Test de Leisure Suit Larry - Wet Dreams Don't Dry : Nettoyage à sec
Aaah, les Leisure Suit Larry... les moins jeunes d'entre nous qui avaient pu jouer aux jeux point and click de cette licence doivent se souvenir de cet érotisme soft à base de gros pixels et de notre personnage, Larry Laffer, éternel loser en quête de sexe. Loin de la qualité des Monkey Island par exemple, les Leisure Suit étaient plus ou moins tombés dans l'oubli, d'où l'étonnement de voir cette résurrection en 2018 sur Steam puis maintenant sur PlayStation 4 et Switch.
It's me Larry (giggles), Larry Laffer
Avant toute chose le jeu, comme à l'époque, fait un test pour déterminer si vous êtes réellement majeur à base de questions auxquelles seul un adulte est censé pouvoir répondre. Le clin d'œil est sympa, mais à l'heure de Google et de Wikipédia, le challenge est beaucoup moins élevé.
On retrouve alors Larry dans le noir, dans une pièce étrange en 1987 qui se retrouve téléporté environ 30 ans plus tard, toujours dans la ville de Lost Wages, qui est devenue "New".
Ce point de départ est plutôt malin, car il permet à la fois de moderniser l'ambiance sans trahir la licence et il est à la base d'une bonne partie de l'humour du jeu via le décalage de Larry qui n'était déjà pas trop à la mode dans les années 80 et qui doit s'adapter aux mœurs de nos jours.
On tombe très vite sur un prototype de PiPhone que l'on rapporte à Bill Jobs (appelé BJ et fondateur de la société Prune au logo en forme de vulve) en se rendant via un transport Unter à sa tour en forme de pénis. On tombe alors sur son assistante Faith Less, qui n'accepte de sortir avec nous que si on obtient 90 points sur l'application de rencontre Timber.
Si vous avez compris les références de ce résumé de l'intrigue et si elles vous ont fait sourire, le jeu pourra vous plaire, sinon passez votre chemin.
Le but du jeu est donc de multiplier les rencontres pour rendre service à des personnes plus ou moins loufoques, tirer (ou pas) son coup et faire monter sa note Timber.
Comme ses prédécesseurs, le jeu prend la forme d'un point and click avec des graphismes de style cartoon plutôt réussis. Mon seul reproche est que Larry est presque trop normal quand dans les anciens jeux il avait plus une allure de nabot minable.
Le doublage en anglais est excellent (je n'ai pas testé en allemand), Larry a une voix et un phrasé de perdant et le reste du casting vend bien ses lignes de dialogue. Le tout est sous-titré et disponible en français. Même si évidemment on perd certains jeux de mots dans la traduction, le travail a été plutôt bien fait et ça n'est jamais gênant.
À l'ancienne - et c'était pas forcément mieux avant
Du côté du gameplay on est dans le point and click pur et dur : il n'y a aucun mini jeu, tout se passe via les déplacements, les dialogues et les objets que l'on peut combiner avant de les utiliser.
À ce niveau, le jeu n'évite pas l'écueil - que je croyais appartenir au passé - de l'inventaire pléthorique.
On se retrouve parfois avec tellement d'objets qu'on ne sait plus trop où donner de la tête d'autant que certaines interactions sont plus que tirées par les cheveux. Du coup, plus d'une fois, j'ai tenté de mixer tout mon inventaire au pif pour me débloquer d'une situation, avec plus ou moins de succès.
Il n'y a aucun système d'aide en jeu et j'ai dû par quatre fois utiliser une solution pour me débloquer. L'alternative aurait été d'essayer tous les objets sur tous les éléments avec lesquels on peut interagir, chose pas très amusante vous en conviendrez.
J'ai d'ailleurs ragé deux fois, car ma situation était liée au fait que je n'avais pas cliqué deux fois sur un élément du décor alors que que rien ne laissait penser que re-cliquer ferait quelque chose de nouveau et que 99,9% du temps, cela ne sert à rien.
Dans les bons côtés, le jeu offre la possibilité de faire apparaître les points d'intérêt du tableau dans lequel on est, confort moderne et devenu assez obligatoire des point and click.
Bien que le jeu soit plutôt linéaire dans sa trame, on dispose d'une petite liberté qui rend la progression assez naturelle. Par contre, on fait énormément d'allers-retours entre la vingtaine de tableaux que comporte le jeu, d'autant plus que le transport rapide en Unter ne fonctionne que si l'on est au niveau d'une rue et il n'est jamais amusant de devoir retraverser trois tableaux avant de pouvoir aller sur un autre lieu.
Tout peut faire rire, mais pas tout le monde
Leisure Suit Larry - Wet Dreams Don't Dry est donc un point and click amusant, à la réalisation pas exempte de défauts, mais ceux-ci n'ont rien de vraiment rédhibitoire : c'est surtout notre réceptivité à l'humour du jeu qui fait qu'on l'apprécie ou non. On peut diviser cet humour en deux genres :
- Le décalage temporel entre Larry et notre modernité, qui donne lieu parfois à des réflexions plutôt bien trouvées sur notre monde hyperconnecté.
- L'humour gras et lourd au niveau de la ceinture, renforcé par l'omniprésence de références sexuelles à l'écran, comme le panneau en sortie de magasin sur lequel est écrit "cum back".
On est dans l'humour Jean-Marie Bigard et non pas Raymond Devos.
Personnellement, malgré les quelques moments d'agacement devant des blocages et les multiples allers-retours, j'ai apprécié la dizaine d'heures passées sur ce jeu, qui m'a fait sourire plus d'une fois et arrive à mettre au goût du jour un personnage qu'on pensait perdu à jamais.
Test réalisé par Aragnis à partir d'une version fournie par l'éditeur.
Sur le même sujet :
Plateformes | MacOS, Nintendo Switch, PlayStation 4, Windows |
---|---|
Genres | Point & click, contemporain |
Sortie |
7 novembre 2018 (France) (Windows) 7 novembre 2018 (France) (MacOS) 13 juin 2019 (France) (Nintendo Switch) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
Réactions (4)
Afficher sur le forumPas de compte JeuxOnLine ?
Créer un compte