Test - Bleach Rebirth of Souls : Un Bankai spectaculaire à l'énergie limitée
Après des années d'absence, Bleach revient sur nos consoles avec un jeu de combat 3D qui brille par ses affrontements explosifs mais peine à transcender ses limitations. Entre fidélité à l'œuvre originale et système de combat ambitieux, le zanpakutō est-il assez affûté ?
Profitant du regain d'intérêt pour la franchise suite au lancement de l'arc Thousand-Year Blood War en anime, Bandai Namco et le développeur Tamsoft nous proposent Bleach: Rebirth of Souls, un jeu de combat 3D disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series X|S et PC. Cette nouvelle adaptation vidéoludique de l'œuvre culte de Tite Kubo arrive après une longue période d'absence, la dernière incursion vidéoludique significative remontant à plus de dix ans avec Soul Resurrección sur PS3. Avec un casting de 31 personnages et un système de combat qui s'efforce d'innover, ce titre s'adresse avant tout aux fans nostalgiques de la série, mais parvient-il à capturer l'essence qui a fait le succès de Bleach?
Ce qu'on a aimé
Un système de combat qui sort du lot
Contrairement à d'autres adaptations d'anime qui privilégient le spectacle à la profondeur, Bleach: Rebirth of Souls propose un système de combat étonnamment élaboré sur le papier. C'est principalement le système de vie avec les Konpaku qui apporte une vraie originalité. Chaque personnage possède plusieurs "vies" et l'objectif est de les réduire à zéro.
Lorsque vous diminuez la santé d'un adversaire à 30%, vous pouvez exécuter une attaque Kikon pour détruire une partie de ses Konpaku, ou risquer de le réduire à 0% pour infliger encore plus de dégâts. Ce système crée des moments de tension tactique qui rappellent les retournements de situation caractéristiques des combats dans l'anime. Une très belle trouvaille, selon nous !
Des Bankai fidèlement recréés
La représentation des transformations Bankai constitue l'un des points forts du jeu. Chaque libération d'âme est fidèlement reproduite, offrant des séquences visuellement impressionnantes même si parfois un peu longuettes. Voir le Tenken de Sajin Komamura affronter le Suzumushi de Tōsen procure une satisfaction indéniable aux fans de la série.
Ces transformations ne sont pas seulement esthétiques, elles modifient temporairement les capacités des personnages, créant une dynamique d'escalade de puissance similaire à celle observée dans l'anime où les combats commencent de manière relativement conventionnelle avant d'atteindre (de manière toujours un peu télégraphiée) des proportions titanesques.
Un roster complet et représentatif
Avec 31 personnages jouables issus des trois factions (Monde Humain, Soul Society et Hueco Mundo), le jeu offre une palette variée qui couvre l'essentiel des protagonistes marquants jusqu'à la Saga Arrancar. Les styles de combat sont suffisamment différenciés pour que chaque personnage conserve une identité propre, même si certaines mécaniques fondamentales restent similaires. On apprécie particulièrement la possibilité de recréer des affrontements emblématiques de la série ou d'imaginer des duels inédits entre des personnages qui n'ont jamais eu l'occasion de se mesurer l'un à l'autre dans l'œuvre originale.
On indiquera à ce moment du test qu'un season pass est prévu pour le jeu, avec l'ajout de 4 personnages supplémentaires dans un futur proche. Steam indique qu'ils sortiront tous d'ici le premier anniversaire du jeu, et certaines sources semblent indiquer que des personnages de Thousand-Year Blood War feront partie du lot (il y a fort à parier qu'Ichigo soit concerné).
Ce qu'on n'est pas sûrs d'avoir aimé
Une présentation visuelle inégale
Sur le plan esthétique, Bleach: Rebirth of Souls présente un rendu cel-shading correct, mais sans éclat particulier. Les modèles des personnages sont reconnaissables et leurs attaques spéciales sont souvent spectaculaires, mais l'ensemble manque du raffinement visuel qu'on retrouve dans d'autres adaptations d'anime récentes comme Naruto: Ultimate Ninja Storm ou Dragon Ball : Sparking ! Zero.
Les animations de combat sont fluides lors des affrontements, mais dès qu'on entre dans les séquences narratives, on observe une rigidité gênante dans les mouvements des personnages, donnant parfois l'impression d'être dirigés par un marionnettiste qui aurait trouvé une nouvelle carrière après l'arrêt des Minikeums et des Guignols de l'Info. Cette incohérence visuelle entre les phases de gameplay et les cinématiques nuit à l'immersion générale.
Est-ce étonnant ? Non. En est-ce moins décevant pour autant ? Pas vraiment.
Un mode histoire incomplet mais fonctionnel
Le mode histoire couvre les événements depuis le début de la série jusqu'à la fin de l'arc Arrancar, ce qui représente déjà une quantité considérable de contenu. La narration est simplifiée mais reste cohérente, permettant aux joueurs de suivre les moments clés de l'intrigue.
Cependant, l'absence notable de l'arc Thousand-Year Blood War est décevante, surtout dans un jeu sorti en 2025 alors que cet arc est actuellement en cours d'adaptation en anime.
