CD Projekt dans le collimateur de l'autorité polonaise de protection des consommateurs

Le lancement de Cyberpunk 2077 a été chaotique et l'autorité polonaise en charge de la protection des consommateurs entend examiner les pratiques commerciales (et les responsabilités) du développeur CD Projekt. 

Le mois dernier, le studio polonais CD Projekt lançait la version commerciale de Cyberpunk 2077, et si le jeu a rencontré un imposant succès commercial (plus de 13 millions de copies vendues), la sortie ne s’est pas pour autant déroulée exactement comme prévue, allant de mal en pis. On le sait, les joueurs sur PS4 et Xbox One ont été confrontés à des dysfonctionnements importants suscitant une grogne à la hauteur de l’attente que suscitait le jeu. Un nombre significatif de joueurs a dû être remboursé, au point que Sony procède au déréférencement de Cyberpunk 2077 dans la boutique de la PlayStation. Autant d’éléments contribuant à faire dévisser le cours de bourse de CD Projekt, jusqu’à ce que certains actionnaires initient un recours collectif aux Etats-Unis.

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Dans ce contexte, la presse polonaise rapporte que l'Office locale de la concurrence et de la protection des consommateurs se saisir de l’affaire, afin d’enquêter sur les pratiques de CD Projekt : dans un premier temps, l’Office polonais entend notamment examiner les pratiques commerciales du studio (si le jeu a sciemment été commercialisé dans un état le rendant injouable) et dans un second temps, l’organisme doit déterminer dans quelle mesure le développeur s’efforce effectivement de résoudre les difficultés rencontrées par les joueurs (que ce soit en déployant des correctifs ou facilitant les démarches de remboursements).
En fonction des réponses de CD Projekt, l’Office pourra être amené prendre des mesures – et elles peuvent être significatives puisque l'Office polonais de la concurrence et de la protection des consommateurs peut infliger des amendes pouvant atteindre jusqu’à 10% du chiffre d’affaires du studio ou imposer l’octroi de réparations aux consommateurs (des bonus supplémentaires dans le jeu d'une valeur équivalente au préjudice ou un remboursement partiel, par exemple).

On attendra donc les conclusions des autorités polonaises, mais d’ores et déjà, certains juristes locaux soulignent que les premiers testeurs étaient soumis à des clauses de confidentialités strictes ou n’avaient possibilité que de tester la version PC du jeu (la plus fonctionnelle). Ils y voient un faisceau d’indices pouvant laisser penser que le développeur était conscient d’au moins certains des dysfonctionnements de son jeu, mais n’a pas pour autant retarder sa commercialisation. Parallèlement, on retient aussi que CD Projekt s'est montré généreux dans sa politique de remboursement. Reste à déterminer quelle sera la lecture des événements par l'Office polonais de la concurrence et de la protection des consommateurs et le cas échéant, les conséquences pour CD Projekt.

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