Chronique en 180 secondes : Aperçu de Super Lucky's Tale

Dans ce monde où les sorciers, les sortilèges et les chats qui parlent ne sont plus un mythe, il existe un livre ancien renfermant de grands pouvoirs. Rien d’étonnant à ce qu’il attire alors la convoitise du chat sorcier le plus ambitieux du moment, Jinx, bien décidé à dominer le monde de Lucky et à conquérir sa sœur sans lui conquérir le cœur. Mais c’est sans compter sur la volonté propre du livre des Âges, qui emporte le groupe tout entier dans un monde coloré aux milles dangers. Ainsi, notre renard, s’il souhaite retrouver sa sœur et mettre un terme aux véhémences de Jinx, doit en parcourir les 4 hémisphères dont chacun est contrôlé par un membre du Kitty Litter, le gang de matous mal peignés de Jinx.

Attention. 3, 2, 1... Lancez le chronomètre ! 

Chacun de ces mondes se présente comme un hub d’où vous pouvez lancer les niveaux, réaliser des défis, dépenser vos pièces finement acquises, observer les environnements ou converser avec les habitants du quartier. Si la direction artistique est véritablement charmante et invite parfois à la contemplation, il n’est pas question de flâner pour autant : votre sœur est toujours prisonnière et, plus important pour votre objectif à cours terme, un membre du gang, servant ici de boss, rode dans les parages ! Pour l’affronter et passer au monde suivant, vous devez récolter les trèfles dans chaque niveau du présent monde.

Le titre étant un véritable hommage assumé aux plateformers de notre enfance, il y a fort à parier que certains des niveaux 3D raviveront vos souvenirs et vos heures passées sur Super Mario 64, Banjo-Kazooie ou encore Crash Bandicoot, quand ceux en 2.5 D vous feront penser à Donkey Kong Country. En cela, le jeu est clairement une réussite, même si l’on peut regretter qu’il respecte un peu trop les codes des jeux auxquels il rend hommage en proposant un gameplay basique sans grande originalité. En effet, le panel d’action de notre renard reste somme toute classique : courir, bondir, effectuer un double saut, mettre un coup de queue aux ennemis.

Alors, si la trop grande facilité d’un jeu engendre souvent l’ennui chez le joueur, celui-ci essaye de dynamiser sa proposition par le biais de nombreuses mécaniques de gameplay et par un bestiaire aussi étonnant que varié. Et il y arrive fort bien. Des lapins jusqu’aux chenilles, en passant par les golems de lave et les abeilles géantes, voire même des créations plus atypiques et osées tels que les cornichons géants, vous affrontez un peu tout ce qui peuple habituellement les mondes enchantés comme celui-ci… avant de tomber comme une merde à cause d’une caméra franchement mal fichue. Et oui, vous sentiez venir le traque(re)nard du portage ?  La caméra fixe qui remplace ici la liberté de mouvement offerte par la réalité virtuelle d'où provient notre renard à poils roux souffre parfois d'angles mal prédéfinis empêchant le joueur d'apprécier correctement les distances, l'espace --  et le temps, nous arrivons au terme de nos 180 secondes. 

De là à dire que Microsoft s’est sûrement dit qu’il tenait là un jeu de lancement pour sa Xbox One X à faible coût de production, fort du partenariat entre les deux géants américains, il n'y a un pas que je ne franchirai pas. Et, parce qu'après tout, il ne s'agit que de l'humble présentation d'un joueur à la vision forcément biaisée par son expérience propre, je ne peux que vous enjoindre à sortir de votre terrier et à essayer Super Lucky's Tale, au moins à moindre coût, pour vous forger un avis.