Test de Absolver - un jeu original et intéressant

Absolver, c’est un ovni dans la production vidéo ludique actuelle. Tellement différent qu’il prend beaucoup de risque dans son approche auprès des potentiels joueurs. Soit le jeu prend bien et le bouche-à-oreille fait son effet, soit il disparaît rapidement de la scène. Sorti il y a à peu près un mois, petit retour sur ce jeu qui mérite vraiment qu’on parle de lui.

 

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Absolver est un mélange des genres. Tantôt jeu de rôle, tantôt simulateur de combat d’arts martiaux et parfois jeu d’aventure onirique ; difficile de catégoriser le jeu. On le catégorise aussi entre le jeu solo et le massivement multijoueur, mais aucune des deux affirmations n’est vraiment la bonne. Bref, c’est surtout par cet aspect « différent » que le jeu risque de diviser. Et pourtant, ne pas l’aborder parce qu’on n’en saisit pas les nuances serait une erreur, car le jeu est vraiment frais.

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Pour ma part, je le prends vraiment comme un simulateur d’arts martiaux, mais c’est personnel. Le jeu nous met dans la peau d’un apprenti « Absolver », un ordre de guerrier. Le jeu a pris le parti de ne pas détailler son univers et de laisser une énorme place à votre imagination. Vous n’en saurez pas beaucoup plus sur cette caste ou sur les raisons de votre appartenance à cet ordre et votre personnage, ainsi que le jeu, est très léger au niveau du dialogue. Mais dans le bon sens du terme, car on est guidé par le jeu dans l’apprentissage de celui-ci.

On démarre donc l’aventure avec cet aspirant et le seul objectif est de vaincre les différents maîtres qui sillonnent les différents lieux visités dans le cadre de son apprentissage. Toute l’aventure est un peu un système de tutoriel déguisé, car vous progresserez tout au long de celui-ci, en commençant par les bases (attaques, déplacements, esquives) puis vers l’apprentissage un peu plus technique des positions (ou gardes) pour finir par l’apprentissage des decks de combats.

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Cela paraît compliqué à l’écrit, mais c'est très intuitif à l’écran. Les combattants possèdent 4 poses différentes. Chacune permet de réaliser une série de coups (poing/pied) qui eux-mêmes terminent leur attaque sur une des 4 poses. Supposons que vous êtes en pose « face » à votre adversaire et que vous exécutez une balayette. Vous terminez votre mouvement sur une pose « dos » à votre adversaire. À partir de la pose « dos », vous avez accès à tout un autre panel de coup, lui-même donnant des possibilités de mouvements qui termineront sur une autre pose (ou la même) et vous pourrez donc créer des combos plus ou moins efficaces.

Il y a une multitude de coups existants et du coup les possibilités de combo sont vraiment énormes. Au début, toutefois, vous serez limité à un panel restreint de coups. L’apprentissage des techniques viendra par vos adversaires, PNJ ou joueurs, que vous affronterez. Esquiver ou parer des coups permet en effet d’observer l’attaque et, après l’avoir vue plusieurs fois (selon la difficulté du coup), de l’assimiler. De plus, chaque coup possède un timing d’exécution qui varie selon la technique et l’enchaînement et il faudra aussi penser à cela quand vous lancerez votre attaque. On pourrait comparer tout cela à du Dark Souls au niveau de l’exigence du gameplay et de l’approche du combattant par rapport à son environnement et à du For Honor pour les gardes, mais au final c’est encore une autre catégorie, à la fois plus complexe, mais facile d’accès.

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Des dizaines d’heures de jeu semblent nécessaires pour vraiment maîtriser le jeu, car vos adversaires seront eux aussi de plus en plus durs à vaincre. Il viendra, et ce très rapidement, un moment où l’enchaînement basique de coups ne suffira plus pour vaincre. Votre adversaire aura analysé votre enchaînement, le contrera et le retournera contre vous très rapidement. Que ça soit les PNJ, qui évoluent en parallèle de votre niveau de jeu, ou les joueurs. Vous aussi vous devrez analyser ses poses et ses attaques pour pouvoir le contrer.

Toutefois, le jeu n’est pas punitif. Si vous perdez, vous réapparaissez à votre dernière sauvegarde, vos apprentissages étant acquis, malgré la défaite.

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En ce qui concerne le PVP, il enrichit considérablement le jeu. Les parties s’enchaînent rapidement et on peut mettre à l’épreuve nos combos et parfois se rendre compte que contre certains styles, ils sont totalement inefficaces et donc qu’il faut s’adapter en conséquence. Vous pouvez aussi rejoindre le dojo d’un autre joueur pour bénéficier de ses decks de combos ou former le vôtre et distribuer à vos apprentis vos combinaisons dévastatrices. Cela permettra aussi d’acquérir d’autres techniques qui vous seront utiles une fois de retour en PVE, pour vaincre les différents maîtres. Le 3v3 est prévu aussi, de façon à ce qu’il soit vraiment utile de sociabiliser dans le jeu.

Au niveau de l’environnement, le côté un peu abstrait de l’histoire, votre héros qui ne parle pas et les dialogues étant très fortement limités, le jeu m’a clairement fait penser au film « Valhalla Rising », que j’avais personnellement adoré, dans lequel on suit un viking dans sa destinée, sans qu’il prononce ne serait-ce qu’une seule parole (il est muet) ; seules quelques phrases ont été prononcées dans l’entièreté du film. Ici, c’est pareil : tout est tellement abstrait qu’on imagine plus qu’on ne l’apprend. L’architecture, les ruines, la vision du monde laissent une grande place à l’imagination. Les graphismes épurés accentuent tous ces éléments dans le tableau et permettent aussi une très grande fluidité du jeu, très agréable à l’œil. Et du coup, tout cela combiné, on se sent vraiment happé dans l’œuvre. La musique aussi participe à cette ambiance. Elle est signée Austin Wintory, à qui on doit notamment les bandes-son de The Banner Saga ou Journey. Bref, le choix artistique est osé pour le jeu, mais c’est une réussite.

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En résumé, Sloclap a pris de multiples risques avec son jeu : tous gagnants, apparemment. Un jeu original, un jeu intéressant, un parti pris sur la façon de raconter l’histoire. Rien que pour ces prises de risques, le jeu mérite le détour, car non seulement les paris sont gagnants, mais le jeu est vraiment intéressant. Bref, si vous voulez un peu changer de vos jeux habituels, Absolver pourrait bien être une bonne bouffée d’oxygène. Un conseil toutefois : jouez à la manette !

À bientôt, au détour d’un chemin, pour échanger quelques coups !

Test réalisé par Seiei à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, Windows
Genres Action, occasionnel (« casual »), asie, fantasy

Sortie 29 août 2017 (PlayStation 4)
29 août 2017 (Windows)

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