Test de Borderlands 4 - Mieux que le film
Sorti le 11 septembre 2025 sur PC Windows, PlayStation 5 et Xbox Series X|S, Borderlands 4 est le nouvel opus de la série qui a démocratisé le shooter-looter et est également connue pour son style visuel de comics ainsi son humour irrévérencieux et trash. Après un 3 qui a fait souffler du chaud et du froid, que nous propose cette nouvelle incursion dans les territoires frontaliers ?
Borderlands 4 ne nous pas fait retourner sur Pandora, mais prend place sur Kairos, planète dévoilée 6 ans plus tôt suite aux événements qui ont pris place dans Borderlands 3. Après une courte introduction présentant l'histoire, une cinématique introduit en situation chacun des quatre chasseurs de l'arche que l'on pourra incarner durant cet épisode, avant qu'ils ne soient arrêtés par l'Ordre.
La prison est l'occasion de sélectionner le personnage qu'on voudra jouer : Vex, la Sirène, pouvant utiliser ses pouvoirs pour invoquer une bête, des clones ou se transformer ; Rafa, l'Exosoldat, disposant de canons ou de lames ; Amon, le Forgeknight, qui a un bras mécanique, mais peut également déployer un bouclier ou des haches ; ou finalement Harlowe, la Gravitar, qui peut envoyer des champs d'énergie ou de stase. Une fois le choix réalisé, l'Ordre nous greffe un implant dans le but de nous utiliser, mais un membre de la résistance intervient à ce moment pour nous aider à nous échapper.
S'ensuit toute une zone tutorielle, culminant avec la découverte que l'Ordre peut effectivement prendre notre contrôle grâce à cet implant, mais pas totalement, ce qui permet de finalement nous échapper et d'arriver dans la première zone du monde qu'on pourra découvrir tout le long du jeu.
Le gameplay
Le jeu commence réellement lorsqu'on est réveillé par Claptrap sur une plage au sud du continent. Si on peut craindre le pire en se disant qu'il nous accompagnera encore une fois tout le long de notre aventure, ce n'est finalement pas le cas. Il termine le tutoriel puis reste en retrait plutôt que de chercher à nous accompagner. Il nous contacte à distance de temps en temps et nous envoie parfois en mission, mais se fait globalement assez discret. Et, de façon plus général, "l'humour" se fait plus discret dans cet opus (ils ont peut être un peu trop mis les freins là-dessus suite aux retours du dernier épisode).
Globalement, Borderlands 4 est dans la lignée de ses prédécesseurs niveau gameplay, proposant toujours une aventure à partager jusqu'à 4 joueurs (et probablement plus taillée pour le multi que le solo) tout en récupérant un tas d'armes et boucliers à équiper afin de renforcer son build. Les nouveaux personnages ont des pouvoirs inédits. Les armes peuvent avoir de nouveaux effets. Mais il n'y a rien de vraiment dépaysant. Ce qui est une bonne chose comme la série était plutôt réussie de ce côté là.
Par contre, assez classiquement pour le genre, il est important de noter que les ennemis ont tendance à être des éponges à balles. Parfois excessivement. Avec la frustration d'une certaine asymétrie dans le gameplay : certaines attaques d'ennemis peuvent nous mettre à mal en un coup, certains ennemis peuvent nous attaquer de nulle part (ils sont à un endroit, mais leur attaque arrive d'ailleurs) et, plus anecdotique, ils n'ont aucun mal à nous voir de loin (même avant que le combat ne soit engagé) alors qu'on peut rapidement avoir du mal à les distinguer dans le décors du fait de la direction artistique.
Le gros changement apporté par Borderlands 4 est l'introduction d'un monde ouvert seamless. À une restriction narrative près : au début de l'aventure, on ne peut pas sortir de la région dans laquelle on débute, bloqué par des barrières énergétiques. Progresser dans l'histoire nous débloque d'abord les deux régions suivantes, puis la dernière. Mais rien que la première région est déjà un beau morceau à digérer.
Le Monde
Pour nous aider à parcourir ce monde, on débloque rapidement une série d'outils. Le premier est le grapin, obtenu pendant le tutoriel. Si on ne peut pas l'utiliser librement, il permet de se propulser vers certaines accroches lorsqu'elles sont présentes, de manipuler certains leviers et autres mécanismes, ainsi que d'attraper certains explosifs présents dans l'environnement pour ensuite les envoyer sur les ennemis. On débloque juste après le tutoriel un jetpack. Si on dispose de base du double saut, le jetpack permet quand à lui de planer et d'effectuer des dashs (mais ni de voler ni de sauter plus haut). Et, en progressant un peu dans l'histoire principale, on débloque rapidement une moto "volante" (elle flotte un peu au dessus du sol, ne permettant pas d'éviter les petits obstacles et elle galère malgré tout dans les côtes) monoplace qui nous aide à parcourir un peu plus rapidement le monde.
Finalement, on peut débloquer des bases à travers le monde auxquelles on peut se téléporter, dont certaines disposant également d'une installation retenant un ballon par un filin : on peut alors utiliser le grapin pour être projeté dans les airs. Si l'intérêt pour se déplacer n'est pas flagrant, cela permet parfois d'atteindre certains endroits autrement inaccessibles. On n'a malheureusement pas la possibilité d'escalader ou d'utiliser le grapin plus librement, mais il y a tout de même certaines surfaces sur lesquelles on peut grimper ici et là et on peut s'accrocher à certains rebords pour se hisser.
