Test Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde

Après plus de trois ans d'attente, le remake de Dragon Quest VII arrive enfin en France sur nos consoles Nintendo 3DS dans une version améliorée et traduite dans la langue de Molière. Que vaut cette nouvelle version du jeu culte sorti il y a maintenant seize ans ? Réponse dans le test qui suit.

Une saga pas comme les autres

Dragon Quest fait partie de ces licences qui ont laissé une empreinte indélébile sur l’univers du jeu vidéo et plus particulièrement du J-RPG. Fêtant ses trente ans cette année, la série a toujours suscité l’attente chez ses nombreux fans et rares furent les déçus. Cela on le doit à Yuji Horii, papa des Dragon Quest, qui a fait le choix du conservatisme au profit d’une maîtrise du gameplay et de la narration, mais aussi de son souhait de rendre les jeux accessibles à toute la famille, enfants comme parents. C’est ainsi que celui que l’on considère comme l’un des premiers J-RPG de l’histoire devient un véritable phénomène de société au Japon au point de ridiculiser les Final Fantasy à chaque nouvelle sortie. Mais ce succès est aussi dû à la présence d’Akira Toriyama, auteur de Dr Slump et Dragon Ball, au character design et à celle de Koichi Sugiyama à la musique, et ce depuis le tout début. Cette fidélité au sein de l’équipe et ces choix de développement ont offert aux joueurs l’une des plus belles sagas du jeu vidéo. Si la série est localisée pour le marché américain depuis le tout premier épisode, ce n’est malheureusement qu’avec le huitième, sorti sur PlayStation 2, que l’Europe découvre la licence.

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Ce septième opus, toujours développé par Enix, devait initialement sortir sur la Nintendo 64DD, mais fut déplacé sur PlayStation afin de profiter du succès grandissant de la console de Sony et ainsi éviter l’échec cuisant de l’accessoire de Nintendo. Annoncé pour la première fois en 1996, ce n’est pourtant qu’en 2000 que le jeu sort au Japon et l’attente fut telle que Squaresoft prit la décision de repousser Final Fantasy IX pour éviter la confrontation. Sage jugement puisque ce septième épisode de la saga s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires rien que sur l’archipel japonais.

Quant à ce remake que nous testons aujourd’hui sur Nintendo 3DS, il fut développé uniquement pour le marché japonais, mais suite aux nombreuses demandes des fans français, Square Enix décida de le sortir en Occident et mieux encore, dans une version traduite en plusieurs langues, dont le français. Fait intéressant, c’est durant la Japan Expo 2015 que Yuji Horii annonça la sortie du jeu en Occident alors que Square Enix ne l’avait pas du tout prévu. Preuve de l’importance du public français à ses yeux quant à l’existence de cette localisation.

Une histoire épisodique

Les yeux rivés sur l’horizon, le Héros et Killyan rêvent d’aventures, de percer les secrets que cache le monde limité dans lequel ils vivent. Amis d’enfance, le premier est fils de pêcheur quand le second est le prince du royaume ; royaume aux proportions étranges puisqu’il ne représente qu’une petite île et il semblerait que ce soit le seul et unique bout de terre présent sur la planète. Toutefois, Killyan, au grand dam de son père le Roi, est persuadé qu’il existe d’autres îles, d’autres continents à explorer, et entraîne son meilleur ami dans sa quête de la vérité. Un jour, suite à la découverte d’un ancien livre, les deux compères ainsi que leur amie Maribel, se retrouvent transportés sur une île inconnue. C’est en mettant un terme aux agissements des monstres ayant envahi les lieux qu’ils comprennent qu’ils ont été envoyés dans le passé pour mettre un terme aux agissements des force du mal et ainsi faire réapparaître l’île dans le présent. Commence alors une longue aventure entre passé et présent pour retrouver le monde d’antan et ses innombrables îles oubliées du temps.

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Le trio d'amis va prouver que le monde est plus vaste que les adultes ne le pensent.


L’histoire de Dragon Quest VII est assez particulière pour un J-RPG puisque chaque nouvelle île découverte possède sa propre histoire et ce n’est qu’au fil du jeu que l’on comprend qu’il existe un lien entre elles. Plutôt que de construire un scénario fort en ligne droite, le studio Enix, qui n’avait pas encore fusionné avec Squaresoft, a fait le pari de placer le fil rouge en trame de fond pour mettre en avant les courtes histoires proposées par les différentes îles. Idée saugrenue pour l’époque, elle permettait néanmoins de conserver l’intérêt du joueur sur les très longues heures que nécessitait le jeu pour être terminé. C’est pour cette raison que le choix de Square Enix de porter le jeu sur 3DS prend tout son sens. Au-delà du fait qu’un remake d’un jeu PlayStation 1 aux allures de titre 16 bits sur PlayStation 4 aurait demandé bien plus de moyens pour être ne serait-ce qu’agréable visuellement, il faut admettre que le support portable est très certainement le plus adapté pour un tel jeu découpé en plusieurs petites histoires.

