Test de Date Everything! - J'aime les fils des magazines

Objectophilie ?

Dans Date Everything!!, on incarne un employé qui démarre sa première journée de télétravail dans une société qui fleure bon le bullshit job au management toxique et qui reçoit par drone des lunettes magiques appelées "Dateviators".

Ces lunettes, au-delà d'appliquer un filtre orange au décor, permettent de voir les objets du quotidien prendre vie afin d'entamer des discussions pouvant amener à une amitié et plus si affinité... mais aussi à de l'inimitié.

Ces objets sont appelés "Dateables" confirmant que l'on est bien dans un dating simulator. Les anglicismes vous agacent ? Vous pouvez passer votre chemin, le jeu n'étant qu'en langue anglaise que ce soit pour les textes ou les doublages.

Chaque jour, on peut engager 5 conversations, chacune faisant avancer dans la journée, et certains objets peuvent avoir des actions différentes selon les moments. D'un côté, cela apporte un élément de découverte, mais d'un autre côté il peut être frustrant d'essayer diverses combinaisons sans que cela change quoi que ce soit.

Tous ces objets se trouvent dans une maison à la modélisation sommaire dans laquelle on se balade en vue 3D avec une fluidité qu'on dira pudiquement perfectible.

L'humour n'est pas que dans le texte

Des objets qui ont une âme

J'avoue que sur le principe, je n'avais pas été emballé par cette proposition, la limite entre originalité et crétinerie me semblant mince, mais dans les faits ça fonctionne plutôt pas mal et ce parce que le cœur du jeu est rudement bien fait.

Les Dateables sont toujours un plaisir à découvrir tant ils incarnent bien leur objet. On a par exemple au tout début du jeu Dorian qui est l'incarnation des portes. Présenté en tant que "bouncer", il possède différents costumes selon la porte à laquelle on parle et est doublé par Ben Starr (Expedition 33, FF16).

Le casting de voix est composé de références du doublage audio anglais avec par exemple Felicia Day, Laura Bailey ou encore Troy Baker. Et tant mieux, car le jeu se vante d'avoir un script de plus d'un million de mots et 70 000 lignes de doublage. Si ces chiffres ne vous évoquent pas grand-chose, sachez simplement que l'écriture souvent humoristique fait mouche, mais aborde également des sujets difficiles.

Pour éviter de trop choquer (ou désamorcer les éventuelles polémiques), le jeu propose d'avertir en cas de sujet qui pourrait blesser, le joueur peut alors complètement passer sans conséquence sur l'avancement.

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Tout pour l'écriture

Dans Date Everything!, il faut donc beaucoup lire (ou écouter) et répondre de façon correcte en fonction des attentes de chacun qui se dessinent à travers leurs propos et les descriptions dans leur fiche de personnage/objet.

Pour le reste, le gameplay est un peu plus bancal. On dispose de statistiques de personnalité appelées "SPECS" qui influent sur les possibilités de réponses possibles et il peut être frustrant de ne pas pouvoir explorer une voie parce qu'on n'a pas encore monté la statistique nécessaire.

Date Everything! peut se terminer en quelques minutes : il suffit de sortir dehors pour avoir un game over qui analyse alors notre performance. Évidemment, ceux qui accrocheront au principe ne sortiront pas avant d'avoir engagé la conversation avec la centaine d'objets promise par le jeu.

Réservé à un public ultra averti, Date Everything! est à tout le moins original et pourra plaire aux amateurs de dialogues ciselés à condition d'être anglophone.

Les personnages sont évidemment très caractéristiques de leur objet

Testé sur Switch avec une version fournie par l'éditeur