Test de Oddworld: Stranger's Wrath - Pour une poignée de dollars

Je n'avais plus joué à un jeu Oddworld depuis l'Odyssée d'Abe, en 1997 sur PlayStation et j'ai le souvenir d'un jeu joli qui ne m'avait absolument pas passionné, le sauvetage de Mudokons ne m'ayant pas amusé. Et me voilà 23 ans plus tard à tester un jeu Oddworld qui vient de sortir sur Switch alors que sa version de base date de 2005, mais ouf, pas de Mudokon stupides à sauver.

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Il était une fois dans l'Ouest

Dans Oddworld: Stranger's Wrath on joue, comme son nom l'indique, l'Étranger, un genre de cowboy assez taciturne et vénère quand il s'agit de la chasse à la prime.
Au cours d'une histoire se dévoilant petit à petit, on comprend le but réel de notre personnage qui va plus loin que simplement amasser de la richesse.

L'ambiance est de type western avec des décors composés de roches, cactus, mines et autres classiques du genre, la musique et surtout le langage des personnages : s'il n'y avait cet accent de volatile, on pourrait croire les Clakkerz tout droit sortis de RDR.

Le monde est ouvert sans l'être, car pour pouvoir pénétrer sur de nouvelles terres, il faut tout d'abord prendre une cible à chasser, ce qui enclenche une action qui ouvre une porte ou active un transport. Les villes servent de hub, mais une fois toutes les primes d'une ville terminées, il n'y a aucun intérêt à retourner dans un endroit déjà exploré. De plus, si on se trompe de sens arrivé à certains embranchements, le jeu nous l'indique.

Graphiquement, malgré que le jeu soit estampillé "HD", c'est loin d'être joli. Les textures sont pauvres, les ennemis peu variés et l'eau plate, la Switch est capable de mieux. L'avantage est que ça tourne toujours très bien, sans ralentissements.
Par contre, les musiques et les bruitages sont parfaits, car totalement dans l'ambiance western spaghetti du titre.

Des cinématiques ponctuent l'aventure, mais elles aussi sont d'époque et bavent un peu si l'on joue sur un grand écran.

Mon nom est Personne

Enfin non, c'est "l'Étranger" qui ramenène ses primes mortes ou vives sachant que ce dernier état rapporte plus.

On ne peut accepter qu'une prime à la fois. Ce n'est pas réellement gênant, car le plus souvent elles se trouvent dans des lieux différents et après avoir vaincu la prime, on a systématiquement un raccourci de retour qui s'ouvre. Pour vaincre les ennemis, on dispose de nos poings, qui peuvent ponctuellement servir ; on est alors en vue à la 3ème personne en avançant sans opposition ou dans des phases de plateforme assez peu inspirées.

Néanmoins, le plus gros du boulot est abattu en passant en vue à la première personne : armé d'une arbalète multi-fonctions qui a pour projectiles des animaux que vous ramassez (à part le tir de base, disponible en quantité infinie, qui consiste en un insecte qui devient électrique si on lui laisse le temps de se charger). Pour le reste, entre les écureuils qui attirent les ennemis en un point, les chauve-souris explosives, les araignées qui immobilisent dans la toile et bien d'autres possibilités, il y a de quoi faire.

Une fois un ennemi à terre, on peut l'aspirer afin de récupérer en fin de mission une prime, sachant que les ennemis valent beaucoup plus vivant que morts. Et ce point est un facteur important de la difficulté du jeu : si l'on décide de tout détruire, ça va être moins compliqué, par contre si l'on essaye de capturer vivant, il faut bien plus se creuser les méninges pour le faire tout en survivant à des ennemis agressifs. On peut les attirer dans un piège, les regrouper avant de les faire exploser ou profiter d'un couvert pour les titiller même si généralement ça part vite en vrille et qu'on finit par tirer dans le tas.

Concernant les boss, ils frappent très fort et sont assez compliqués à étourdir, ce qui fait que j'ai ramené la plupart de mes cibles mortes, ce qui ne m'a pas empêché d'acheter les diverses améliorations de personnage et de munitions proposées au fur et à mesure de la progression.

On meurt assez vite dans ce jeu : notre barre de vie peut être mise à zéro en quelques secondes. Une barre d'énergie permet de vite faire remonter la vie en prenant le temps de se secouer les puces, mais on est facilement interrompu. La sauvegarde rapide permet de ne pas être trop pénalisé à chaque mort et tant mieux parce qu'elles sont assez courantes et violentes.

Et pour quelques dollars de plus

S'il est plaisant à jouer et bénéficie d'une très bonne ambiance, on est obligé de constater qu'il est répétitif dans sa structure qui consiste à capturer ou à tuer la cible puis à toucher la prime avant d'en choisir une autre. Au bout d'un moment, le jeu change un peu d'optique et c'est appréciable. Cela dit, ça reste juste un semi-reproche, car dans le genre FPS on ne peut pas dire que la variété soit un gros point fort.

Du point de vue level design, le jeu accuse son âge, car on évolue dans des couloirs avec assez peu de verticalité. Si les combats contre les boss essayent de se renouveler, ils sont souvent assez frustrants à cause de la brutalité des coups ennemis qui laissent peu de marge d'erreur, la sauvegarde rapide a été ici ma plus grande amie.

Les joy-con permettent de viser en option gyroscopique ; chacun verra ce qu'il en pense, personnellement ça allait très bien à la manette classique.

Lors de ce test, les voix en anglais n'étaient sous-titrées que lors des cinématiques. Un correctif devrait les rajouter pour les dialogues en jeu qui ne sont pas rares et parfois difficiles à comprendre entre le boucan et les accents à couper au couteau.

Notons enfin qu'il se termine en 10-12 heures, ce qui est une durée honorable pour un jeu du genre et s'il avait été plus long ça aurait peut être été de trop.

Oddworld: Stranger's Wrath est donc un bon jeu, mais qui accuse son âge. Néanmoins, on ne peut pas dire que les FPS pulullent sur Switch donc pour les fans de l'ambiance Oddworld qui ne pourraient y jouer ailleurs, c'est un achat qu'on peut recommander.

Testé par Aragnis sur Switch avec une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Android, Nintendo Switch, PlayStation 3, PlayStation Vita, Windows, Xbox, iOS
Genres Action, plateformes, tir, fantasy

Sortie 25 janvier 2005 (France) (Xbox)
20 décembre 2010 (France) (Windows)
21 décembre 2011 (France) (PlayStation 3)
2014 (France) (iOS)
2014 (France) (Android)
23 janvier 2020 (France) (Nintendo Switch)

Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.