Le point noir, c’est que la durée de vie du jeu n’a que peu changé et votre 3DS va devoir brûler des calories pour vous accompagner jusqu’au bout de l’aventure. En ligne droite, Dragon Quest VII ne demande pas moins d’une centaine d’heures de jeu et comptez beaucoup, beaucoup plus si vous souhaitez tout découvrir. Nulle exagération dans ce chiffre, c’est bel et bien le plus long Dragon Quest - hors MMO - jamais développé et sûrement l’un des plus longs J-RPG de l’histoire. Pourtant, le studio japonais n’a pas chômé pour ajuster le rythme de ce remake afin d’en limiter les temps morts qui furent critiqués par la presse et les joueurs lors de la sortie initiale du jeu il y a seize ans de cela. Pour ce faire, Square Enix n’a pas hésité à supprimer quelques morceaux qui n’étaient pas nécessaires et impliquaient des allers-retours contraignants et lassants. De même, certains lieux ont vu leurs structures changer pour optimiser les déplacements. Ainsi, le premier combat qui n’apparaissait qu’au bout de trois longues heures sur la première version, ne prend plus qu’une heure et demi, grand maximum deux heures, sur le remake. Améliorations notables qui ne dénaturent à aucun moment l’œuvre originale, ces petits changements sont autant de larmes de soulagement pour ceux ayant eu la « chance » de découvrir le jeu sur la première PlayStation.

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Le bateau vous permettra de naviguer entre les îles.

Cependant, malgré tous ces efforts, il était impossible de changer radicalement le jeu et il conserve ces longues heures où vous utilisez encore et toujours les mêmes personnages, car vos prochains compagnons n’arrivent que très tardivement. Si vous appréciez votre groupe initial, alors aucun souci, mais dans le cas contraire, vous risquez de souffrir pendant plusieurs dizaines d’heures qui pourraient très bien vous lasser du jeu avant d’en voir la fin. Et petit conseil pratique, évitez de regarder les solutions sous peine de sombrer dans la folie devant la taille pharaonique de contenu. Dragon Quest VII n’est pas destiné aux joueurs qui veulent une histoire épique très rythmée et aux multiples personnages contrôlables. Nous sommes face à un jeu qui prend son temps pour poser son univers enchanteur et coloré - même si loin d’être tendre -, et qui souhaite que l’on s’attache à ses personnages, peu nombreux, sans pour autant avoir besoin de passer des heures à exposer leurs passés torturés, leurs psychologies « complexes ». C’est un choix qui se respecte, la série étant destinée aux plus jeunes comme aux plus anciens, mais qui impose aux joueurs de savoir où ils mettent les pieds.

Invasion de pop-up

Et il n’y a pas que la narration qui demande une certaine réflexion avant de se décider à acheter, l’ergonomie est aussi un facteur qui peut rebuter certains joueurs. Contrairement à Bravely Default puis Second, qui rendent hommage aux titres d’hier tout en apportant de nouvelles mécaniques résolument modernes, ce remake de Dragon Quest VII se contente d’offrir les mêmes outils qu’à l’époque. Tant mieux, diront certains. Pas d’avance rapide ou d’enregistrement d’actions pour les combats au tour par tour, qui ne se déclenchent plus aléatoirement, mais au contact des ennemis visibles à l’écran ; vous pouvez crier votre joie au monde entier. Dans le cas présent, vous avez au moins la possibilité de laisser l’IA jouer les personnages autres que le héros en lui imposant une tactique à suivre pour chacun parmi cinq options possibles, comme « sans pitié » qui s’appuie sur les compétences les plus offensives, ou encore « pas de magie » et « soins avant tout ». Toutefois, vous vous rendrez vite compte que rien ne vaut le contrôle manuel pour terrasser les ennemis.

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Ce n'est pas un virus, mais bien le menu principal du jeu.

