Styx : Shards of Darkness - Le retour de notre gobelin préféré

Styx… un nom plutôt bien choisi pour un gobelin qui amène la plupart des gens qu’il croise à la mort. Le jeu d’infiltration de Cyanide nous refile une dose de sournoiserie et de fourberie, mais agrémenté d’un humour encore plus noir et décalé que le premier volet. Présentation d’un jeu bien de chez nous, qui vaut clairement le détour.

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L'apprentissage de Styx

On démarre l’aventure à Thoben, une cité de voleurs mal famée où la misère règne dans toutes les ombres. La « Peste verte », l’invasion des peaux-vertes, rend l’endroit encore plus lugubre… du moins pour les humains ! Car pour Styx, qui a pu évoluer durant son aventure précédente (Styx : Master of Shadows), cette ville est un parfait terrain de jeu pour son passe-temps favori : voler.

L’introduction sert de mise en bouche pour l’aventure et de tutoriel pour apprendre le maniement de Styx. Ce n’est pas du luxe, car Styx possède une énorme panoplie de mouvements. De plus, les Français de Cyanide, qui avaient déjà effectué un énorme boulot de game design dans le précédent volet, ont poussé le bouchon encore plus loin avec cet épisode. Les niveaux (et rien que le niveau d’introduction nous le fait bien comprendre) sont vastes et possèdent des dizaines de façons d’y évoluer. Ils sont pensés de façon à pouvoir les parcourir dans tous les sens et les possibilités sont encore multipliées par les nouveaux mouvements de Styx : par au-dessus, par en dessous, à travers, par la gauche, la droite, dans les sous-bassement ou via les greniers… tout est pensé pour s'adapter aux mouvements de Styx, ce qui rend les niveaux complexes et intéressants et bien plus longs à parcourir.

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Attention, spoiler alert : La suite de l’histoire est tout aussi bien réalisée. Styx quitte Thoben, engagé par une capitaine de C.A.R.N.A.G.E, la milice qui est censée gérer le problème des peaux-vertes, pour enquêter sur un noble humain et pour récupérer un artefact qui est dans le navire du-dit ambassadeur qui vient d’arriver à quai et qui doit bientôt repartir. En échange de quoi, Styx recevra une grosse quantité d’ambre, la substance si précieuse pour Styx, qui lui donne ses pouvoirs et qui pourrait bien posséder d’autres secrets. Ce périple vous emmènera loin de Thoben ; vous affronterez de multiples ennemis allant des humains aux nains et visiterez la capitale des elfes noirs. Gros challenge en perspective. Voilà pour les grandes lignes.

Par rapport au Styx : Master of Shadows, on a donc plus de possibilités. Cela résulte en un arbre de talent qui est réparti en 5 branches, chacune permettant un gameplay assez différent et donc des méthodes spécifiques de jouer son gobelin roublard. Parce que bon, oubliez le principe d’y aller de front. Même si une des branches permet une certaine « résistance » aux attaques ennemies, c’est plus une sauvegarde de dernier recours pour sa propre survie qu’une possibilité réelle d’affrontement. Dans tous les cas, Styx ne pourra pas faire front de face. Mais par contre, pour tuer ses ennemis, la Styx peut diversifier les possibilités : pièges, clones, poison, fléchettes, attaques « aériennes », etc. : notre gobelin ne manque pas d’ingéniosité, comme le démontre l’arbre des talents. Cette diversité donne une bonne rejouabilité au titre.

Pour approfondir encore la longueur de vie du jeu, chaque recoin regorge de matériaux d’artisanat qui peuvent être utiles à tout moment, mais qui obligent le joueur à penser à sa progression de manière différente, de peur de passer à côté de ceux-ci.  

L'IA des PNJ laisse vraiment à désirer

Un gros bémol tout de même est à mettre au désavantage du jeu : l’IA des ennemis. Celle-ci n’est pas trop mal tant qu’elle est « inactive ». Les déplacements des gardes sont prévisibles, mais sont ponctués de dialogues, qui parfois peuvent donner des indices, tels que l’emplacement d’un petit butin, par exemple. Leur vision est réaliste. Mais une fois que l’IA entre en mouvement, suite à une action quelconque de votre part, cela devient vraiment très aléatoire. Tantôt ils vous courseront jusqu’à ce que mort s’ensuive, tantôt ils resteront comme des ânes béants devant un petit toit ou une rambarde à laquelle vous êtes accrochés, vous « perdant de vue » et retournant vaquer à leur occupation initiale presque instantanément. C’était déjà le cas dans Master of Shadows et c’est toujours le cas à présent. On me chuchote qu’il y a tout de même une amélioration, mais personnellement, ça m’a assez dérangé pour que je vous en parle.

Une technique irréprochable au service de l'immersion

Au niveau technique, cet épisode est passé sur le moteur Unreal Engine 4, le moteur un peu à la mode en ce moment (les futurs Tekken 7, FF7 remake et autres Kingdom Hearts 3 évoluent dessus) ; il propose une qualité graphique irréprochable qui offre du coup un réalisme encore mis en avant de Styx et des autres personnages. Le level design est aussi plus poussé qu’auparavant et une meilleure visibilité, via la qualité des graphismes accentuée, offre aussi des possibilités et des idées de progression dans le niveau que l’on parcourt. La physique des objets est également mise en avant. Attention donc aux éléments de décors qui peuvent trahir le joueur à tout instant (un seau qui serait heurté qui tomberait et roulerait, un balai qui se renverse, alertant le garde à proximité, etc.). Et sincèrement, le jeu reste très fluide, même en ultra, sur une configuration « moyen de gamme » (GTX 960, i5 4460, 16go Ram).

De plus, à toutes ces qualités techniques, on peut ajouter une qualité d’écriture encore plus parfaite qu’auparavant : l’immersion dans l’univers sombre et décalé du jeu est instantanée. Et tant que l’on parle de l’écriture, l’accent sur l’humour cynique de Styx est à noter, car il fait appel à nous, joueurs, avec de nombreuses références culturelles et de petites piques bien ciblées (ben oui, comme il le dit si bien, à un moment ça devient chiant de mourir). Ça rend notre gobelin extrêmement attachant, malgré le fait qu’il se fiche ouvertement de notre poire.

Un mode coop vraiment bien pensé, un plus non négligeable

Et alors, une fonctionnalité qui apporte un petit plus au jeu : la possibilité de jouer en coop. Un coop un peu spécial, car on peut rejoindre une partie d’un joueur qui évolue en jeu en jouant un clone à Styx. Mais le jeu ne change pas : on a toujours le même nombre d’ennemis, les mêmes choses à faire. Mais, étant donné qu’on est un clone de Styx, les 2 joueurs partagent la même barre de vie. Ressusciter un allié vous coûtera la moitié de vos points de vie et il devient impossible de parer les attaques de vos ennemis. Bref, un moyen facile de s’amuser pour une courte session de jeu. Un bonus apprécié.

En somme, Styx : Shards of Darkness est dans la lignée de son prédécesseur : un jeu de très bonne qualité qui saura ravir son public. Il gomme (presque) les défauts du 1er opus et ajoute son lot de fonctionnalités. Un quasi-sans-faute pour Cyanide Studio. On en redemande. 

Test réalisé par Seiei à partir d'une version fournie par l'éditeur.

Un aperçu des 30 premières minutes du jeu :

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