Aperçu de PC Building Simulator

On trouve de nos jours des jeux à propos d'à peu près tout. PC Building Simulator, actuellement en accès anticipé, vient compléter cette longue liste en nous proposant d'incarner un réparateur informatique.

PC Building Simulator

PC Building Simulator est en fait deux jeux en un.

Simulateur d'assemblage

Le premier, celui annoncé dès le titre, est un simulateur d'assemblage de PC. On sélectionne parmi une large sélection de composants les pièces qu'on souhaite utiliser dans notre configuration puis on les assemble une à une, en vissant chaque vis et en branchant chaque câble.

PC Building Simulator - Montage 02

Cet aspect est très bien réalisé, s'appuyant sur les partenariats avec de nombreux constructeurs réels  de composants (AMD, Intel, MSI, Cooler Master, Corsair, NZXT, Seagate, etc) afin d'intégrer les composants qu'on peut trouver chez n'importe quel revendeur. Cependant, il n'y a pas de partenariat avec tous les constructeurs et on trouve également en jeu trois marques imaginaires pour étoffer les possibilités pour certains composants.

Toutefois, les composants réels sont reproduits de façon très fidèle. Les connecteurs, bien entendu, mais aussi tous les éléments amovibles des boîtiers et également les mécanismes pour fixer les processeurs sur les cartes mères. Bien entendu, must du must, les LED sont là où il faut.

On a vraiment affaire à une simulation. Cependant, pas d'erreur possible : on ne peut pas casser son processeur en forçant pour le faire rentrer sur un mauvais socket ou dans le mauvais sens, on ne peut pas griller son PC en oubliant de mettre les entretoises avant la carte mère (mais il faut les mettre, au point qu'il faut même les retirer puis les remettre pour un simple changement de carte mère), ni démarrer un barbecue en oubliant de mettre de la pâte thermique (là encore je précise qu'on a sa petite seringue pour mettre son grain de riz de pâte).

PC Building Simulator - Achat composants

Cependant, là où le bât blesse, c'est qu'on se retrouve rapidement aux limites de la simulation. Le refroidissement du processeur se limite à de l'air cooling (sans aller dans le véritable water cooling ; on aurait pu espérer des solutions All In One) et il n'y a rien pour personnaliser la machine : comment rendre la machine plus rapide si on ne peut pas rajouter ses bandes de LED et son boitier de contrôle ? On aurait aimé pouvoir profiter du partenariat avec, par exemple, Corsair pour enfin avoir l'occasion de placer dans un boitier tous ces composants qu'on n'utilisera jamais dans la vraie vie tels que le Commander Pro ou le Ventilateur RGB pour Dominator Platinum Airflow.

L'assemblage de PC est disponible dans un mode bac à sable dans lequel on dispose de toutes les pièces possibles pour créer son PC sans aucune contrainte autre que les limites du titre, mais également au sein d'un mode carrière.

Vie ma vie d'informaticien

Ce mode carrière contient le second aspect du jeu. Celui qui fait du titre un jeu à part entière, mais aussi celui qui en baisse la qualité.

Dans le mode carrière, on incarne une personne qui tient une boutique informatique. Le local ressemble cependant plus à une ancienne chambre de bonne réaffectée qu'à un magasin. Et ça rend encore plus étrange le fait que les gens pénètrent par effraction pour déposer leur machine puis la récupérer.

PC Building Simulator - Local

Le mode est plein de bonnes intentions, certaines sont de bonnes idées et d'autres rendent l'expérience simplement étrange. Ce qui les lie toutes, c'est que ce sont des écarts avec la réalité dans le but de s'inscrire dans un jeu et son gameplay.

Dans les bonnes idées, on notera les outils qu'on peut acheter une fois qu'on a suffisamment progressé et qui apportent de la qualité de vie en automatisant certaines tâches - branchement de câble, (dé)vissage - ou en les accélérant (installation de logiciel). Ce n'est pas réaliste, mais ça permet de rentre l'expérience moins rébarbative.