Pouvant paraître austère aux yeux des néophytes, le système de combat n’est effectivement pas le plus intuitif connu. Lorsque vient le temps de sélectionner l’action à accomplir par votre personnage, vous vous retrouvez face à un premier menu qui vous permet de combattre, fuir, changer de tactiques - pour l’IA - ou encore de modifier les paramètres comme la vitesse des textes. Si vous décidez de combattre, un autre menu apparait avec différents choix d’action. Vous pouvez attaquer normalement, utiliser un objet, défendre, fuir ou encore utiliser un sort ou une compétence. Pour ces deux derniers, vous devez ensuite choisir la catégorie entre attaque, défense et autre. Ce n’est pas compliqué en soi, mais c’est d’une lourdeur qui casse le rythme des combats. Était-ce nécessaire d’intégrer autant de menus et sous menus durant les combats ? À cela on peut ajouter une légère latence dans la validation des actions. Nul doute que des joueurs vont pester devant leur 3DS.

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Comment rendre moins intuitif un outil censé faciliter la vie des joueurs.

Et si cette lourdeur se limitait aux combats… le menu général est lui aussi une plaie à utiliser. Imaginons que vous souhaitez transférer un objet d’un personnage à un autre. Pour cela, il vous faut ouvrir le menu avec le bouton X, choisir « objet » puis le personnage qui possède ledit objet, aller sur l’objet en question, valider avec le bouton X, sélectionner « transférer » et enfin décider du personnage cible. C’est long et fastidieux sans parler du fait que l’écran se retrouve envahi par ces fenêtres. Et pour s’équiper, c’est la même chose, sauf si vous utilisez le nouveau menu dédié qui est aussi lourd que le reste. Dans la plupart des J-RPG, vous avez accès à tout l’équipement dans une seule et même fenêtre et vous devez simplement sélectionner l’emplacement pour équiper un objet associé. Ici, ce n’est pas le cas ; vous avez une fenêtre pour chaque emplacement et il vous faut utiliser les flèches droite et gauche pour passer du casque à l’accessoire ou encore à l’arme. Beaucoup de lourdeurs inutiles qui font que vous n’utiliserez certainement jamais ce menu au profit de l’ancien, qui consiste à choisir « équiper » au lieu de « transférer » lorsque vous êtes sur l’objet désiré. Autre précision, chaque personnage possède son propre inventaire, d’où le principe de transfert. Ces derniers sont d’une taille limitée, mais un sac sans fond vous permet de pallier au souci de place. Par contre, lors des combats, seuls les inventaires des personnages sont accessibles, ce qui signifie que vos objets de soin doivent être intelligemment répartis pour éviter de vous retrouver à court devant un boss un peu plus coriace.

Un peu de mente fraîche dans la naphtaline

Cependant, et parce que vous allez penser que tout est à jeter, le reste du jeu est un modèle du genre. L’ergonomie est peut-être son plus gros défaut, mais au-delà de ça, cette version de Dragon Quest VII est difficilement critiquable sur son gameplay du moment que vous acceptez le fait qu’il ne date pas d’hier. Pour résumer simplement, le jeu a été conçu de façon à ce que chaque joueur ait le sentiment d’avoir accompli sa quête en étant toujours limite, mais sans jamais se retrouver face à un mur. Entre les points de magie qui fondent comme neige au soleil, mais qui sont juste suffisants pour arriver au boss et le réduire au silence, les nouvelles pièces d’équipement que vous ne pouvez pas toutes acheter, mais dont certaines sont plus utiles que d’autres, les combats qui ne sont plus aléatoires, mais qui sont placés avec assez d’intelligence pour que le groupe soit toujours à niveau… La liste est longue pour montrer à quel point l’équilibre du jeu a été pensé jusqu’au plus petit détail. Alors oui, il est possible de casser un peu cet équilibre en profitant de certains jeux accessibles au casino, mini-jeu sur lequel vous risquez de passer des heures, mais n’est-ce pas un peu son but ? Le gameplay de ce remake est peut-être un peu dépassé, cependant il n’en reste pas moins vrai que rares sont les jeux qui peuvent se vanter d’aussi bien maîtriser les mécaniques qu’ils proposent.

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Certains boss imposent le respect.

