Tanglewood, le nouveau jeu Megadrive
Aussi surprenant qu'il puisse y paraître, un nouveau jeu vient de sortir sur Sega Megadrive. Il s'agit de Tanglewood, qui met en scène un petit renard et nous ramène en plein dans les années 90. Douce nostalgie ou réminiscence de souvenirs douloureux ? On essaie d'y voir plus clair !
Un jeu qui sort sur Megadrive en 2018, ce n'est pas commun. C'est d'ailleurs extrêmement rare depuis la fin des années 90, mais c'est le pari tenté par le studio Big Evil Corp. par le biais d'un Kickstarter qui a plutôt bien fonctionné (plus de 61 000€). Néanmoins, quand on parle Megadrive, on parle de la réelle console : Tanglewood a été développé avec d'authentiques kits de développement Sega en langage assembleur 68 000 dans le but d'offrir une véritable expérience 16-bit sans passer par Unity ou Unreal et propose donc une version cartouche utilisable sur toute console en état de fonctionnement. On salue là la prouesse autant matérielle qu'émotionnelle. Le jeu existe aussi sur Steam ainsi qu'en RoM officielle, ce qui rend son accessibilité très vaste.
Le jeu en lui-même met en scène un petit renard du nom de Nymn qui doit retrouver sa fratrie. Si les journées sont plutôt paisibles, les nuits sont le théâtre d'apparitions de monstres aussi terrifiants que dangereux. Tanglewood est un jeu de plateforme / réflexion qui constitue un hommage aux grands pontes de l'époque qu'étaient les productions de Virgin Games telles qu'Aladdin ou Le Roi Lion.
La prise en main est aisée : le petit renard répond bien au commandes, même si un petit remapping des touches est nécessaire avec les manettes types XBox (le test a été effectué sur la version Steam). Chaque monde est découpé en 4 actes et chacun d'entre eux dure quelques minutes et propose quelques énigmes à résoudre. Elles passent bien souvent par la recherche d'une sorte de petite boule de poils qu'il faut emmener dans un nid vide, qui permettra ensuite à Nymn de changer de couleur et d'obtenir (temporairement) de nouveaux pouvoirs, comme la possibilité de planer, de prendre le contrôle d'ennemis ou de figer le temps. Il y a également des collectibles à récolter dans la plus pure tradition des jeux de plateforme des années 90. Sur le papier, la base est classique, mais solide. Cependant, deux gros écueils viennent noircir le tableau.
Tout d'abord, le premier niveau. Horokazu Yasuhara, level designer pour le tout premier Sonic the Hedgehog, l'avait bien compris : le premier niveau d'un jeu est d'une importance capitale puisque c'est lui qui crée la première impression chez le joueur et lui donne envie d'acquérir le jeu après l'avoir essayé ou d'aller plus loin (pour la petite anecdote, Green Hill Zone a pris 8 mois à être finalisé). Et c'est là où le bât blesse : le premier monde de Tanglewood n'est vraiment pas une franche réussite. Il affiche des couleurs criardes avec une palette de couleurs tournant autour d'un violet peu heureux (une fois la nuit tombée, ce qui arrive très vite) dans un ensemble dépourvu d'harmonie. Personnellement, j'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois avant de le passer tellement il ne me donnait pas envie de relancer le jeu. Ajoutez à cela un level design très basique et vous obtenez un premier monde très décevant.
Fort heureusement, la situation s'améliore à partir du second monde, mais la première impression en lançant Tanglewood est vraiment mauvaise. Malheureusement, si les yeux ne sont pas vraiment flattés, les oreilles le sont encore moins.
L'autre grosse imperfection (quasi rédhibitoire) est l'absence d'une ambiance musicale et sonore. C'est bien simple : à part quelques loops lancés selon certains événements (comme lorsque vous êtes poursuivis par le gros monstre à quatre pattes), il n'y a aucune musique dans Tanglewood. Pire encore, si vous ne bougez pas, aucun son ne sort du jeu, à se demander si votre carte son n'a pas un problème ! Les seules choses que vous entendrez la majeure partie du temps, ce seront les "bong" ou autres onomatopées très primaires qui seront joués lorsque vous sauterez, emprunterez des bumpers ou ferez rouler la petite boule de poils. La sensation manette en main est très désagréable - l'ambiance tantôt féérique, tantôt démoniaque, n'est absolument pas retranscrite et on a l'impression de jouer à un jeu Flash sur navigateur. De plus, parfois, le seul bruit de fond qui est joué (comme un orage) prend totalement le pas et vous n'entendrez plus rien d'autre, pas même les bruits de saut...
Il faut saluer l'originalité de Tanglewood, à savoir un jeu qui a été développé avec les outils de la Megadrive sur la Megadrive. Cependant, on est bien loin de la finition des mastodontes de l'époque : les animations sont réduites à leur strict minimum, l'ambiance sonore tient plus du Game&Watch que de Disney et on est graphiquement très loin d'un Aladdin ou d'un Roi Lion. Si vous avez un peu d'argent à dépenser et une Megadrive à dépoussiérer, l'expérience peut être intéressante, mais elle vous délestera toutefois d'une soixantaine d'euros. De façon plus terre-à-terre, Tanglewood est un jeu dont la principale qualité est d'être sorti sur Megadrive en 2018. Mais est-ce suffisant pour en faire un bon jeu ? Rien n'est moins sûr.
Test réalisé par Malison à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows |
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Genres | Plateformes, réflexion, fantasy |
Sortie |
14 août 2018 (Windows) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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