Test d'un simulateur de shinigami, Cladun Returns!
Vous aimez les pixels ? Vous aimez les donjons ? Vous aimez le Japon historique ? Vous vous sentez l'âme d'un sauveur d'esprits égarés ? Alors ce nouveau Cladun pourrait fort vous intéresser.
Cladun est une licence qui a déjà quelques années. Certainement pas autant que d'autres, puisqu'elle n'a vu le jour qu'en 2010, mais ce CLADUN RETURNS: THIS IS SENGOKU!! (titre à coucher dehors, on vous l'accorde) n'est jamais que le troisième opus de cette série, qui a sans doute su séduire son public, qui se veut très spécifique, puisqu'il s'adresse aux fans de dungeon crawlers qui sont aussi fans de jeu rétro puisque le style graphique du jeu et de la licence est exclusivement pixellisé. Le jeu vous proposera, si vous êtes anglophone puisqu'il n'est pas traduit en français, des heures et de heures de jeu sur votre PlayStation 4, votre PlayStation Vita ou votre PC, qui seront par moments extrêmement difficiles, mais qui sauront rester amusantes sans être jamais frustrantes.
De la fantaisie rafraîchissante
Ce Cladun a pour fond la période Sengoku du Japon. Le joueur crée son personnage, qui se réveille dans un endroit un peu bizarre, carrefour entre la vie et la mort, en ayant, comme de coutume, totalement perdu la mémoire. À force, on penserait que les développeurs trouveraient une autre façon de justifier la quête de leur personnage, mais non. Vous rencontrez Yukimura, un gars bien brave qui vous donne la mission d'aider les âmes de personnages plus ou moins importants de la période Sengoku à mettre en ordre leurs affaires, finir leur vengeance, sauver leur maître/mari/femme des griffes d'un rival, pour leur permettre de passer de l'autre côté du voile. Pour les aider à se débarrasser de leurs regrets, vous devrez explorer des donjons pour satisfaire leurs exigences.
Cela ne semble pas bien compliqué, comme ça sur le papier, mais après avoir sauvé votre première âme, vous vous rendez compte, à la stupeur de votre pote Yukimura, que les âmes que vous sauvez ne passent pas de l'autre côté du voile, ne sont pas réincarnées, mais restent bloquées avec vous. Donc maintenant, vous devez non seulement continuer à sauver des âmes, mais en plus, il vous faut trouver pourquoi tout ne marche pas comme prévu (ouais, après tout, c'est tout à fait logique de chercher à clarifier une situation qui vous tombe dessus complètement par hasard et dont vous n'aviez rien à faire 5 minutes avant quand vous dormiez encore de votre sommeil amnésique).
Un style rétro historique et assumé
Pour parler du jeu en lui-même, les graphismes sont fidèles à ce que la licence a proposé jusque-là : c'est du bon gros pixel en mode 8/16 bits, mais c'est joli. Alors pour être tout à fait honnête, c'est la première fois que nous jouions à un Cladun sur une console de salon et non pas une portable, et il faut avouer que le champ de vision sur la version PlayStation 4 surprend. On a l'impression de jouer en regardant le jeu dans un microscope. C'est assez bizarre comme sensation, mais ce n'est pas désagréable, car les effets du jeu sont clairement plus poussés qu'auparavant, les textures plus raffinées et les ennemis facilement identifiables.
En terme de gameplay, la recette ne change pas non plus : vous recevez une mission, vous devez l'accomplir en nettoyant une série de donjons pour débloquer la quête suivante. Rien de bien extraordinaire dans l'absolu, mais ça marche : les donjons sont rapides et difficiles. Si vous ratez votre coup, vous n'avez guère de problème à recommencer. Chaque donjon contient toujours les mêmes monstres, dans le même agencement, donc vous pouvez très bien essayer encore et encore pour découvrir toutes les surprises d'un niveau avant de le passer. Le bestiaire est varié et change très régulièrement au fil des missions et si certains monstres étaient déjà présents dans au moins une des versions précédentes, les ajouts font en sorte de rapidement vous donner la sensation que vous jouez bien à un nouveau jeu plutôt qu'à une simple extension ou un portage (c'est effectivement tellement à la mode).
