Test de Everspace Stellar Edition - Espace infini, portage limité

Après ses sorties sur PS4, Xone et PC, Everspace arrive sur Switch dans une Stellar Edition. Un peu plus près des étoiles ?

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L'espace est l'ordre des choses qui coexistent (Leibniz)

Everspace est un jeu de simulateur de pilotage spatial qui emprunte beaucoup aux mécaniques "Rogue-like".
Vous allez devoir traverser 7 secteurs, chacun (sauf le dernier) divisé en plusieurs zones générées aléatoirement.
A chaque partie on démarre dans le secteur 1 et il suffit de s'aligner avec l'indicateur de saut pour accéder à la zone suivante. Ce sont ces changements de secteurs qui feront avancer l'histoire sympathique du jeu qui sera narrée à travers des images et dialogues doublés.

Dit comme cela ça paraît simple, mais chaque saut ne peut se faire qu'avec du carburant qui finit par vite manquer et une des premières choses à faire est de remplir régulièrement le réservoir sinon chaque saut peut provoquer des dégâts allant jusqu'à l'explosion du vaisseau.
Et pour cela plusieurs solutions qui vont de l'achat chez le marchand à la destruction d'ennemis (ou de factions neutres qui ne le seront plus) pour récupérer les précieuses ressources.
Et pas question de s'éterniser dans une zone à tout récolter, au bout d'un moment une alerte annonce l'arrivée d'une patrouille très destructrice et fuir devient vital.

Il n'y a pas que le carburant qui est important : à chaque fois que vous démarrez une partie, votre vaisseau repart avec l'équipement de base, tout ce que vous avez pu récupérer ou crafter lors de votre partie précédente étant perdu.


L'espace est un corps imaginaire comme le temps un mouvement fictif (Paul Valéry)

C'est là la mécanique Rogue-Like du titre : Everspace est un éternel recommencement, il n'y a pas de checkpoint et pour traverser les 7 secteurs il vous faudra de la patience ainsi que de multiples échecs.

Heureusement tout n'est pas remis à zéro, car en jouant vous récupérerez des crédits qui pourront (et devront sinon ils seront perdus) être dépensés avant de recommencer.

On distingue 3 achats principaux :
- les améliorations de votre pilote
- les améliorations de votre vaisseau
- l'achat d'un nouveau vaisseau

Il est fortement recommandé de privilégier les améliorations de pilote le temps de définir quel vaisseau à notre préférence. L'amélioration des drops de crédits est LA compétence à prendre et maxer au plus vite. L'achat d'un nouveau vaisseau paraît dispensable, les deux proposés par défaut n'étant pas inférieurs aux deux déblocables, il s'agira surtout d'un choix lié au style de jeu de chacun.

Un des vaisseaux déblocable est un genre de tank qui n'a pas de bouclier protecteur, mais un nombre de points de coque bien plus grand. Sachant que la coque ne se répare qu'avec des ressources, dans un jeu tel qu'Everspace où la survie et savoir temporiser est primordial, se priver d'une ressource qui se régénère gratuitement semble compliqué.

L’espace. Étant donné un mur, que se passe-t-il derrière ? (Jean Tardieu)

Du point de vue simulation spatiale, oubliez Eve Online, Elite Dangerous ou Star Citizen.

Everspace c'est comme dans Star Wars c'est-à-dire qu'en gros on pilote des avions dans l'espace qui peuvent strafe et se stoppent rapidement quand on arrête les moteurs. Ceci est pleinement justifié par le background du jeu, mais on pourra trouver dommage de ne pas pouvoir faire des manoeuvres dignes de Starbuck dans BSG.

Il y a une certaine assistance à la visée qui permet de toucher sa cible tant qu'elle est dans la zone du viseur même sans être centrée, et ce n'est pas du luxe tant les ennemis virent et tournent dans tous les sens. Les combats sont nerveux et deviennent vite compliqués, jongler entre les diverses armes pour attaquer le bouclier où la coque peut être inutile avec les ennemis du départ, mais ne pas le faire sera bloquant par la suite.

Le jeu est également très arcade du point de vue de son équipement : arme principale (lasers, gatling), arme secondaire (divers types de missiles) et des points d'emplacement pour des objets allant de la mine à une décharge EMP.
Il y en a pour tous les goûts et les styles de jeu, le problème étant qu'il faudra à chaque partie aller dropper nos équipements fétiches vu qu'on les perd à chaque mort.

On peut choisir dans le mode normal entre 3 niveaux de difficulté, plus on choisit difficile meilleures seront les récompenses en crédit, mais dans les faits les ennemis sont tellement agressifs qu'on ramassera plus de crédits en choisissant la difficulté la plus faible. Il existe le mode hardcore, encore plus punitif et complexe, réservé à ceux qui aiment se faire mal.

Les musiques et effets sonores sans être particulièrement marquants font le boulot.

La "Stellar edition" de la Switch inclut ce qui a été l'extension "Encounters" sur les autres supports, qui contient entre autres des armes et un deuxième vaisseau de base, mais surtout des pnj et des suites de quêtes qui font penser que sans ça le jeu était quand même un peu vide.


Vers l'infini et au-delà (Buzz Lightyear)

Donc Everspace sur Switch c'est fun pour qui accroche au principe et c'est la version enrichie et en plus on peut y jouer en nomade donc c'est tout bon ?

Malheureusement non, on ne peut passer sous silence le portage qui est sans être une honte est loin d'être parfait.

Sur les autres supports, le jeu est réputé pour être très beau, mais sur Switch en mode docking l'aliasing est assez présent et quand on approche de grosses structures on peut noter des textures lentes à se charger, mais aussi des baisses de framerate. Et quand on voit la qualité des Mario, Zelda ou encore de Warframe, difficile de ne pas y voir un manque d'application dans le portage.

En mode nomade ça tourne mieux même s'il y a encore quelques petits ralentissements par moment.
Rien qui ruine le plaisir de jeu, mais on peut se poser la question : pourquoi jouer sur Switch si on peut y jouer sur un autre support sur lequel on aura un jeu beaucoup plus abouti et pour moins cher ?

Everspace est un bon jeu qui saura occuper des dizaines d'heures les joueurs qui ne rechignent pas à recommencer pour toujours un peu plus progresser, mais son achat sur Switch ne se justifie que si vous n'y avez joué sur aucun autre support et si la Switch est votre console de prédilection, autrement son achat sera moins cher et techniquement meilleur ailleurs.


- Testé par Arganis sur une version fournie par l'éditeur

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Plateformes Linux, MacOS, Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One
Genres Action, simulation, survie, futuriste / science-fiction

Sortie 26 mai 2017 (Windows)
26 mai 2017 (MacOS)
26 mai 2017 (Xbox One)
9 mai 2018 (Linux)
29 mai 2018 (PlayStation 4)
11 décembre 2018 (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.