Test Ratchet & Clank : le rebooty shake
14 ans après leur première apparition sur PS2, Ratchet le Lombax mécano et Clank l'anomalie des robots de guerre rejouent le scénario de leur rencontre dans des aventures remaniées, en plus beau, plus fluide, plus varié, plus... tout. Ou quasiment.
Ils ont traîné leurs graviboots à travers la galaxie, deux consoles et onze jeux (sans compter la trilogie remasterisée sur PS3) tout de même. Et alors qu'un long métrage d'animation s'apprête à débarquer à grands renforts de doubleurs issus de YouTube, Sony et Insomniac Games ont décidé qu'il était temps de dépoussiérer le premier épisode ; mais cette fois, le remaster HD fainéant est passé aux oubliettes et tout est revu de fond en comble, en prenant en compte l’expérience acquise par les développeurs.
C'est l'histoire d'un mec
Le jeu s’ouvre sur un Capitaine Qwark en disgrâce et en prison, qui raconte à un nouveau venu dans ses geôles comment il en est arrivé là : c’est donc avec ses commentaires en voix off qu’on vit les aventures de notre duo de rangers du risque, qui s’emploie à contrecarrer les plans du Président Drek, soutenu par l’ennemi récurrent de la franchise, le docteur Néfarious. Petite surprise, celui-ci n’apparaissant qu’à l’épisode 3 de la série originelle. Pour être plus précis, des holovidéos de cet épisode replaçaient Néfarious dans les scénarios des deux premiers jeux… Cependant, cette fois, Néfarious est non seulement directement intégré, mais prend même une position prépondérante dans le scénario.
On retrouve donc Ratchet, armé de sa fidèle Super Clé 8000, s’apprêtant à passer les épreuves éliminatoires pour rentrer chez les Rangers Galactiques, menés par le Capitaine Qwark. Parallèlement, dans l’usine de robots de guerre des Blargs sur Quartu, le petit robot Clank s’échappe comme il peut alors qu’il est condamné en tant qu’anomalie et son vaisseau abattu s’écrase sur Veldin, où il fait la rencontre du Lombax. Possédant des informations compromettantes sur Drek et ses plans, il veut les transmettre aux Rangers Galactiques ; forcément, le hasard qui les réunit les mènera bien plus loin que Veldin. C’est beau les coïncidences.
Gros boulons magazine
Côté mécaniques de jeu, on reste en terrain connu : Ratchet peut acheter contre des boulons (la monnaie du jeu) un arsenal complet chez les vendeurs Gadgetron, sorte de multinationale interplanétaire spécialisée dans les armes et les gadgets qui serait le rêve de tout Yuri Orlov du futur. Parmi ces armes, on retrouve les classiques : pistolet blaster, bombes, lance-missile (va-t’en guerre)… Le groovitron refait son apparition, avec toujours comme effet de pousser les ennemis à guincher à mort sur le dancefloor ; monsieur Zurkon revient aussi pour coller des pralines et gratifier de ses commentaires parfois peu amènes. Le pixelliseur, en plus d’infliger des dégâts, transforme les ennemis en cauchemars 8-bits. Et le T.E.L.T... est-il besoin de le présenter ? des centaines de roquettes explosant aléatoirement et en pagaille sur fond de musique classique. Booya.
Toutes ces petites armes gagnent en expérience à mesure qu’elles sont utilisées contre des ennemis, jusqu’au niveau 5 dans la première partie et jusqu’à 10 dans leur version Omega, en mode défi. Chaque niveau donne un nouveau bonus à l’arme, que ce soit en puissance, durée, boulons supplémentaires… Au total, 14 armes (sans compter le rebondisseur, propre aux précommandes) sont utilisables sur le sentier de la guerre.
Raritanium et holocartes
Deux nouveautés dans cet épisode, le raritanium et les holocartes. Ils se récupèrent soit en les dénichant dans le décor, plus ou moins planqués (surtout les paquets d'holocartes), soit au hasard en abattant des ennemis, avec un taux de drop indépendant pour chacun.
Le raritanium est une ressource permettant d’améliorer encore ses armes, via une interface dédiée chez les VRP Gadgetron. Dans une grille composée de cases hexagonales, chaque unité de raritanium permet de débloquer une de ces cases (et il y en a beaucoup pour chaque arme…), offrant des améliorations de munitions, puissance, boulons récupérés et même une augmentation du taux de drop des holocartes et du raritanium (la boucle est bouclée). Certaines cases spéciales, en orange, se dévoilent (avec leur bonus accordé) seulement en débloquant toutes les cases adjacentes, résultant en de nouvelles améliorations importantes, comme par exemple plus de roquettes pour chaque munition du Va-t’en guerre.
Du côté des holocartes, il y a plusieurs séries (de trois cartes) à compléter, représentant chacune une planète du jeu, des personnages ou une arme. Quand un deck (une série) est complète pour une arme, cela débloque la possibilité d’acheter l’arme en version Omega dans le mode défi (uniquement). Pour les autres, il s’agit (encore !) de bonus en matière de quantité de boulons et de taux de drop de raritanium et d'holocartes.