Les monstres ne sont pas vos seuls adversaires dans les donjons. En effet, ils sont bourrés de pièges qui sont passablement difficiles à identifier et remarquer, mais qui en plus ont parfois des effets bénéfiques OU négatifs. Par exemple, un piège concernant la vitesse pourra soit accélérer vos déplacements au coût d'une défense amoindrie soit vous ralentir en augmentant vos défenses. La seule différence ? Parfois, la couleur du projectile projeté par le piège. C'est vraiment un élément de gameplay génial, mais parfois, dans le feu de l'action, non seulement il est bien difficile de remarquer le piège, mais alors, la couleur de son projectile, c'est encore pire. Les monstres ne peuvent pas déclencher les pièges, mais vous pouvez les utiliser contre eux, à la manière de ce que vous pouviez faire dans la Forteresse de Sen dans le premier Dark Souls, en déclenchant les pièges pour que les projectiles affaiblissent les monstres voire les tuent.
Creusez des tombes pour accéder aux sommets
Les donjons sont divisés en deux catégories : le mode histoire vous fait libérer les âmes liées au scénario tandis que les donjons EX vous permettent de libérer des âmes supplémentaires que vous pourrez utiliser pour améliorer votre personnage (nous y reviendrons) et de monter rapidement votre expérience, car ils offrent des adversaires d'un niveau plus avancé que les donjons normaux. Les donjons ne sont pas générés de manière procédurale : ils ont toujours le même plan, ils ont toujours les mêmes monstres et les mêmes pièges. Cela permet donc aux joueurs de facilement revenir dans des donjons déjà explorés pour monter leurs personnages ou trouver d'autres objets (qui sont la seule variable de vos runs, puisqu'ils sont générés à l'ouverture du coffre).
Vous devrez revenir dans des donjons déjà explorés. C'est inévitable. Vous récupérez toujours de nouveaux membres pour votre équipe, avec de nouvelles fonctions ou nouvelles compétences et vous devrez les monter en niveau pour leur permettre de rattraper leur retard. Mais ça, c'est au début. En effet, après quelques heures de jeu, vous débloquez trois types de donjons supplémentaires. Le "Ran-geon" (une tour dans laquelle vous devez gravir 99 étages dans laquelle vous subirez à mesure des bonus ou des malus). Le "Neo-geon" et le "Tri-geon" (le premier vous impose de finir cette même tour avec votre équipe et configuration de l'aventure, le second change la façon dont fonctionne les bonus et malus et vous empêche de vous téléporter pour sauter des étages) sont eux générés aléatoirement et sont encore plus difficiles que les donjons EX, mais offrent des récompenses encore plus intéressantes, que ce soit en terme d'expérience ou d'objets.
De la personnalisation poussée à l'extrême
Pour surmonter la difficulté croissante, il vous faudra maîtriser un élément particulier, au coeur du gameplay du jeu : les cercles magiques. Comment expliquer cela simplement ? En gros, votre personnage n'est pas seul la plupart du temps. Il peut emmener avec lui une équipe entière de personnages, qui n'apparaissent pas à l'écran, mais qui le protègent et lui font bénéficier de bonus supplémentaires. D'ailleurs, il est bon de noter que vous pouvez tout à fait mettre un personnage au second plan et jouer avec un personnage secondaire si vous le souhaitez. Pour constituer votre équipe, vous devez utiliser ces cercles magiques, qui sont en fait des vues stratégiques de votre équipe et dont l'efficacité ou l'objectif varient, certains étant plus prévus pour l'attaque, d'autre pour la défense, d'autres encore pour le soutien. Non seulement vous associez des personnages dans votre équipe, mais vous pouvez aussi leur attacher des objets pour booster leurs performances en fonction des cases annexes à votre personnage (si vous avez du mal à visualiser, regardez le screen ci-contre, l'un des cercles les plus avancés qui soit). Autant vous dire que vous pouvez vraiment peaufiner votre équipe dans ses moindres détails et avoir une expérience de jeu complètement unique.