Sur le papier, Borderlands 4 offre tout ce qu'il faut pour explorer ce monde ouvert de façon très correcte. Mais, dans la pratique, ça ne marche pas aussi bien qu'on le souhaiterait, car le déplacement n'est pas toujours aussi fluide que désiré, avec beaucoup de murs invisibles, de rebords sur lesquels on ne peut pas s'accrocher ou simplement se tenir. Proposer un monde ouvert et un tas d'outils de traversal, mais ne pas offrir toute la liberté attendue de la part de ces outils est un peu frustrant.
De plus, si le monde est visuellement réussi et laisse augurer un intéressant terrain de jeu, la façon dont il a été rempli est un peu étrange. Il y a du contenu scénarisé (généralement correct, particulièrement l'histoire principale, mais sans rien de particulièrement mémorable) et autres activités qui nous mettent face à des ennemis, ainsi que des collectibles à récupérer (qui vont du OK au franchement pénible). Le monde n'est clairement pas vide. Mais il n'est pas vivant. On n'y croit pas.
On ne parcourt pas un monde. On est dans une zone de jeu. Comme si tous ceux qui étaient là et dont on voit les traces (des fermes, des campements, des habitations...) venaient tous de disparaitre par magie pour laisser la place aux ennemis et PNJ qui servent aux quêtes. Il y a quelques lieux avec des PNJ qui servent uniquement de simple habillage, mais c'est très ponctuel et ils sont juste là. Et souvent, ce sont les gens de la "résistance" (petite mention spéciale aux bases qui se voient peuplées de résistants dès qu'on en a pris le contrôle).
Du coup, on n'a pas cette crédibilité du monde qu'on parcourt. D'autant plus qu'ils ont manqué quasiment toutes les occasions de storytelling par l'environnement, de récompenser la découverte d'un recoin écarté... bref, d'encourager l'exploration du monde au delà de la recherche du 100%.
La technique
On ne va pas se mentir, Borderlands 4 n'est pas tout à fait au point. L'éléphant dans le couloir est le manque d'optimisation. On comprend qu'un tel monde ouvert demande plus ressources que les opus précédents. Mais d'autres titres s'en tirent bien mieux. Les configurations recommandées sont ici assez hautes et avoir la machine qui y répond n'assure pas une expérience vraiment satisfaisante. Puis, les temps de chargement sont longs et les performances se dégradent au fur et à mesure que la session de jeu s'allonge. Et les défauts visibles en solo s'accentuent en multi (et de nouveaux apparaissent).
Et cet éléphant cache les éléphanteaux qui se baladent gaiement derrière : les divers bugs et éléments de qualité de vie qui font défaut (comme par exemple une lampe de poche pour les lieux sombres). Rien de fondamentalement bloquant. Et avoir des bugs au lancement d'un jeu (surtout aussi massif) est usuel. Mais ça fait tâche. Particulièrement sur un jeu d'un tel budget porté par un tel studio.
Conclusion
Borderlands 4 est massif, le monde est très grand et il y a beaucoup de choses à faire (trop ?). Et il est amené à s'agrandir encore plus avec des ajouts gratuits, mais également des payants. Il y a notamment déjà 6 DLC prévus pour la première année d'exploitation (inclus dans les éditions améliorées du jeu) avec deux DLC d'histoire (Vault Hunter Pack) - qui introduiront chacun une nouvelle histoire, une nouvelle région et surtout un nouveau personnage - et quatre DLC de contenu autre (Bounty Pack Bundle).
De plus, le passage au monde ouvert est un vrai plus pour le gameplay. Ils arrivent dans l'ensemble à proposer une histoire cohérente avec celui-ci et ça permet de proposer de façon assez naturelle un tas d'activité à faire en parallèle ou à la suite (selon les préférences de chacun). En soi, c'est une vrai évolution positive pour la série.
Et cette évolution aurait été vraiment bien avec une meilleure utilisation du monde et des histoires secondaires un peu plus développées, mettant plus à profit celui-ci. En l'état, on n'a pas un "monde", mais on a un espace de jeu un peu aseptisé dans lequel ont été mis un tas de choses variés à faire pour le joueur, mais sans grande cohésion entre elles. Il aurait été bien d'avoir des choses un peu plus marquantes : des personnages secondaires un peu plus développés, de l'humour un peu plus présent (sans nécessairement retomber dans l'excès de blagues "trash" pour jeunes ados)...
Bref, bien qu'elle soit intéressante, la proposition de Borderlands 4 n'est malheureusement pas aboutie. S'il y a des aspects qu'on peut voir être amélioré au fil de son exploitation, il a au moins pour lui de poser les bases d'une évolution très intéressante du gameplay de la série et de donner bon espoir pour le prochain.
Test réalisé par Peredur sur PC à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 5, Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Action, loot shooter, tir, tir à la première personne (fps), futuriste / science-fiction, humoristique |
Sortie |
2025 |
Réactions (5)
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