Chat en bouche un coin - Test de Cat Quest

Un RPG avec des chats, de l'humour et un gameplay accessible à votre neveu de 3 ans pour des après-midi de rigolades en famille, vous en voulez ?

Quand on vous parle de RPG, ça vous évoque quoi ? Généralement, des épopées d'une centaine d'heures avec des hommes en armure et des femmes en sous-vêtements, euh, pardon, en armure aussi, des talents et compétences par centaines, des villes gigantesques regorgeant de marchands, des univers de plus en plus en monde ouvert, des cinématiques qui vous explosent la rétine et des quêtes FEDEX qui vous feront tuer des rats et des lapins à tout bout de champ. Et bien, dans Cat Quest… Ce n’est pas du tout ça. Enfin pas tout à fait.

Dans ce jeu disponible sur PlayStation 4, Switch, PC et mobiles,  comme le nom l’indique, on vous vous propose des chats, beaucoup de chats, et beaucoup de jeux de mots plus ou moins foireux. Au premier regard, soyons francs, la réaction n’est jamais vraiment sérieuse, et on est tenté de classer le jeu dans la catégorie “jeu enfantin qu’on aura honte de montrer à ses potes”. Sauf que pour le coup, ce serait vraiment une grosse bêtise, car vous passeriez à côté d’un excellent jeu, très divertissant et rafraîchissant, avec une personnalité unique et plein de bonnes idées.

À bon chat, bon dragon

Dans Cat Quest, pas de séquence d’intro interminable, pas de super bande-son qui vous marque l’oreille ad vitam aeternam, non, juste une petite séquence de dialogue qui vous explique en moins d’une minute de quoi il retourne : en gros, vous êtes un chat qui vit dans un monde peuplé de chats, un grand méchant chat vous attaque alors que vous êtes sur un bateau, il enlève votre soeur, vous vous réveillez un peu plus tard au milieu d’autres chats et vous apprenez que ce monde félin est sous la menace de grands méchants… dragons revenus d’un lointain passé. Sauf que vous êtes un super chat marqué du sceau des tueurs de dragon et que vous vous embarquez du coup dans une mission digne d’un scénario de Bethesda qui vous demandera d’aller vaincre tous les dragons du voisinage.

Et vous voilà parti pour votre aventure, moins de 10 minutes après avoir lancé le jeu, un record pour un RPG, non ? Cat Quest est immédiatement attachant, rien que par l’atmosphère qui se dégage de son univers. L'utilisation de couleurs vives et le flot incessant de jeux de mots de chat créent une atmosphère amusante et contrastent énormément avec le sérieux parfois ridicule de bien des jeux de rôle qui cherchent à créer un intérêt pour leur intrigue en faisant appel à des clichés vus et revus. Ici, l’histoire est très classique elle aussi, mais traitée avec légèreté et un humour parodique des plus frais.

Acheter un chat en sac

Tout est prévu pour être simple et à la portée de tous : la caméra est invariablement en vue du dessus, et vous vous déplacez à même la carte du monde. Aucun souci d’échelle ici, mais comme on l’a dit, Cat Quest ne se prend pas au sérieux et cherche juste à proposer une expérience amusante. Sur cette carte, vous croiserez des monstres, visibles ou non (ils peuvent se cacher dans les décors), que vous pourrez tenter d’éviter, de nombreux villages et villes, mais aussi des donjons de différents niveaux, ce qui est généralement annoncé et qui vous permettra de vous y aventurer en toute connaissance de cause. Pas de donjon réellement titanesque dans Cat Quest, la plupart du temps, il s’agit d’une simple zone à explorer, avec parfois quelques passages secrets, une poignée d’ennemis du niveau du donjon et un ou plusieurs coffres à ouvrir pour espérer récupérer de l’équipement pour votre personnage.

La gestion de l’équipement est d’ailleurs intéressante : il existe différents sets, avec des bonus propres à différentes façons de jouer, mais votre équipement ne détermine pas votre façon de jouer, car vous pouvez très bien mélanger plusieurs sets sur votre personnage. Autre particularité, si vous ramassez une pièce d’équipement que vous aviez déjà, elle viendra fusionner avec votre première pièce pour la faire monter en niveau et améliorer ses capacités. Le souci, c’est qu’il y a énormément de sets à votre disposition et que vous n’avez que peu de garanties de trouver la pièce qui vous intéresse (que ce soit pour l’équiper ou une amélioration), et surtout, il n’y a pas de bonus de sets qui pourraient vous encourager à chercher encore et encore LA pièce qu’il vous manque pour devenir cheaté.