Et si le jeu peut sembler anachronique sur bien des points, on ne peut pas retirer à Square Enix tous les efforts produits pour rendre le jeu plus fluide. Tout est fait pour accompagner le joueur sans pour autant lui tenir la main et ce qui était vraiment pénible dans le jeu d’origine disparaît dans cette nouvelle version. Pour vous donner un exemple, afin de débloquer les nouvelles îles il faut découvrir des fragments de tablettes à poser sur différents piédestaux, chaque tablette représentant une île. Dans la version PlayStation, les joueurs n’avaient aucune indication et beaucoup ne savaient plus où chercher, surtout lorsqu’il était nécessaire de retourner dans d’anciennes zones. Aujourd’hui, ce problème n’existe plus puisque les développeurs ont eu la merveilleuse idée d’intégrer un détecteur de fragments présent sur le second écran de la 3DS, où l’on trouve aussi les différentes cartes des lieux. Celui-ci clignote lorsque l’on s’approche d’une zone contenant un fragment et si ce n’est pas assez, il suffit d’aller dans le menu pour obtenir des informations sur le prochain fragment à trouver. L’indice n’est certes pas toujours d’une grande précision, mais c’est suffisant pour retrouver son chemin et c’est bien le plus important vu que les allers-retours, eux, n’ont pas disparu.

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Le casino risque d'aspirer votre temps de jeu.

Quel bilan pour le gameplay ? Il est austère et vieillot, c’est un fait, mais il est généreux et ne fait jamais défaut. Quand on prend en compte le fait que Dragon Quest VII a seize ans et qu’il a été conçu comme un jeu de l’ère 16 bits, on peut difficilement reprocher à ce remake d’offrir des mécaniques anciennes, d’autant plus quand elles sont aussi réussies dans leur ensemble. À côté de ça, on ne peut que féliciter les développeurs d’avoir apporté bon nombre de petites modifications pour fluidifier et équilibrer le jeu. Dragon Quest VII : La Quête des vestiges du monde n’est peut-être pas un modèle d’évolution, mais c’est un peu la marque de fabrique de la série qui fait figure de vieil éléphant évoluant lentement, préférant rendre une copie propre qu’originale. Finalement, c’est ce qui plaît aux fans de la série qui se démarque totalement de son ancien concurrent direct, Final Fantasy, qui a toujours cherché à intégrer de nouvelles idées quitte à se mettre à dos une partie de son public.

Vis ma vie de mouton

Parmi ces mécaniques réussies, on retrouve le système de classes - ou vocations dans le cas présent – dont la profondeur est à souligner. Après environ vingt heures de jeu, vous aurez accès au PNJ vous permettant de changer de vocation, chacune ayant des statistiques et compétences propres. Parmi elles, on retrouve les grands classiques comme le guerrier, le mage, le prêtre, le voleur, le barde, mais aussi l’artiste martial, le danseur, le matelot, le berger et le baladin. Ces dix vocations sont celles de base et les maîtriser vous permet d’en débloquer d’autres plus fortes qui, elles aussi, débloquent des vocations avancées plus puissantes encore. Par exemple, pour devenir paladin, il vous faut atteindre le niveau maximum avec les vocations d'artiste martial et de prêtre. Et ce n’est pas tout puisque le jeu a aussi pensé aux monstres. On ne les enrôle pas dans cet épisode, mais ils ont une chance de lâcher un cœur à leur mort qu’il vous faut placer dans l’inventaire d’un personnage afin de débloquer de nouvelles vocations auprès du PNJ. Ainsi, vous pourrez vous transformer en mythique gluant et obtenir ses capacités. Il existe en tout une trentaine d’ennemis différents pouvant vous donner un cœur et donc autant de vocations supplémentaires à débloquer.

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Avouez que vous seriez prêts à lui laisser vos moutons.

Pour gagner des niveaux dans une vocation, rien de plus simple : il faut enchainer un certain nombre de combats. Peu importants pour les vocations de base, les chiffres grimpent lorsque l’on passe aux catégories supérieures, même si les prérequis ont été ajustés sur cette version 3DS. Autant dire que vous allez devoir passer du temps à combattre si vous souhaitez tout avoir au niveau maximum. Si tel est votre but, sachez que chaque zone possède un cap de level et si vos personnages le dépassent, ils ne gagnent plus d’expérience et le combat ne compte plus pour l’évolution des vocations. De ce fait, si vous cherchez absolument à toutes les monter sur tous vos personnages, il vous faudra faire attention aux zones où vous combattrez.

Malheureusement pour certains joueurs, heureusement pour d’autres, ce remake a quelque peu modifié le système de la version originale. Sur cette dernière, les personnages conservaient les compétences de chaque classe, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui par souci d’équilibrage. Il en va de même avec la disparition des compétences hybrides, qui s’obtenaient en faisant évoluer deux vocations précises à la suite et dont la puissance était parfois si extrême qu’elles rendaient la difficulté anecdotique. Grâce au remake, on retrouve des combats équilibrés, ni trop simples, ni trop difficiles, où tout s’enchaine naturellement. Bien entendu, on aurait aimé retrouver les compétences hybrides qui poussaient le joueur à optimiser l’ordre de changement des vocations, mais il est parfois plus sage de supprimer une mécanique que de chercher vainement à l’ajuster.