Dans le reste, on peut citer (exemple parmi d'autres) l'achat nécessaire de certains logiciels ou de l'accès à certains sites. On peut comprendre l'intérêt de forcer un joueur à dépenser de l'argent, mais ça fait bizarre de devoir payer pour avoir un logiciel indiquant les composants présents dans la machine ou pour pouvoir accéder à ebay. De plus, ce sont des fonctionnalités tellement basiques qu'il est difficile de comprendre qu'il faille les débloquer.

Le jeu apporte différentes dépenses étranges pour s'assurer que le joueur ne se retrouve pas trop riche trop rapidement. Sauf que le jeu contrôle aussi les gains d'une façon encore plus qu'étrange.

Lorsqu'un client se présente, il envoie un mail contenant sa demande (besoin de dépoussiérer, retirer les virus et/ou changer un composant) ou son problème (besoin que sa machine fasse tourner tel logiciel ou atteigne tel score de benchmark), mais aussi le prix qu'il va payer. Dans une boutique normale, lorsqu'un client demande un travail, c'est la boutique qui fixe le coût de l'opération en fonction de ce qu'il y a à faire. Dans le jeu, c'est le client qui fixe combien il payera à la fin. Et, bien entendu, d'un client à l'autre, la somme ne sera pas forcément identique pour la même opération.

Heureusement, les clients sont plutôt coulants. Quelques-uns fixent une date limite, mais les autres ne sont pas à quelques semaines près, même si le texte du mail indique que c'est urgent. Ils se moquent de payer plusieurs centaines de dollars pour un gain mineur et/ou des composants d'occasion, tant que ça répond littéralement à leur demande.

PC Building Simulator - Demande client

Au final, le boulot réalisé, ce n'est ni fait ni à faire. On a honte de cliquer sur le bouton pour dire que c'est terminé et qu'ils peuvent récupérer leur commande. Heureusement, on reçoit alors le mail suivant demandant simplement que pour $400 une machine inconnue dépasse 3700 sur le benchmark. Et là, on se rappelle à quel point les clients sont détestables dans ce jeu.

Le travail sur la machine

Si l'assemblage est vraiment bien réalisé, toutes les opérations autour sont plutôt ratées.

Lorsqu'on nous envoie une machine en panne, le seul moyen d'investiguer est de retirer chaque composant un à un jusqu'à ce qu'on tombe sur un qui est indiqué comme "cassé" dans l'inventaire. On ne dispose d'aucun des moyens d'analyse qu'on utiliserait dans la vraie vie : bip au démarrage, LED, multimètre...

En outre, toute la dimension logicielle est écartée. Si on doit ajouter un disque dur, le brancher est suffisant (pas besoin de le configurer). Si on doit carrément le remplacer, le brancher est suffisant (pas de réinstallation nécessaire de l'OS ou de copie des données de l'utilisateur). Si on doit gagner en puissance, pas d'overclock possible (ouais, c'est pas exactement logiciel, mais ça demande une intervention côté logiciel).

Les seuls opérations logicielles sur une machine d'un client seront l'antivirus et le benchmark. En effet, s'il apparaît évident dans le mail qu'on a reçu que le client n'a strictement aucune connaissance en informatique, il pourra malgré tout connaître l'existence des benchmark et demander qu'on en passe un pour valider le travail effectué. Certains demandent juste qu'on le passe. D'autres demandent même que ça dépasse un score.

Conclusion

Encore une fois, la partie simulation d'assemblage est réussie et apporte une certaine dimension didactique. Cependant, la partie carrière est ratée et n'apporte ni dimension ludique ni dimension didactique.

Toutefois, on se doit de garder à l'esprit que le jeu est en accès anticipé. On peut donc espérer qu'ils continuent d'ajouter des composants (dont les WC AIO) et de nouer des partenariats. Mais aussi, paradoxalement, qu'ils en retirent : les Intel Core de sixième, septième et huitième générations cohabitent (et ce dans un mode carrière qui débute le 1 janvier 2018). De plus, il est souhaitable qu'ils revoient à la fois les entrées d'argent (avec une facturation plus logique), mais aussi les sorties (en rendant les dépenses plus cohérentes, à commencer par la facture d'électricité digne d'une ferme de minage).

Espérons surtout qu'ils travaillent sur le mode carrière pour le rendre plus intéressant et plus proche de ce qu'on peut attendre d'une simulation.

Aperçu réalisé par Peredur à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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