Test de Lost Soul Aside - Celui qui rêvait d'épopée
Déterminé à profiter des compétences et des idées venues de Chine, Sony avait lancé son "China Hero Project" il y a une dizaine d'années visant à financer et à soutenir de nouveaux projets vidéoludiques. Un programme qui a depuis accouché de quelques titres assez peu mis en avant. Mais les choses sont différentes pour Lost Soul Aside, développé par Ultizero Games dans le cadre de ce programme, et qui a pu profiter du soutien marketing de Sony. Sorti le 29 août dernier sur PlayStation 5 et PC, le titre se présente comme un jeu d'action-aventure dans un univers de fantasy aux inspirations variées.
Résistance boiteuse
Très bavard, Lost Soul Aside prend le temps au début du jeu pour nous présenter le contexte dans lequel évolue son héros. On y fait la rencontre de Kaser, un jeune résistant du groupe "GLIMMER" qui s'oppose à la tyrannie de l'empire de Celestria. C'est à l'occasion d'un festival impérial que les choses tournent au vinaigre, alors que Kaser et ses potes de la résistance déclenchent des feux d'artifice illégaux pour attirer l'attention de la population et l'inciter à se soulever contre le pouvoir. Manque de bol, la mission tourne court lorsque le festival est soudainement attaqué par les Voidrax, drôles de monstres venus d'une dimension parallèle. Dévastée, la capitale devient le théâtre d'une nouvelle guerre entre l'empire et ces monstres magiques, alors que les résistants se trouvent au milieu des combats et doivent tenter de s'en sortir. Mais comme Kaser, notre cher héros, n'est pas n'importe qui, il fait une chute gigantesque qui le voit atterrir (et survivre) dans un laboratoire secret, où il rencontre Lord Arena. Sorte de dragon mystique fortement lié aux Voidrax, ce Arena marque le début d'une alliance avec Kaser pour comprendre les raisons de cette invasion et y mettre fin, tandis qu'ils soupçonnent fortement l'empereur d'être impliqué. Voilà donc les bases d'une histoire qui se développe ensuite sur une quinzaine d'heures et au sein de laquelle on est vite paumés, la faute à une narration assez peu maîtrisée et à des dialogues beaucoup trop nombreux pour le peu de choses qu'ils ont à dire. Si on comprend bien l'ensemble des enjeux, le récit amène une multitude de personnages dont les ambitions et objectifs sont mal établis, des alliés pour lesquels on a assez peu d'intérêt puisque le jeu ne juge pas nécessaire de s'attarder sur leurs objectifs, et des ennemis qui en fait n'en sont pas vraiment mais qu'on combat quand même. Semblant s'inspirer (qu'elle le référence volontairement ou non) des douze travaux d'Hercule, l'histoire met le héros face à une multitude de défis visant à obtenir le soutien de différents protagonistes, dans une aventure linéaire qui nous fait traverser les mondes des différents potentiels alliés où l'on doit non seulement relever les défis, mais également trouver des objets spécifiques qui permettent d'aller dans la dimension alternative où l'on combat, à chaque fin de chapitre, un gros Voidrax jusqu'à arriver à celui qui dirige tout ce bordel. La progression suit donc un chemin très balisé avec pour seuls détours possibles une poignée de combats secondaires et de portails qui permettent d'accéder à des défis de combats optionnels, reposant pour le reste sur un mélange d'arènes et de phases de plateformes plus ou moins réussies. Si on apprécie la vivacité du personnage et sa rapidité, les sauts, eux, manquent de précision et sont parfois frustrants dans quelques phases qui réclament une certaine précision pour passer d'une plateforme à l'autre. Heureusement, Lost Soul Aside a quand même le mérite de proposer des panoramas sympathiques avec des environnements suffisamment variés pour renforcer cette idée de "voyage" à travers les mondes pour atteindre le "mal". Tout ne se vaut pas, certaines zones manquent d'idées et ont beaucoup de mal à masquer la linéarité artificielle du titre (avec le lot de murs invisibles), mais l'ensemble est plutôt cohérent. Côté direction artistique, le jeu emprunte quand même beaucoup à Final Fantasy, le VII et le XV notamment, avec son mélange de fantasy et de futuriste, et son héros qui semble sorti d'un boys band. Techniquement, on n'est pas au niveau des derniers standards du jeu vidéo et souvent le jeu semble accuser une génération de retard, mais ça reste assez agréable à l’œil.Vif, généreux, mais pas malin
