Test d'Expeditions : Rome - Veni, vedi, amavi

On m'a proposé un peu par hasard de couvrir Expeditions : Rome, le nouvel opus de la licence de Logic Artists / THQ. En manque de jeu de stratégie et de tactique, j'ai accepté. Mais quelle bonne idée ! 

Expeditions : Rome est un jeu de tactique au tour par tour, mâtiné d’une bonne dose de RPG qui, si on devait le comparer à un jeu connu, se rapprocherait beaucoup de XCOM dans son approche.

Mais avec une thématique pour le moins originale et trop peu utilisée, Expeditions : Rome nous place, comme son titre l’indique, dans la grande époque de Rome, quelques dizaines d’années avant notre ère, au crépuscule de la République.  

Un début un peu bizarre...

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Le jeu démarre en mode très mineur. Après la création de personnage, on apprend une sinistre histoire de complot, du meurtre du père de votre avatar et de menace qui pèse sur votre personne. On est donc envoyé en dehors de la grande capitale de la République, de peur de devenir un pion politique pour le meurtrier de votre père, voire pire. On est donc placé sous tutelle d’un Légat qui protège votre jeune héros des menaces qu’il/elle encourt, malgré ses désirs de vengeance. Le démarrage est terriblement poussif et très étrange, avec cette introduction qui n'est à mon sens en concordance avec ce qui suit. Il s'agit juste de prendre le commandement d'une légion romaine. Étrange…

De même, les développeurs ont fait le choix de permettre d'incarner aussi bien une femme qu'un homme, selon la volonté du joueur. Si la volonté d'inclusion est louable, cela heurte en l'occurrence la fidélité de la représentation de cette période, pendant laquelle non, les femmes ne pouvaient pas librement diriger une légion sans que cela ne suscite le moindre commentaire spécifique.

Bref, une introduction qui, à mon sens, dessert très mal le titre, ne semble pas vraiment savoir sur quel pied danser et peut laisser une très mauvaise impression d’entrée de jeu. S’ensuit rapidement un petit tutoriel avec un combat sur un navire qui nous explique les différentes fonctionnalités du jeu, avant d’arriver sur une île au milieu de la Méditerranée sur laquelle l’on rejoint notre protecteur qui nous engage rapidement dans l’armée pour matter une insurrection de pirates contre la toute puissance de Rome.

... Puis c'est un autre univers 

Et c’est là que cette mauvaise impression initiale s’envole complètement, car le jeu prend vraiment une grande ampleur très rapidement. De part les choix que l’on réalise pour notre personnage, de par sa mentalité, les dialogues entre les personnages qui se déroulent entre deux combats peuvent varier du tout au tout et des options ne sont pas toujours disponibles selon vos affinités envers vos interlocuteurs. Certaines de ces options vont même jusqu’à changer la donne durant les combats qui suivent et tracent une tout autre voie de progression dans votre campagne. C’est tellement bizarre qu’un jeu soit si riche, au niveau narratif, et qu’il ait fait une intro aussi peu inspirée… mais soit.

Rapidement, nous formons un groupe de 5 combattants qui vont de combat en combat dans une campagne scénarisée de bout en bout et dans des combats tactiques qui sont bien plus complexe que le simple « éliminez les tous ».

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Par exemple, alors que nous suivions notre supérieur dans l’attaque d’une ville ennemie, et malgré nos objections quant au chemin à suivre qui comportait des risques, nous subissons une embuscade importante et notre supérieur est blessé, laissé pour mort. Nous sommes légèrement en retrait et une bataille générale s’enclenche entre les PNJ de la faction en face, les hommes du légat qu’on suivait et notre groupe qui a pour objectif de faire une percée dans les lignes adverses, récupérer votre supérieur et l’escorter jusqu’à la sortie sans qu’il ne succombe à ses blessures. Et c’est vraiment la sensation d’être en plein milieu d’un combat dans lequel tout le monde s’étripe qui donne au jeu toute une perspective très originale dans ses combats. En outre, la plupart des niveaux sont réalisés de cette façon, avec des challenges à prendre en compte et une approche différente pour chacune d’entre elle. Le jeu, sur cet aspect, est terriblement narratif d’une part et emprunte ce qui se fait de mieux en TRPG d’autre part. Les solutions pour arriver au bout d’une mission sont multiples et bien pensées, il faut souvent se creuser les méninges pour minimiser la casse.

