Test de Planet Alpha
Le centième jeu de l'histoire d'une entreprise de jeu vidéo, c'est évidemment un chiffre qui compte. C'est un jeu d'un petit studio danois qui a eu cet honneur pour l'éditeur Team17. Un honneur marqué par un véritable feu d'artifice visuel, en l’occurrence. Bienvenue dans Planet Alpha.
Another World
Un astronaute parcourt un désert. Il est visiblement blessé et s'écroule finalement devant ce qui semble être un temple. Un écran noir plus tard et voilà notre astronaute de nouveau fringuant, prêt à parcourir une planète dont on ne sait rien. Un long voyage l'attend, avec en arrière-plan l'histoire d'un monde magnifique, mais dangereux. Est-ce un flashback ou une vision d'un futur possible ? À vous de vous faire votre propre opinion, car Planet Alpha rejoint la liste des jeux qui se la jouent narration environnementale. Le jeu vous raconte donc son histoire en arrière-plan. Une histoire sur fond de guerre contre des robots échappés d'un classique de la science-fiction. Mais aussi une histoire qui ne répondra pas à certaines questions que vous vous poserez forcément durant votre voyage.
Guerre et paix
Sur le fond, Planet Alpha se présente comme un platformer à scrolling horizontal. Le jeu n'innove pas pour sa matière de base et on retrouve les grands classiques qui ont fait le succès d'un Inside par exemple. Il faut dire que le jeu fait dans le minimaliste côté commande. Une touche pour sauter, une pour s'accroupir et c'est presque tout. Du coup, c'est sans surprise que l'on croise des séquences de course devant un décor qui se détruit au côté des habituels sauts, grimpettes et autres petites énigmes. On croise même l'un ou l'autre boss, que l'on devra fuir ou décourager, selon les cas.
Le jeu pioche également dans le domaine de l'infiltration. Le personnage n'ayant pas d'armes et disposant seulement de rares possibilités pour distraire l'ennemi, cette infiltration se révèle minimaliste. Elle consiste le plus souvent à attendre, accroupi dans une masse de fleurs, le bon moment pour passer. N'allez pourtant pas croire que la mort n'est pas fréquemment au rendez-vous. Si la plupart des ennemis ne vous tuent pas en un coup, le jeu a ses moments de pure die & retry, le temps de comprendre ce que le jeu attend de vous. Il évite heureusement de rendre ça frustrant grâce à des points de sauvegarde nombreux et généralement placés à quelques pas de là où vous êtes mort.
Ouvert jour et nuit
Finalement, Planet Alpha apporte aussi une petite touche d'air frais sur son gameplay trop classique. Très vite, le joueur se découvre la capacité d'altérer le cycle solaire, modifiant l'heure de la journée. De manière ponctuelle d'abord, à volonté ensuite. Une capacité loin d'être anecdotique puisque l'environnement change selon l'heure de la journée. Certaines fleurs s'ouvrent à la lumière du jour, vous offrant une cachette temporaire, tandis qu'ailleurs un champignon surgit à la nuit tombée, vous offrant une plateforme autrement inaccessible.
Une idée excellente sur le papier, mais un peu lourde à l'usage. Il est en effet assez rare que l'on ait besoin de modifier l'écoulement du temps pour s'arrêter à un moment précis. On se dit donc qu'un simple bouton permettant d'alterner entre le jour et la nuit aurait donné le même résultat. C'est d'autant plus vrai dans les séquences où l'on doit se servir de cette capacité pour combattre un boss. Heureusement, le rythme n'en souffre pas, le jeu parvenant à se renouveler, surtout grâce à ses changements d'environnements et d'ambiances. Notre progression nous conduira ainsi de la surface de la planète à ses profondeurs en passant par le repère d'un animal pas forcément amical ou la base de nos ennemis robotiques. Et même dans certains endroits qui semblent appartenir à une autre dimension.
Des étoiles plein les yeux
Par contre, il y a un domaine qui profite véritablement de cette mécanique temporelle : la direction artistique du jeu. Vous l'avez sans doute constaté en regardant les screenshots qui accompagnent ce test, Planet Alpha est souvent un régal pour les yeux. Les effets de lumière et de brume sont ainsi particulièrement soignés. Il est fort rare de croiser une scène totalement statique, ce qui contribue beaucoup à donner une sensation de vie à cette planète. Pourtant, deux points viennent un peu gâcher le bilan artistique du titre.
Le premier est assez mineur. L'environnement est globalement tellement réussi qu'il fait ressortir par contraste les quelques éléments moins soignés. On vise là principalement les grosses bêtes que le joueur croise. Plus gênant par contre, certaines zones sont presque trop chargées et manquent de lisibilité. Un choix compréhensible quand on parle de l'accès à certains secrets du jeu, moins lorsqu'on perd de vue son propre personnage lors d'une phase d'infiltration.
Signalons enfin que si les yeux auront de quoi être satisfaits, les oreilles ne se plaindront pas du traitement qui leur est réservé. L'ambiance sonore, que ce soient la musique ou les cris d'animaux, est au diapason et assure le job. Dans l'ensemble, le bilan technique du jeu est d'ailleurs plutôt bon. À peine lui fera-t-on un reproche dans le domaine de l'ergonomie : les menus sont une horreur à parcourir au pad. Petit bémol également pour le menu de configuration des touches dont la version française souffre d'une petite inversion de texte sur les commandes grimper et descendre. Plus problématiques, les commandes indiquées pour les pads sont assez obscures. Étrange quand le pad utilisé est celui de la Xbox One...
L'important, c'était le voyage
À l'heure de conclure l'aventure qu'était Planet Alpha, il faut reconnaître que le jeu n'est pas qu'un magnifique emballage. On est face à un jeu classique, certes, mais qui parvient à garder un bon rythme tout le long des sept heures de jeu nécessaires pour le terminer. Dans l'univers surchargé des jeux de plateforme, Planet Alpha se hisse au rang des bonnes surprises dont on oubliera vite les quelques défauts. Une belle réussite pour Team17 et une chouette promesse d'avenir pour Adrian Lazar et son équipe.
Test réalisé par Grim à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows, Xbox One |
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Genres | Action, aventure, plateformes, science-fiction |
Sortie |
4 septembre 2018 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (1)
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