Ne réveillez pas le chat qui dort

Qui dit RPG dit importance du système de combat : les batailles ont lieu en temps réel, et comme on l’a dit, vos ennemis sont visibles sur la carte et vous pouvez les éviter, ils attaqueront si vous passez un peu trop près d’eux. La gestion du combat est très simple pour ce qui est du corps-à-corps : un bouton d’attaque, un bouton d’esquive et roulez jeunesse ! Pour les sorts, vous pouvez en attribuer jusqu’à 4 sur les bumpers et gâchettes de votre manette ! Vous avez une barre de vie, une barre de mana, vous pouvez aussi rajouter une barre d’armure en fonction de votre équipement. Compris ? Et bien, vous avez tout compris au jeu, amusez-vous bien. Le fun et l’action sont instantanés et l’intégration progressive de nouveaux équipements et de nouveaux sorts rajoute régulièrement une petite dose de nouveauté et de nouvelles options pour votre personnage, mais au demeurant, la mécanique de base finit par devenir répétitive.

Autre point commun à tous les RPG ou presque, un système de quêtes, et là encore, Cat Quest ne réinvente pas la poudre, mais s’approprie le principe et en fait quelque chose de léger et humoristique : ces quêtes guideront votre progression dans un univers relativement ouvert autrement (vous pouvez très facilement vous balader dans des zones de plus haut niveau que le vôtre), vous permettront de monter en niveau et d’améliorer votre personnage en récupérant équipement et capacités spéciales (marcher sur l’eau, quand on est un chat, c’est plutôt pas mal, non ?). Les quêtes sont au coeur du gameplay et se distinguent très facilement de la trame principale, en racontant des histoires secondaires très rigolotes (comme celle des deux villages jumeaux, par exemple, au début du jeu) qui sont séparées en plusieurs volets et que vous débloquez au fil de votre progression. C’est dans le cadre de ces quêtes que la qualité de l’écriture du jeu saute aux yeux, avec beaucoup d’humour et de références intégrés à l’univers félin, des personnages traités superficiellement mais dont l’histoire est instantanément attachante ou intrigantes, et surtout des très bonnes vannes courtes et sèches comme on les aime.

Appelons un chat un chat

Cependant, un des autres points que l’on évoquait quand on évoquait la définition du genre RPG, c’était les villes et les marchands… Et bien, là, pour le coup, Cat Quest a pris le parti de ne pas en avoir ou presque. Vous verrez bien des villes et villages sur la carte, mais elles n’ont guère d’autres fonctions que de servir de hub de quête via leur panneau d’affichage ou leurs NPC ou de servir de point de sauvegarde (vous devrez aller piquer un roupillon pelotonné en boule dans un bled pour sauvegarder). Les marchands, eux, sont quasiment inexistants et ne vous offrent pas la possibilité d’acheter spécifiquement tel ou tel objet qui pourrait vous servir.

De même, s’il y a une grande variété de sorts à votre disposition tout au long du jeu, vous pouvez simplement améliorer leur efficacité ou augmenter les dégâts qu’ils infligent, mais vous ne pouvez pas vraiment les faire évoluer en leur rajoutant des effets supplémentaires, comme la montée en niveau ne se traduit dans les faits que par l’augmentation de vos statistiques et l’accès potentiel à un meilleur équipement avec une restriction de niveau. La montée de niveau augmente d’ailleurs vos points de vie, votre attaque et votre mana d’un certain montant à chaque fois, la valeur de l’augmentation variant en fonction de votre niveau.

Crache ta boule de poils, Myrhdin

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Cat Quest est un bon jeu. Il est facile à prendre en main et vous offrira une très bonne après-midi de jeu. C’est un RPG sympa, avec un humour félin omniprésent mais le plus souvent très fin. Le studio The Gentlebros de Singapour a fait un excellent travail pour créer un RPG qui peut convenir à tout public, accessible à tous et avec surtout plusieurs degrés de lecture pour enfants et adultes.

Les seuls défauts viennent peut-être d’ailleurs de cette simplification à outrance : un vétéran aurait peut-être préféré un mode avec des options plus classiques ou un choix de la difficulté pour proposer un défi plus relevé ou une expérience de jeu un peu plus profonde.

Mais comme on l’a dit, ces points sont négligeables au regard de l’expérience globale, qu’une famille peut tout à fait partager autour de son PC, de sa Nintendo Switch ou de sa PlayStation 4, le temps d’un après-midi. Le jeu étant vendu pour moins de 15 euros dans sa version digitale, ce serait dommage de passer à côté, d’autant qu’il est entièrement et très bien traduit en français.

NdR: ce test a été écrit à partir d'une version PC gracieusement fourni par l'éditeur.

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