L'essentiel de l'intérêt du jeu se concentre du côté de son système de combat. Succession d'arènes entrecoupées de courtes phases de plateformes, le jeu mise en effet énormément sur ses combats, le jeu nous livrant des vagues d'ennemis plus ou moins résistants pour permettre à notre héros de faire briller son agilité et sa dextérité. Facile à prendre en main, le système de combat repose sur un système de parade "parfaite" (parade à déclencher sur certains types d'attaques symbolisées par un cercle bleu sur l'ennemi) et de combos à terre, ou dans les airs, en projetant l'ennemi en l'air. Efficace, ce système manque toutefois de profondeur à cause de compétences à débloquées qui ne le font évoluer que très légèrement tout au long de l'aventure, malgré le nombre important de compétences qui composent l'arbre de progression. Pour l'essentiel, il s'agit de compétences passives, ou du renforcement de coups déjà disponibles en début de jeu. À côté, Lord Arena, le dragon qui nous accompagne, a un certain nombre de coups à débloquer que l'on peut sortir en remplissant divers jauges, permettant de déclencher des compétences plus ou moins dévastatrices. Malheureusement, celles-ci, même si elles sont assez nombreuses, ne bouleversent pas les combats, car elles ne poussent pas à modifier son approche ni à se comporter différemment. Idem pour les quelques armes à disposition et glanées au fil de l'aventure, entre épée, faux ou épée lourde, qui ont toutes leurs styles de combos, mais qui reposent toujours sur la nécessité d'harceler l'ennemi et de bien maîtriser les contres. Le souci là-dedans, c'est que la plupart des ennemis sont des sacs à PV qui encaissent assez peu de dégâts. Pour décupler les dégâts, il faut vider une jauge d'armure afin de mettre l'ennemi en position de faiblesse, mais c'est très rébarbatif, peu inspiré et quand on arrive face à un ennemi qui a quatre ou cinq barres de vie, on se lasse très vite. Un combat contre un boss peu aisément durer une dizaine de minutes où l'on refait encore et encore les mêmes coups, face à des patterns peu inspirés qui se ressemblent tous d'un boss à l'autre. Ce qui est d'autant plus dommage que les boss sont extrêmement nombreux et que le jeu propose même en parallèle un mode "boss rush", mais difficile de se prendre d'intérêt pour celui-ci tant les combats n'opposent aucun autre défi que celle de l'endurance. La plupart des morts de notre cher héros sont à cause d'inattention au bout de plusieurs minutes d'un combat fastidieux. Le jeu ne propose d'ailleurs aucune sélection de mode de difficulté, mais offre des objets qui permettent de réduire les dégâts reçus et d'augmenter la puissance du héros : même avec ça, les ennemis mettent une plombe à mourir, mais au moins, le risque de voir Kaser tomber au combat est quasi nul.Conclusion
Lost Soul Aside tente beaucoup, il tente d'avoir l'air épique, mais son histoire tombe si souvent à plat qu'il n'arrive jamais à atteindre le climax qu'il espère créer avec des cinématiques qui forcent beaucoup le genre de l'épopée. Si le jeu fait des combats son principal intérêt, il se manque là-aussi avec des combats de boss fastidieux qui virent à la course d'endurance, avec des barres de vie interminables et des armures qu'il faut briser encore et encore, tentant de survivre face à des patterns d'attaque simples, mais si longs qu'on en vient à faire des erreurs idiotes. S'il ne dure qu'une quinzaine d'heures, Lost Soul Aside semble durer le triple, alors qu'on arrive face à une énième arène et un énième boss sans trop d'intérêt, tandis que l'histoire ne décolle jamais et qu'on n'arrive toujours pas, après le générique final, qui nous a le plus exaspéré entre le héros ténébreux et le grand méchant qui n'inquiète personne.
Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 5 à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 5, Windows |
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Genres | Action, action-aventure, fantasy |
Sortie |
29 août 2025 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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