comme je l’ai dit, on est dans un univers très proche des « vilains » qu’on aime bien. La séance de torture/interrogatoire repose sur les chatouilles, comme dit plus haut des pièges se déclenchent au passage d’un ennemi (genre un gant de boxe sur ressort dans le mur), pleins de petits détails d’animations sur lesquels on s’attarde et qui permettent de faire passer un peu la pommade sur les manquements de gameplay du jeu.

Le mode bac a sable vous permet de créer la base de vos rêves avec des moyens plus étendus que lors de la campagne mais pour le reste, c’est sensiblement la même chose.

Par contre, c’est peut-être l’avis d’un vieux con, mais je n’apprécie pas du tout le fait que le jeu ait un season pass avec, déjà, du contenu supplémentaire disponible. C’est un manque de respect pour les joueurs que de dire que le jour de la sortie, il y a déjà du contenu supplémentaire pour un titre mais qu’il faut repasser à la caisse… le jeu est déjà assez cher en soi (40 euros ou 60 euros pour la version deluxe… rien que ça), mais rajouter 25 euros day one… non merci. Et dans mon esprit, ce genre de pratique joue énormément dans ma vision globale du titre, pour juger s'il est bon ou pas.

Enfin, je ne vais pas relancer un débat déjà longuement discuté dans la communauté. Evil Genius 2 est un jeu sympathique, qui fourmille de détails et qui aurait mérité d’être un peu plus profond pour être un indispensable. En état, il est satisfaisant, il nous occupera quelques heures, mais il manque d’intérêt sur le long terme ; une fois les gags vu et revus, cela se ressent vraiment fortement.

Test réalisé sur PC par Seiei avec une version fournie par l'éditeur.

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