Test - Hover, le parkour du futur

S'inspirant d'un certain Jet Set Radio, le jeu de parkour Hover prône l'amusement dans un monde futuriste où l'austérité est de mise. Cette production des studios Midgar Studio et Fusty Game est disponible en cross-plateformes sur PC et consoles.

Hover

Pour la petite histoire, Hover: Revolt of Gamers est issu d'une campagne de financement participatif sur Kickstarter lancée en 2014. La promesse a été en partie tenue, même si l'on oubliera la version prévue sur Wii U vu le temps pour sortir le jeu. Les studios français Midgar Studio et Fusty Games ont été à l'ouvrage pour nous proposer un jeu de parkour à la croisée des chemins entre un Mirror's Edge et un Jet Set Radio. Le résultat n'en reste pas moins original et plutôt une réussite sur son registre en trouvant sa propre voie.

Un tutoriel se charge donc d'apprendre les mouvements de base : courir, sauter, sauter sur les murs, glisser sur les rampes, marcher à pas de loup et on est parti pour un tour. Le terrain de jeu s'appelle ECP17, un vaisseau envoyé à travers l'espace pour coloniser l'univers. L'homme aux commandes a légèrement dévié de son but, interdisant à tous passagers de s'amuser. Face à cette cure d'austérité, des jeunes Gamers se révoltent à coup de figures et de bombes de peinture. Le but de la manoeuvre est d'avertir les autorités supérieures qu'il n'y a plus de pilote -- sain d'esprit -- dans l'avion.

Le scénario n'en reste pas moins qu'un prétexte sur Hover, distillé au fil des missions que des points d'exclamation signaleront. L'essentiel est la ville construite pour accueillir toutes les figures imaginables, jusqu'au moment où l'on décroche les cieux pour admirer le parkour du futur. Cette ville colorée, on peut la parcourir seul ou à plusieurs, à la fois sur le registre de la coopération, mais aussi de la compétition. Et dans la catégorie cross-plateformes, Hover se veut jouable sur Nintendo Switch, Xbox One et PlayStation 4, même si les utilisateurs de la console de Sony feront bande à part avec les joueurs PC. Point notable concernant l'aspect cross-plateforme, les outils de création des missions sont absents sur Switch, version que j'ai utilisée pour écrire ces quelques mots.

Hover

Le programme de saut

On se contentera donc du programme concocté par les développeurs, ce qui prendra un temps certain à l'image de la taille de cette ville ouverte. Néanmoins, pour l'apprécier dans son ensemble, il est nécessaire de faire progresser son personnage, tandis que les récompenses récupérées permettront d'améliorer les statistiques de la combinaison l'équipant. On arrive toutefois rapidement au bout des possibilités de son personnage, car Hover pousse à la spécialisation pour mieux se constituer une équipe complémentaire parmi un panel.

Pour apprécier l'expérience, il faudra toutefois dépasser les premiers doutes qui surviennent avec le tutoriel un peu lourd, une interface manquant de visibilité et un gameplay un peu étrange au premier abord. En effet, le personnage court avec un rapport particulier avec la gravité pour mieux bondir, mais donnant un impression de flottement. Quelques sauts se révèleront également assez difficiles voire approximatifs faute à une caméra parfois hasardeuse, alors qu'une vue -- optionnelle -- à la première personne fera forte impression à défaut d'être pratique. L'astuce pour gérer la frustration est par contre toute trouvée, avec la possibilité de revenir en arrière sur plusieurs secondes pour retenter une manoeuvre délicate.

Hover

Avant tout un parkour

Toutes ces manoeuvres s'inscrivent dans le cadre de missions variées, de la livraison pour rendre service à la course en passant par de l'infiltration et par quelques sessions de Gameball, le sport local. On n'échappe toutefois pas à la répétition, voire à la lassitude. Pourtant, Hover propose un cadre assez exceptionnel pour s'amuser, la conception de la ville permettant d'enchaîner les figures et procurant un sentiment de liberté certain. Les forces de sécurité tenteront bien de l'entraver de temps en temps, mais cette composante restera sous-exploitée pour proposer une réelle pression. L'ensemble est porté par la bande-son signée Hideki Naganuma, qui était déjà à l'ouvrage sur Jet Set Radio et se révèle une nouvelle fois rythmée et efficace. Elle est d'ailleurs proposée séparément sur la page Steam de Hover.

Conclusion

Au final, Hover se révèle être une belle balade dans un univers aussi soigné que coloré. Je regrette que l'histoire ne soit pas plus porteuse, mais l'on ne boude pas son plaisir à enchaîner les figures improbables au coeur d'une ville immense, de ses bas-fonds à ses sommets. Le tour de force de Hover reste de se placer dans la lignée de Jet Set Radio, tout en ayant trouvé sa propre voie notamment grâce à son monde ouvert avec de nombreuses références et le multijoueur. On lui pardonnera ses quelques imprécisions de gameplay et l'on louera le retour en arrière pour éviter de jeter sa manette.

Test réalisé par Agahnon à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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