Test de Metal Gear Solid : Master Collection Vol. 1 - C'est pas ma guerre mon colonel...

Metal Gear Solid est de retour, mais malheureusement pas avec un nouveau titre. Au contraire, c’est une version Vol 1 qui reprend 5 jeux Metal Gear Solid pour le meilleur et pour le pire. Voyez un peu ensemble de quoi il s’agit vraiment.

Cinq jeux pour le prix d’un ?

Alors, concrètement, voici ce que comprend la Master Collection Vol. 1 salade tomates oignons (MCV1) :

  • Metal Gear Solid - Master collector version
  • Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty - Master Collector version
  • Metal Gear Solid : Snake Eater - Master Collector version
  • Metal Gear 1
  • Metal Gear 2

Chaque épisode comporte l’ensemble des mods disponibles comme les missions VR, etc. Bon, par contre, accrochez-vous pour les langues, car, en effet, le japonais est dispo, mais plutôt que de proposer une option simple, il faudra aller directement dans votre bibliothèque pour ajouter vous-même le DLC sur le jeu souhaité. À noter que chaque jeu se lance indépendamment et qu’il n’existe aucun HUB reprenant l’ensemble de la Master Collection. Nous allons ici parler essentiellement des titres principaux de manière générale, c’est-à-dire les MGS 1/2/3.

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Metal Gear Solid 1 — tu n’as pas forcément bien vieilli Snake…

Redécouverte de Metal Gear Solid (MGS) après quasiment 25 ans et je dois dire que mes souvenirs étaient bien plus sympas avec le jeu.

Pour replacer l’histoire, on incarne Solid Snake, un soldat d’élite, spécialiste de l’infiltration et ancien membre de FOXHOUND. Son objectif et de s’infiltrer dans un complexe pour libérer des otages et surtout empêcher une menace nucléaire. Au fil de votre périple, vous rencontrez des personnages plus étranges les uns que les autres, mais surtout comprenez que la menace n’est pas forcément celle attendue et que vos alliés ne sont pas forcément ceux qu’ils disent être. Bref, pour le commun des mortels qui découvre MGS, l’histoire peut rapidement devenir indigeste étant donné que le name dropping est constant et qu’on n’a pas forcément facilement toutes les informations. Ajoutez à cela des conversations à rallonge pour ne pas dire grand-chose et on risque parfois de s’endormir. Bon, cela ne veut pas dire que c’est mal écrit, au contraire : le scénario est plutôt dense, recouvert de rebondissement et, pour l’époque, offre un spectre assez large des émotions. C’est simplement dommage de voir parfois comme il s’englue lui-même dans sa complexité surtout quand on ne connaît rien à l’univers global.

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Concrètement, en jouant au jeu, on se rend compte qu’il s’agit ici surtout d’une émulation pas forcément améliorée d’une PlaySation One. Nous sommes ici sur une résolution 1080p (le jeu étant en 240 p) et cela n’est aucunement modifiable. De ce fait, si vous avez une résolution supérieure, préparez-vous à profiter d’un très joli fond d’écran pour compléter la résolution manquante. Konami a été sympa, vous pouvez choisir le fond d’écran. On notera d’ailleurs que le jeu dispose ici d’un flou constant au niveau de l’image.

Au niveau des contrôles, l’analogue ne prend pas en compte l’ensemble des directions. De ce fait, que vous jouiez à l’analogue ou au D-PAD, cela ne changera rien du tout. Certes, ce n’est pas forcément gênant, mais cela reste tout de même regrettable surtout quand on sait qu’il n’y a aucun combo clavier/souris de pris en charge.

Steam affiche ici du 60 fps par seconde, mais j’ai bien peur qu’il s’agisse de l’émulateur et non du jeu qui apparaît vraiment bloqué sur 30 fps. Je n’ai pas vraiment mesuré cela et ce n’est pas vraiment gênant en soi, mais ça peut perturber quand on sort d’une session sur un autre jeu plus rapide.

Concrètement, même si le jeu reste en soi génial de par son rythme et son scénario, le portage est tout simplement mauvais. Le seul intérêt ici est de profiter de l’ensemble des jeux sur une plateforme, mais il ne propose aucune amélioration. On notera même que le jeu est disponible sur GoG pour 10 euros, avec un ensemble de mods

Voici par exemple un rendu comparant les deux versions : (au-dessus la version GOG, en dessous la MCV1)

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On notera aussi que le jeu n’apprécie clairement pas le fait d’avoir plusieurs écrans et se retrouve en mode « Benny Hll » par moment. Heureusement, certains patchs ont amélioré cela depuis.

Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty - Bha toi non plus Raiden en fait.

On enchaîne avec MGS 2 qui nous permet d’incarner un nouveau venu dans la bande : Jack aka « Raiden ». MGS 2 reprend de nombreux codes du premier opus de manière totalement volontaire et se justifiant par le scénario. Ce dernier est d’ailleurs bien mieux écrit que celui du premier opus, notamment au niveau de Solid Snake qui apparaît bien plus mature et professionnel. On notera d’ailleurs que le gameplay en général a lui aussi été très nettement amélioré entre les deux opus.

