Test de Easy Delivery Co. - Livreur tout fou

Vous êtes le nouveau gars du coin, le nouveau livreur de la compagnie. L'endroit se situe dans les montagnes, en hiver, un ensemble de trois secteurs avec leurs topologies particulières, chacun avec trois agglomérations dispersées. C'est toute une communauté de chat qui s'est installée là, et votre travail est de livrer les commandes faites aux magasins, l'occasion d'ailleurs de papoter avec les vendeurs. Beaucoup vous confondent avec votre prédécesseur, un certain Seb. Mais ainsi s'installe votre routine : conduire votre kei-truck (pick-up de taille réduite japonais), la marchandise à l'arrière, d'un point à un autre afin de gagner quelques malheureuses monnaies. Fortune qui est principalement engouffrée dans l'essence ou de quoi vous revigorer.

Et au milieu de tout ça, ce chien qui chante un air mélancolique, seul auprès d'un feu de bois. Pourquoi ne pas aller lui parler ? Il vous demande alors un service, puis un autre. Et ainsi se dessine la petite trame de l'aventure.

All night crossing the line

Le jeu s'inscrit dans la mouvance du retro low-poly dans le style PS1. Les modèles y sont très anguleux et les textures pixelisées. Si le rendu du véhicule est honnête, celui des personnages est des plus simplistes : un cône pour le corps, deux boules pour les mains et une texture plaquée sur une sphère affublée de deux pointes pour la tête.

L'environnement est maussade, le ciel masqué par une chappe de nuage. Un cycle jour/nuit est présent, mais on passe grossière d'une lumière grisâtre à une léger manque de lumière. Cet ensemble de couleur terne donne à l'ensemble un côté dépressif, limite une certaine angoisse. En y repensant, le style graphique est beaucoup utilisé pour des jeux d'horreur ou avec une atmosphère anxiogène. Y a-t-il vraiment anguille sous roche ici ? Ou sommes-nous simplement des traumatisés des premiers Resident Evil ou Silent Hill ?

Concernant la maniabilité, elle est par contre bien plus moderne que l'aspect graphique. Le tout se dirige même avec plaisir, en particulier le camion. Une gâchette pour accélérer, l'autre pour freiner, l'engin colle bien la route et se conduit du bout du stick. Une vue intérieure est disponible et propose une bonne visibilité sur la route.

Le seul gros défaut serait finalement la gestion de la caméra : impossible de la gérer avec le second stick, elle pointe fixement vers l'avant du véhicule. Cela peut être problématique quand on tente une manœuvre en marche arrière ou qu'on cherche à se repérer dans l'environnement.

Il est possible de mettre la radio pendant qu'on conduit. Les musiques sont issues de plusieurs styles et sont agréables à écouter. Par contre, elles ne sont pas très nombreuses, si bien que le tout peut devenir un peu répétitif après quelques heures de jeu.

Uber Cats

Le cœur de jeu est simple : vous devez choisir une livraison parmi toutes celles proposées, aller chercher le colis dans le magasin indiqué et l'amener à destination. Et ainsi de suite. Plus le trajet à faire est long et plus la course rapporte de l'argent.

Tout se passe en hiver et il faudra donc éviter de rester dehors trop longtemps, sans quoi le personnage pourrait mourir de froid. C'est pourquoi il est nécessaire de faire toutes les livraisons à bord de votre véhicule, même quand le destinataire est juste à quelques pas de la boutique.

La marchandise se stocke à l'arrière du pick-up, mais elle n'y est pas magiquement collée pendant le trajet. Elle glisse, penche, gigotte ou tressaute au grès de la route. Il faudra donc veiller à avoir une conduite relativement prudente afin d'amener la chose à bon port.

Le jeu n'est pas non plus très punitif à ce sujet, on reste dans du cozy-gaming. Si on transporte une pile de cartons, il se peut qu'on en perde quelques-uns en route, mais ce n'est pas grave tant qu'il en reste toujours au moins un à bord. Il en va de même pour les caisses de bouteilles : qu'importe que toutes les bouteilles volent pour s'éclater les unes après les autres sur le bitume tant que le casier reste où il est.

Les moments où vous perdrez votre chargement seront surtout sur des passages un peu trop audacieux qui auront fait partir votre véhicule en tonneaux ; mais même là, ce n'est finalement pas dramatique. Le véhicule revient automatiquement sur la route s'il a explosé, ou un clic du personnage le remet sur roue s'il s'est juste retourné. Il n'y a aucune gestion de dégât. Quant à la marchandise, elle attendra patiemment sur la route, intacte : le seul impact sera une légère baisse du pourboire lors de la livraison.

Si le transit se fait donc sans soucis, deux jauges seront toutefois à surveiller de très près : l'essence du véhicule et l'énergie du personnage. La première ne devrait pas nécessiter beaucoup d'explication. La seconde détermine la vitesse de déplacement du personnage, sa capacité à porter de lourdes marchandises et sa résistance au froid. Stations-services pour l'une, consommables pour l'autre, tout ceci coûte assez cher et fera vite fondre le peu d'argent que vous rapporte votre boulot.

Une carte de la zone est disponible depuis le bouton LB de votre manette. Mais attention, si la position des points de collecte ou de livraison y sont clairement indiqués, votre position actuelle n'y apparait pas. Il vous faudra donc revenir aux fondamentaux et savoir lire une carte comme à l'ancien temps.

Au bout des pixels

L'univers a son charme et la maniabilité est très agréable. L'histoire est quand même prévisible, on se doute vite où tout ça veut nous mener : les indices ne sont pas subtils. Et le tout manque de rebondissement, le déroulé est assez monotone. Mais l'atmosphère particulière pousse étrangement à poursuivre, la curiosité reste. Le vrai soucis dans tout ça est le rythme vers la fin.

L'équilibre entre la répétition des actions et l'intérêt pour cet univers subsiste tant qu'on découvre des choses. Mais les dernières améliorations qui permettent d'aller plus loin coûtent plutôt cher, ce qui implique de faire toujours plus de livraisons. Certains types rapportent plus que d'autres, mais cela demande de se lancer dans de longs trajets sur des routes qu'on a déjà bien trop fréquentées. Il y a bien quelques raccourcis possibles, mais pas toujours envisageables pour la sécurité de notre chargement.

Il peut donc en résulter une certaine lassitude, même si on se dit qu'il serait dommage d'abandonner si proche du but.

Il existe quelques objectifs secondaires, comme des bonhommes de neige à découvrir, cachés ici et là sur les différentes cartes. Il est possible d'acheter des cosmétiques pour votre engin, mais les collecter revient très vite cher. Déjà qu'il peut être compliqué de réunir la somme pour l'essentiel… Enfin, le jeu propose 7 trophées à débloquer.

Test réalisé sur PC par NeoGrifteR à partir d’une version fournie par l’éditeur.