Test de Dissidia : Final Fantasy NT
Pendant que les gens s'acharnent sur le nouveau DragonBall, un autre jeu de combat a fait son apparition plutôt discrètement sur la console de salon de Sony : Dissidia Final Fantasy NT. 10 ans après la sortie du premier opus sur PSP, ce titre nous vient tout droit des bornes d'arcades et voici notre avis !
Mais... quoi ?!... comment ça marche ?!
Autant vous le dire tout de suite, si vous n'avez jamais jouer à Dissidia, le début du jeu risque clairement de vous perdre. On vous balance rapidement dans un mode tutoriel qui vous expliquera les principes de base du jeu.
Pour ceux qui n'ont aucune idée de ce qu'est Dissidia, c'est une franchise mettant en avant un haut potentiel de fan service Final Fantasy et faisant entrer en scène les personnages les plus emblématiques des épisodes (héros comme antagonistes). On prend tout le monde, on crée un univers entre deux déités qui se tapent sur la tronche et on obtient Dissidia.
En gros, vous êtes un groupe de trois et votre objectif principal sera de tuer l'équipe adverse au moyen de vos armes/magies/coups spéciaux/invocations. Simple, non ? Pas tout à fait. Pour vaincre un adversaire, il faut lui diminuer ses points de vie jusqu'à 0, mais avant cela, il y a le système de bravoure. Concrètement, quand vous tapez votre ennemi avec des attaques classiques, vous gagnez de la bravoure, lui en perd. Une fois que vous avez pas mal de bravoure, vous pouvez déclenchez une attaque PDV (points de vie) qui vous permettra d'entamer ceux de votre adversaire. Cela apporte un côté stratégie mineur du style : "Est-ce que je farm mes points de bravoure et je lâche une grosse attaque ou plusieurs petites ?". De plus, maintenant que le jeu se fait en 3 contre 3, il faudra jouer en groupe pour justement éviter de trop s'acharner sur un personnage et de gaspiller sa bravoure ou encore pour contrer les attaques PDV adverses.
De prime abord, c'est clairement un concept qui peut rebuter les gens, mais une fois assimilé, cela devient plus simple à prendre en main.
Vous êtes généralement dans une vaste zone où il est possible de courir sur les surfaces (murs, arbres, ...). Un système de ciblage vous permet de choisir votre objectif et il est possible de sprinter dans sa direction. Vous disposez donc d'attaques classiques, d'attaques PDV, de magies, d'invocations, ... Bref, tout un panel pour vous permettre de défaire votre adversaire. Les différentes attaques classiques se font en utilisant les directions.
Par exemple : si vous appuyez en avant et en faisant une attaque classique, cela sera différent si vous faites la même chose, mais en appuyant en arrière.
Le jeu se base sur un système de classes avec : combattants, assassins, tireurs et spécialistes.
Alors, dans les règles de l'art, le jeu veut que :
Les combattants sont lents, mais résistant tout en infligeant des dégâts corrects. Ils sont là pour résister aux assauts et défendre un maximum leurs équipiers (notamment les tireurs).
Les assassins sont rapides et peuvent infliger de gros dégâts rapidement. Ils sont généralement là pour aller dégommer les tireurs ou assister un combat en le faisant passer à du 2vs1.
Les tireurs sont en fait des mages/support qui aideront leur équipe en balançant des sorts ou en provoquant des malus sur l'équipe adverse. Ils sont peu résistants.
Les spécialistes sont généralement des personnages avec un gameplay plus atypique et ne rentrant dans aucune des catégories. Par exemple, Bartz (héros de Final Fantasy 5 où l'on retrouve le fameux système de job) doit monter en expérience job par job pour au final obtenir d'énormes avantages.
L'idée est donc de faire des équipes plutôt équilibrées, mais vous verrez que c'est bien plus compliqué d'y arriver que ça n'en a l'air, notamment quand vous jouez seul.
Durant le combat, des cristaux apparaîtront de manière aléatoire ; ceux-ci permettent de remplir une barre d'invocation et in fine de relâcher le pouvoir d'une invocations choisie avant le début du combat. De plus, généralement, des attaques ajouteront encore plus d'effets aux combats. On retrouve donc les célèbres Ifrit, Shiva, Ramuh, ...
Il était une fois... enfin, pas tout de suite.
Dès qu'on lance un jeu de combat, on a tendance à aller directement tester les personnages en mode histoire. Il est là question de se familiariser avec le titre, les personnages et leurs mécaniques. Toutefois, Dissidia voit les choses autrement : pour débloquer le mode histoire, vous allez devoir jouer (que ce soit en ligne ou hors ligne) pour obtenir des Memoria qui vous permettront d'assister à une histoire tenant littéralement sur un petit morceau de papier toilette.
Concrètement :
Gentille déesse combat méchant dieu à l'aide de gentils héros de tous les âges pendant que le méchant dieu invoque des méchants de tous les âges. Je vous laisse imaginer comment ce scénario digne d'un film de Michael Bay finit.
Bon, qu'on soit clair : si c'est pour son histoire que vous avez acheté Dissidia Final Fantasy NT, vous vous êtes clairement fourvoyé sur la marchandise ; il est temps de revendre le jeu.
Il faut donc se tourner vers le mode hors ligne et sur le mode en ligne, et là, c'est un peu compliqué.