Le jeu tourne cette fois-ci en 60 fps, mais ne dispose malheureusement pas de doublage français (au contraire de MGS1). Le principal problème ici c’est qu’une nouvelle fois, le jeu se contente de proposer une version peu travaillée des autres portages avec ses difficultés. Par exemple, sur la partie jouée, on s’est retrouvé avec des problèmes de pixels là où il devrait y avoir des faisceau de lumière à l’extérieur. Rien de bien grave en soi, l’expérience reste jouable.

On le redira pour MGS 3 : Snake Eater, mais, sincèrement, il est affligeant de voir que pour la version PC, aucun effort n’a été fait pour proposer une version 4K (disponible en mod, merci les internet) et quelques simples réglages dans le programme de votre GPU suffit à apporter des améliorations notables comme l’a montré Digital Foundry.

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Metal Gear Solid 3 : Snake Eater —On prend les mêmes et on recommence…

Metal Gear Solid 3 : Snake Eater nous fait remonter dans le passé et nous met dans la peau de Naked Snake, soldat d’élite de l’unité Fox. Alors qu’il exécute sa mission de sauvetage d’un ingénieur soviétique, il constate que son mentor The Boss est passé du côté de l’ennemi. Nous sommes en pleine guerre froide et, le moins que l’on puisse dire, c’est que Naked Snake n’a pas froid aux yeux !

MGS3 se montre dans la lignée de ses prédécesseurs en matière d’écriture et notamment grâce à ses rebondissements incessants, mais aussi et surtout via des personnages charismatiques. Le gameplay a continué à être étoffé et notamment au niveau de la caméra ou des mécanismes de déguisements.

Metal Gear Solid: Master Collection Vol. 1
Metal Gear Solid: Master Collection Vol. 1

Par contre, la problématique réside toujours au sein de cet aspect 720p assez flou et manquant cruellement d’antialiasing. De ce fait, le jeu apparaît bien moins beau que ce qu’il est actuellement possible de faire sur PC. Comble du comble, le jeu connaîtra prochainement un remake...

Ya pas à se mordre l’oreille 107 ans

Cette Metal Gear Solid: Master Collection Vol. 1 est une déception sur bien des éléments même si elle a quelques aspects positifs.

Le principal avantage de cette collection, c’est d’avoir l’ensemble des jeux sur une même plateforme et ce n’est pas rien. Tout est facilement accessible et c’est vraiment agréable de ne pas s’éparpiller sur différents supports. À cela, on peut rajouter le fait qu’il y a de nombreux bonus qui permettent de mieux comprendre les jeux, l’époque et leurs développements.

Le contenu n’étant clairement pas le problème, il faut dès lors s’intéresser à la technique qui est malheureusement le point noir majeur de cette collection. Aucun effort n’a été fait pour proposer ce contenu sur des supports de l’époque, que ce soit en matière de framerate ou encore de résolution. Nous sommes ici sur portage d’émulateur le plus simpliste du monde (notamment pour le premier opus) ou encore sur la HD Collection pour MGS 2 & 3. On notera aussi un framerate pas toujours optimal et notamment sur Switch où il est bloqué a 30 FPS et connaît des drops. Au niveau du PC, aucun réglable n'est proposé, il faudra bidouiller de votre côté pour avoir une version correcte graphiquement parlant. Si Konami a promis des ajouts au fur et à mesure, c’est quand même bien dommage de ne pas y avoir pensé à la base.

Metal Gear Solid: Master Collection Vol. 1

Mais alors, pourquoi faudrait-il passer à la caisse pour un portage aussi désastreux ? Tout simplement pour découvrir l’une des meilleures licences vidéoludiques qui existent. Hideo Kojima avait vraiment un temps d’avance à cette époque sur les autres studios de développement et son amour du cinéma lui a permis de pondre des scénarios et des scènes assez complexes. Même si l’écriture de MGS1 manque cruellement de maturité par moments, on sent qu’avec le deuxième et troisième opus, il a réussi à peaufiner cela pour offrir une licence avec un lore démentiel. Certes, à certains moments, il se perd un peu et certains choix peuvent être discutables. À côté de cela, on retrouve un univers musical assez incroyable dans l’ensemble de la licence (vous pouvez d’ailleurs retrouver mon thread à ce sujet).

Et cet argument aurait vraiment eu plus de poids si Konami avait fait le choix de respecter les joueurs. En espérant que des solutions arrivent prochainement.

Ce test a été réalisé sur PC par Glaystal via une copie fournie par le développeur.

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Plateformes Nintendo Switch, PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S
Genres Action-aventure, infiltration, contemporain, guerre

Sortie 24 octobre 2023 (Xbox Series X|S)
24 octobre 2023 (PlayStation 5)
24 octobre 2023 (Nintendo Switch)
24 octobre 2023 (Windows)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.