Une technique qui fait honneur à la 3DS

S’il y a bien un point sur lequel on ne peut quasiment rien reprocher à ce remake 3DS, c’est l’aspect technique. Le rendu est très joli pour une telle console et le passage à la 3D pour les personnages est vraiment réussi, au point que l’on retrouve sans peine le design d’Akira Toriyama. De même, certains effets en mettent plein la vue, surtout dans les combats. Par exemple, lors d’un passage dans un volcan, la scène de combat se montre sous la forme d’un terrain plat aux abords d'un cratère d’où une fumée épaisse sort de façon dynamique comme tout un tas de particules incandescentes qui traversent l’écran de part en part. L’effet est garanti, même s’il est la cause de quelques ralentissements. Très fluide durant l’exploration, le jeu toussote assez souvent durant les combats sans pour autant gêner, mais c’est dommage. On pourra aussi souligner la réutilisation des modèles de PNJ qui s’apparente plus à un choix assumé de faire en sorte que chaque type de personnage soit facilement identifiable par le joueur ; ancienne habitude des RPG pour faciliter le repérage des personnages importants. Il en va de même avec le peu de décors différents, mais c’est davantage dû à la construction de la version d’origine qu’à son remake qui, par contre, se permet d’offrir aux joueurs de jolis paysages à explorer avec une caméra permettant de bien distinguer où l’on va. Caméra qui est parfaitement utilisée durant les scènes de dialogues importants afin d’ajouter un peu de mise en scène à un jeu qui en avait grandement besoin.

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Techniquement, le jeu s'impose comme une des références de la 3DS.

Quant aux musiques, composées par le grand Koichi Sugiyama, elles sont magnifiques. Malheureusement, les versions orchestrées enregistrées pour la version japonaise n’ont pas été portées sur les versions occidentales. Est-ce par souci d’espace ? Difficile à dire, mais cette absence fait grand bruit et c’est compréhensible. Malgré tout, la qualité du rendu MIDI est très propre et les réarrangements sont de très grande qualité. On pourrait se forcer à critiquer le nombre de pistes assez faible impliquant une réutilisation assez fréquente des mêmes thèmes, mais ce serait petit compte tenu de la qualité générale des morceaux qui se laissent écouter sans entraîner de lassitude. Une bande son d’exception qui fait honneur à ce remake de toute beauté.

Un remake à la hauteur

Il est temps de dresser un bilan et que dire à part que Dragon Quest VII reste aujourd’hui encore une légende du J-RPG ? Plutôt que de céder à la modernité à tout prix, Square Enix a eu le mérite de limiter son action à quelques ajustements bienvenus en sus de la refonte des graphismes ainsi que du réarrangement musical. Bien entendu, ce choix a des conséquences moins heureuses puisque l’ergonomie n’a rien perdu de sa lourdeur et bien des joueurs vont pester devant le manque de fluidité dans l’utilisation des menus. Mais cette fluidité, elle se retrouve dans le gameplay, qui a connu le plus de modifications pour faciliter la vie du joueur sans pour autant dénaturer l’œuvre originale. Cette version 3DS de Dragon Quest VII est sans nul doute la meilleure à ce jour et le choix du support portable s’adapte parfaitement à la construction narrative du titre, qui permet de jouer sur de petites sessions sans avoir l’impression de faire du surplace. Le seul souci que vous pourriez rencontrer, c’est le décès de votre 3DS avant d’avoir vu la fin du jeu. Le contenu est si dense qu’il vous faudra plusieurs centaines d’heures pour tout accomplir si vous faites partie des completionists. Entre la quête principale, la recherche des petites médailles cachées un peu partout, le village des monstres à compléter, le casino à dévaliser, les vocations à maîtriser ou encore le contenu en ligne pour avoir accès à des donjons grâce à des pierres liées aux joueurs à échanger, vous risquez de gagner quelques cheveux blancs avant d’en voir le bout.

Si vous êtes fans des J-RPG d’antan, mais n’avez jamais eu l’occasion de jouer à ce titre, n’hésitez pas, faites-vous plaisir ne serait-ce que pour votre culture personnelle. Quant aux autres, le choix est plus difficile, mais si vous êtes prêts à passer outre le gameplay vieillot, vous pourriez bien vivre une très belle aventure dont vous vous souviendrez longtemps.

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Test réalisé par Lianai à partir d'une copie fournie par l'éditeur.

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