Entre les batailles, vous êtes amené à diriger une légion et le camp militaire qui va avec. Gestion des ressources, politique, dialogue. Gérer une légion vous place très vite comme un élément important dans la vie de Rome et ne fera pas, vous vous en doutez, que des heureux (rappelez-vous l’intro).

Non seulement vous explorez Rome et ses multiples facettes, assistant par exemple à des débats du Sénat, mais aussi, vous sillonnez aussi le monde romain en passant de l’Égypte à la Gaule, chaque ennemi ayant ses particularités tactiques à prendre en compte ; ER est une mine d’or d’évolution et d’apprentissage dans son gameplay.

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Le travail sur les personnages, leurs dialogues et leurs comportement respectif est terriblement soigné. Vous rencontrez tous les grands personnages de ce temps : Cicéron, Cléopâtre, etc. et vous devez peser vos paroles avec mesure pour éviter des catastrophes. Alors oui, bien sûr, c’est poussif et rencontrer tous ces personnages illustres n’est pas trop correct, historiquement parlant, mais je ne sais pas, j’ai vraiment été captivé par cette immersion dans l’univers de la Rome antique et rien ne semble incohérent en soi. Et vos actions ont beaucoup d’influence sur Rome elle-même. Imposerez-vous vos opinions ? Serez-vous un fervent défenseur de la République ? Participerez-vous à l’émergence de l’Empire ? Tout est une question de choix.

Le jeu est très long (je ne l’ai pas terminé quand j’écris ces lignes) et prend aussi une dimension de grande stratégie avec la gestion de sa légion. Les batailles de masse sont jouées automatiquement, par contre, mais après avoir pacifié une région, vous entrez en mode tactique et devez remporter un combat pour qu’elle tombe définitivemnet sous votre joug.

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En plus des combats massifs et des combats tactiques, il y a un troisième genre de gameplay qui existe : les combats de siège. Ceux-ci, particulièrement longs, possèdent des objectifs multiples que vous devez réussir pour avancer et faire chuter la ville ou le camp que vous assiégez.

Toute la gestion d’un camp prend du temps. Vous devez laisser des compagnons au repos, de temps en temps, voire leur assigner des tâches qui les empêcheront de vous accompagner à la bataille. Il faut subvenir aux besoins de tout le monde, de leur équipement, des consommables, etc.

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Il y a quatre classes dans le jeu, que vous pouvez rapidement choisir (après une ou deux missions, de mémoire), chacune possédant trois arbres de compétences qui peuvent varier le gameplay d’un personnage du tout au tout. Vos compagnons possèdent aussi des arbres de compétences bien qu’ils ne soient pas tous d’une des quatre classes jouables pour votre personnage central, comme l’ancien gladiateur, par exemple, qui possède des compétence totalement personnelles (et utiles).

Si ce jeu était sorti quelques semaine plus tôt, il serait en haut de l’affiche de mon JOL d'or, mais malgré le fait que les votes ont été reportés à la fin de cette semaine, je le garderai bien au chaud pour figurer dans mon top de l’année 2022 :p

ER est un jeu extrêmement riche, varié dans son gameplay, à la narration particulièrement soignée, complexe sur bien des aspects qui pourront challenger les plus exigeants d’entre vous.

Une chose est sûre, non seulement le jeu est terriblement bon, mais il m’a donné envie d’en savoir plus sur la licence et donc de m’intéresser aux opus précédents que je ne connais pas. Y a plus qu’à !

Test réalisé sur PC par Seiei à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Windows
Genres Jeu de rôle (RPG), historique

Sortie 20 janvier 2022

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.