Les cinématiques utilisent le moteur du jeu plutôt que des images statiques, ce qui représente un effort louable comparé à d'autres titres du genre, mais la qualité d'exécution n'atteint pas celle de productions plus ambitieuses.
En tout cas, l'absence de Thousand-Year Blood War (en dehors de costumes mis à disposition des acheteurs de l'édition deluxe) laisse à penser que nous n'aurons très certainement pas à attendre 10 ans pour voir un DLC (a priori, le season pass n'est prévu que pour des personnages supplémentaires) ou un nouveau jeu toquer à notre porte.
Un système d'accessoires et de progression limité
Le jeu propose un système de personnalisation permettant d'équiper des talismans et des cristaux d'âme pour améliorer les statistiques des personnages. Ce mécanisme offre une certaine profondeur stratégique, autorisant les joueurs à adapter leurs combattants à différents styles de jeu.
Néanmoins, ce système reste superficiel et manque d'impact significatif sur l'expérience de jeu. Les options de personnalisation esthétique qui peuvent être obtenues en jeu (des DLC à 12 euros sont disponibles pour les costumes de Rebirth of Souls et Thousand-Year Blood War) sont anecdotiques, ce qui limite l'attachement potentiel du joueur à son roster de combattants.
Pour un jeu basé sur une série aussi riche en transformation et évolution de personnages, cette limitation paraît particulièrement regrettable.
Ce que l'on a moins aimé
Une pauvreté de contenu en ligne alarmante
Avec seulement trois modes de jeu principaux (Histoire, Combats hors ligne et Combats en ligne), Bleach: Rebirth of Souls souffre d'un manque flagrant de contenu. Le mode histoire, bien que couvrant plusieurs arcs narratifs, n'incite pas particulièrement à être rejoué une fois terminé. Le mode mission se résume à une succession de combats contre des adversaires de plus en plus difficiles, sans véritable progression ni récompenses stimulantes.
L'absence d'un mode classé structuré et de fonctionnalités compétitives solides (on précisera ici : au moment de notre test, cela sera sans doute ajouté à l'avenir) compromet sérieusement la longévité du titre à l'heure actuelle, surtout pour les joueurs qui cherchent une expérience en ligne consistante. Cette limitation de contenu donne l'impression d'un développement précipité ou contraint par des ressources limitées.
Un déséquilibre entre personnages problématique
Comme souvent dans les jeux de combat basés sur des anime, certains personnages se révèlent nettement plus puissants que d'autres, créant un déséquilibre qui nuit à l'expérience multijoueur. Ce problème est particulièrement sensible dans un roster de 31 combattants, où établir une balance parfaite représente un défi considérable.
Les joueurs compétitifs se retrouveront rapidement confrontés à une méta limitée à quelques personnages dominants, réduisant drastiquement la diversité des affrontements en ligne. Pour un jeu qui mise en partie sur son aspect multijoueur, cette lacune en matière d'équilibrage constitue un handicap majeur qui risque d'écourter considérablement la durée de vie du titre une fois les premières semaines d'engouement passées.
Des tutoriels confus et une profondeur de combat controversée
Bleach: Rebirth of Souls se distingue par une dualité déroutante dans son système de combat.
Au premier abord, le jeu impressionne par une apparente richesse mécanique inhabituelle pour une adaptation d'anime - attaques break, contres, follow-ups, transformations et système de Konpaku. Les tutoriels, submergés de terminologie technique, renforcent cette impression de complexité. C'est particulièrement séduisant de prime abord quand on est habitué aux systèmes ultra-simplistes qui caractérisent généralement les jeux basés sur des licences d'anime.
Cependant, à l'usage, cette profondeur se révèle largement illusoire. Une fois les termes démystifiés et quelques heures de jeu accumulées, le gameplay se montre nettement plus simpliste qu'initialement suggéré. Les combats finissent par se ressembler et les stratégies se limitent alors à quelques schémas répétitifs.
Cette discordance entre la présentation complexe et l'expérience réelle témoigne d'une vision confuse, comme si les développeurs avaient voulu créer l'illusion d'un jeu de combat technique sans oser s'éloigner de l'accessibilité rassurante caractéristique du genre.
Crache ton Bleach, Myrhdin
Bleach: Rebirth of Souls est un retour en demi-teinte pour la franchise dans l'univers du jeu vidéo.
Malgré un système de combat original et une fidélité appréciable à l'œuvre de Tite Kubo, le titre souffre de limitations techniques et d'un manque de contenu évident. Les fans inconditionnels y trouveront leur compte le temps de quelques dizaines d'heures pour revivre les moments iconiques de la série à travers des combats spectaculaires.
Mais le manque de profondeur sur le long terme et les diverses imperfections empêchent le jeu d'atteindre son véritable Bankai. Pour reprendre la philosophie même de Bleach : ce jeu a du potentiel, mais, pour rester dans le thème, il lui manque encore plusieurs niveaux de libération pour vraiment transcender ses limitations.
Ce test a été réalisé par Myrhdin avec une clé ou un jeu fournis par le développeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le développeur, l'éditeur ou les entreprises les représentant.
Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Action, combat, asie, japon contemporain |
Sortie |
21 mars 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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