Hors ligne
En mode hors ligne, vous choisissez un personnage et évoluez dans vos combats avec deux IA contre trois IA. Autant vous dire tout de suite que vous feriez le combat à 1VS3 que ce serait la même chose. En tout cas dans un premier temps, car il faudra enchaîner les combats contre l'IA pour améliorer vos propres coéquipiers et pouvoir réaliser des combats de plus hauts niveaux sans vous faire rétamer trop rapidement. Un choix bien étrange qui s'apparente bien plus à du grind inutile qu'à un réel choix de gameplay. Bref, autant dire que ce n'est pas dans le mode hors ligne que vous vivrez des sensations fortes (mis à part la frustration de devoir crier sur vos partenaires). Concrètement, ce mode vous permettra de vous familiariser avec votre personnages (ou de le tester simplement), de le faire évoluer et d'obtenir des récompenses.
Il existe aussi des combats de boss qui vous permettront d'affronter par exemple Bahamut. Autant vous dire que vous avez intérêt à entraîner vos IA pour ce genre de combats. Les boss ont généralement des attaques dévastatrices qui vous ruineront le moral plus d'une fois.
En ligne
Quand vous jouez en ligne, deux choix s'offrent à vous : partir en solo ou combattre en équipe (duo/trio). Les aficionados du jeux en ligne le savent : il est rare que ce qu'on appelle la SoloQ (partir en solo) se passe bien. Dissidia n'est pas exempt de ce problème. Le vrai gros soucis dans tout cela, c'est que vous ne choisissez pas vos personnages ensemble, mais bien séparément. De ce fait, il est tout à fait possible de se retrouver avec 3 Cloud vu que Final Fantasy 7, c'est trop bien. Par contre, c'est con mais en face, ils ont eu la chance de tomber sur une équipe équilibrée. De ce fait, le jeu devient vite frustrant et on a clairement envie de se trouver des potes.
C'est selon moi là que le jeu devient intéressant, quand vous êtes 3, sur vocal et que vous pouvez vous permettre de vraiment utiliser les mécaniques du jeu ensemble. Choix des personnages, choix de l'invocation, tactique à utiliser, personnages à cibler.... Même si les combats restent illisibles par moments (entre les magies et les invocations), le potentiel du jeu est mis en avant et l'organisation du 3vs3 prend son sens. Toutefois, vous l'aurez compris, cela demande un investissement non négligeable et la première question qu'on est en droit de se poser c'est : "Est-ce que cela tiendra sur le temps ?"
Lootboxes mon amour
Restez calme : il n'y a pas de micro-transaction dans le jeu. Toutefois, il existe un système de lootboxes qui permet d'obtenir des équipements pour vos personnages. Ainsi, vous pourrez habiller Cloud/Sephiroth comme dans Advent Children ou obtenir le costume d'élémentaliste d'Y'shtola de Final Fantasy XIV. Bien sûr, cela reste sur le principe de la chance : si vous voulez les débloquer vous même, il faudra grinder !
On est content de se dire qu'il n'y a justement pas de micro-transactions pour obtenir tel équipement ou tel arme. Bon, ça n'empêche pas Square-Enix de nous pondre déjà un season pass qui offrira des costumes/armes ainsi que de nouveaux personnages.
En conclusion
Si vous n'êtes pas passé directement à ce paragraphe, vous aurez sûrement compris que le jeu est tout de même une grande déception. L'idée derrière ce mode arcade est vraiment intéressante, mais la réalisation mise en oeuvre manque de réflexion sur les mécaniques et leur lecture.
Proposer aux gens de faire gagner de l'expérience à des IA tout en les obligeant à jouer contre des IA, c'est un cloisonnement qui n'a aucun sens, si ce n'est augmenter la durée de vie de leur titre et éviter aux gens de faire le tour du jeu trop vite. Ne pas permettre de parcourir l'histoire du jeu directement suit clairement le même principe.
Les combats sont brouillons, partent dans tous les sens et, à moins d'être avec des potes, on ne sait jamais vraiment ce qu'il se passe. Toutefois, une fois les différents éléments pris en main et avec une certaine habitude du gameplay, on commence à voir des stratégies et une synergie entre les personnages qui donne envie.
Après, on pourra dire ce que l'on veut, mais le jeu tourne vraiment bien et les graphismes sont beaux (les invocations sont sublimes, même si le combo Invoc/Magie risque de provoquer quelques crises d'épilepsie).
Je n'ai personnellement pas aimé non plus les musiques du jeu, qui ont été transformées dans un style rétro/électro/jensaisrien. J'ai finalement compris après pourquoi... Vous pouvez obtenir les titres originaux (en version normale ou 8bits) de la franchise en échange de dépensant la monnaie du jeu... Bref, il va falloir farmer l'argent pour avoir les musiques originales.
Si vous êtes fan de la franchise, que le grind ne vous retient pas et que vous avez des amis qui se sentent de farmer le jeu avec vous, Dissidia Final Fantasy NT vous occupera des heures durant et vous pourrez rouler sur les teams adverses. Dans le cas contraire, il y a de gros risques d'ennuis après vos sessions. Il y a, actuellement, bien plus intéressant (et accessible) en termes de jeu de combats pour perdre votre temps avec celui-ci
Le jeu est actuellement disponible sur PlayStation 4 au prix d'environ 50 euros ; le season pass est, lui, à 30 euros.
Ce test a été réalisé par Glaystal grâce à une copie offerte par l'éditeur
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Plateformes | PlayStation 4 |
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Genres | Combat, fantasy |
Sortie |
11 janvier 2018 (Japon) (PlayStation 4) 30 janvier 2018 (Europe) (PlayStation 4) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, 1 y a joué.
Réactions (6)
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