Cette personnalisation passe notamment par l'intégration des âmes que vous libérez dans les donjons EX, qui sont clairement un cran au-dessus. Pour les mettre à niveau, vous devrez grind. C'est triste à dire, mais au final, le jeu fait en sorte que ce grind ne soit jamais rébarbatif, une fois que vous avez passé les premières heures de jeu : entre les donjons à rejouer et les donjons aléatoires, il y a clairement de quoi faire, mais il y a en plus un système de quêtes ! Rajoutez à cela l'éditeur de personnage qui vous permet de créer votre personnage et ses alliés dans leurs moindres pixels, la montée en niveau de vos armes, un éditeur de musique pour créer votre bande-son (l'originale - que vous pouvez garder en mode rétro ou passer en mode moderne - est déjà excellente, mais c'est un peu la cerise sur le gâteau) et vous aurez vraiment toujours quelque chose à faire dans ce Cladun.
Tout n'est pas parfait dans le plus mortel des mondes
Bon, ne nous voilons pas la face, le jeu a malgré tout des défauts, mais cela reste vraiment accessoire : l'histoire devient notamment rapidement accessoire, le vrai défi étant clairement la tour de 99 étages et vous n'utilisez plus le scénario que comme une passerelle pour débloquer de nouvelles âmes plus puissantes dans les donjons EX. On notera cependant que la fin est relativement dynamique et pour le moins surprenante. Donc cela peut valoir le coup de se pencher dessus un peu plus longtemps.
La navigation dans les menus aurait pu être un peu plus intuitive, instinctive ou automatique : un bon exemple est qu'il n'y a pas de possibilité de passer directement d'un donjon à son niveau suivant, vous devez toujours repasser par le hub et reprendre exactement le même chemin (qui consiste en un TP, c'est dire si l'on fait les fines bouches), mais vu que finir un donjon prend généralement moins de deux minutes, cela devient vite lassant. Trouver son inventaire ou les cercles magiques n'est pas forcément non plus des plus évidents au début.
Crache ton Charon, Myrhdin
Très honnêtement, les attentes n'étaient pas extrêmement hautes pour ce titre, donc la surprise fut de taille. C'est le jeu parfait pour les amateurs de dungeon crawler qui souhaitent une expérience rapide, complète et complexe, sans pour autant être prise de tête. Très sincèrement, ce serait le jeu parfait à embarquer sur son portable pour jouer dans le métro ou les transports en allant au boulot. Vous pouvez facilement y jouer par sessions de dix minutes et vous aurez vraiment des dizaines d'heures de jeu à votre disposition avec le système de cercles et les donjons générés aléatoirement.
Oui, c'est un jeu de grind, de farm, et vous ferez encore et encore la même chose, mais ce n'est jamais prise de tête tellement c'est court et dynamique et vous avez toujours la possibilité de faire autre chose ou un autre donjon si vous en avez marre. De toute façon, si vous êtes un amateur du genre, vous savez à quoi vous attendre.
Le jeu a quelques défauts (résolution pas forcément adaptée au grand écran connecté à une PlayStation 4, menus un peu obscurs, actions un peu répétitives et contre-productives) qui sont vraiment mineurs par rapport aux heures d'amusement qu'on a pu passer sur ce titre.
Une expérience surprenante et particulièrement agréable qu'on ne saurait trop recommander aux joueurs amateurs d'expériences courtes et intenses comme aux joueurs qui n'ont pas peur du farm ou du grind à l'asiatique.
Test réalisé par Myrhdin à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Plateformes | PlayStation 4, PlayStation Vita, Windows |
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Genres | Action-RPG, fantasy |
Sortie |
2016 (Japon) (PlayStation Vita) 2016 (Japon) (PlayStation 4) 2017 (France) (Windows) 2017 (France) (PlayStation Vita) 2017 (France) (PlayStation 4) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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