Seules exceptions : le deck de la Super Clé augmente sa puissance tandis que le grandiose et surpuissant T.E.L.T. est débloqué uniquement quand les neuf cartes de ses trois decks sont trouvées (et croyez-moi, il en vaut la peine – largement !).
Mis à part les cartes du T.E.L.T., toutes les autres ne sont pas uniques, il n'est donc pas rare d’avoir des doublons en masse. Pas de panique : pour 5 doublons, vous avez la possibilité d’acquérir une carte manquante. Mon conseil : vu que finir les séries des armes ne sert que pour débloquer les Omega en mode défi, donnez la priorité aux decks des lieux et personnages… Les holocartes du T.E.L.T. devant obligatoirement être trouvées dans les niveaux, elles ne peuvent pas être échangées.
Rénovation de façade ?
Dans ce reboot, si on retrouve certains lieux déjà connus de l’original, quelques nouveautés sont à l’ordre du jour, reprenant des mécaniques déjà vues dans des précédents épisodes, comme des phases en vaisseau, des séquences sur rail avec les glisso-bottes ou du « piratage » avec le décodeur.
Cependant, côté regrets, on retrouve la course d’hoverboard qui ne nous avait pas franchement manqué (enfin, c'est mon cas en tout cas...). Dans ce mini-jeu au gameplay pas forcément heureux, il est impératif de finir premier au moins sur deux épreuves différentes pour continuer dans le jeu. Et en mode difficile, le challenge est bien relevé ; vous allez très vite en avoir marre d’entendre toujours les commentaires en boucle pendant les courses et « oooooooooh désolé Ratchet… » si vous ne finissez pas premier.
Enfin, les phases d'exploration / casse-têtes de Clank sont heureusement rares - plus, cela aurait été trop. Mais en l'état, elles demeurent sympathiques sans être trop prises de tête.
Le level design a été revu sur de nombreux passages et la diversification des séquences de jeu, avec les changements de rythme qui en découlent, réduisent tout sentiment d'ennui.
T'Eclater La Tête - et les yeux
Du côté technique, il n’y a pas à tergiverser : c’est vraiment, vraiment très beau. Les (vrais) épisodes PS3 étalaient déjà des décors somptueux aux couleurs vives et ce retour sur la petite sœur monte encore d’un cran ; même si parfois on regrette quelques textures hasardeuses et si tous les personnages semblent ne pas avoir eu le même niveau de détail, l’ensemble crève l’écran. Sur trois parties, seuls d’extrêmement rares ralentissements sont à déplorer. On en prend tellement plein la tronche que parfois, on n'arrive même plus à distinguer les tirs ennemis.
De manière générale, l’immense majorité du jeu est plus qu’abordable, même en mode difficile. Les épreuves de piratage peuvent être zappées (cela coûtera toutefois le trophée associé si vous utilisez le piratage automatique), les casse-têtes ne donnent pas vraiment de fil à retordre… Et avec le groovitron qui fonctionne même sur les boss et leurs adds, on se demande vite parfois si jouer sans la boule disco ne relèverait pas le challenge. En revanche, avec la myriade de boulons qui volent pendant les combats, il n'est pas impossible de se prendre des tirs sournois. Quant au mode défi, il ne porte pas vraiment bien son nom, pour peu que l’on ait convenablement amélioré ses armes. Pour débloquer le trophée platine, cependant, il faut faire au moins une fois (voire plus) ce mode de jeu ; surtout concernant le raritanium et les niveaux des armes.
Enfin, la recherche des boulons d'or, classique des Ratchet, peut être aisément complétée en une seule partie ; ils permettent de débloquer des features sympathiques, comme des filtres d'affichage, ou des cheats plus violents (munitions infinies ? Np).
Le dancefloor dans ta TV
En définitive, si on excepte le scénario tout à fait banal, voire attendu, le jeu s'avère fort efficace et remet en selle parfaitement Ratchet et Clank pour une nouvelle série sur PS4. Diversifié, magnifique et drôle (même si certaines vannes font du rase-mottes), le jeu se révèle toujours aussi jouissif que ses prédécesseurs PS3.
Le reboot se permet même de faire des clins d'oeil aux précédents volets de la série, Ratchet ayant eu par exemple maille à partir avec les autorités concernant des manipulations temporelles.
Pour ceux qui ont déjà tâté de l’original, le prix réduit et les nouveautés aideront à sauter le pas. Les habitués de la série se trouveront en terrain connu et n'hésiteront pas une seconde... Quant aux autres, pas de raisons de passer à côté si le genre les botte.
Test réalisé par Bardiel Wyld à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Plateformes | PlayStation 4 |
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Genres | Action, plateformes, tir, science-fiction |
Sortie |
12 avril 2016 (États-Unis d'Amérique) (PlayStation 4) 15 avril 2016 (France) (PlayStation 4) |
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Réactions (29)
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