Test de Ys : Memories of Celceta - Les ruines d'une époque révolue

Sorti en 2012 sur PlayStation Vita au Japon puis en 2014 chez nous, Ys : Memories of Celceta est le quatrième épisode canonique de la série imaginée par Nihon Falcom. L'année dernière, le jeu profitait d'un portage sur PlayStation 4 sorti uniquement au Japon, à peine un an après sa disponibilité sur PC (Steam). Mais voilà qu'enfin cette édition PlayStation 4 débarque dans nos contrées dans une version en tous points identique à celle sortie l'année dernière sur PC. Trop tard ? Peut-être.

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La découverte du nouveau monde

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Adol Christin se réveille dans la ville de Casnan sans le moindre souvenir de qui il est et ce qu'il fait là. Il y rencontre Duren, un dealer d'information qui se lie d'amitié avec lui. Vraisemblablement survivant de la forêt qui entoure Casnan, dont peu de monde a pu réchapper en vie, Adol est chargé de l'explorer et de la cartographier moyennant un peu d'argent, une occasion dont il se saisit dans l'espoir de retrouver au fond de la forêt ses souvenirs oubliés. Et nous voilà partis vers une aventure hors du commun, la Grande Forêt qui entoure Casnan regorge de secrets et de peuples méconnus, Adol y fait la rencontre de nouveaux compagnons et découvre des civilisations qui vivaient là autrefois tout en se remémorant de quelques souvenirs, au gré des rencontres et des situations qu'il pense avoir déjà vécu. Épaulé par Duren, puis par d'autres qui se joignent à lui au fil des heures, notre héros se charge de cartographier la région tout en donnant un coup de main à tous ceux qu'il croise. De nature serviable, le héros est une sorte d'aimant à problèmes que l'on vient chercher à chaque fois qu'il faut résoudre un truc. De la quête fedex la plus basique dans laquelle il faut récupérer des objets en passant par un marchand qui nous demande de tenir la boutique pour qu'il puisse s'absenter quelques minutes, le héros se saisit de toutes les occasions pour donner un coup de main ou gagner un peu d'argent. Alors Ys : Memories of Celceta se disperse dans une narration abondante et pas toujours à la hauteur des attentes, avec des dialogues à rallonge et une histoire qui met plusieurs heures à décoller. Néanmoins, on ne peut pas lui reprocher une quelconque avarice : la trentaine d'heures nécessaire pour en voir le bout est extrêmement dense, avec une histoire qui ne cesse d'avancer et de nouvelles régions que l'on explore régulièrement. On rencontre des nouveaux personnages très souvent et les secrets sont nombreux sur chaque bouts de map que l'on explore pour remplir la carte. C'est d'ailleurs une des mécaniques qui pousse à y revenir. Bien que l'histoire soit assez peu captivante et pas toujours très bien racontée, à l'exception peut-être des souvenirs glanés ici et là qui sont souvent intéressants, la cartographie est ce qui nous a donné envie d'y revenir à chaque fois : il y a quelque chose de satisfaisant à explorer des lieux que la carte ne montre pas jusqu'à ce qu'on ait tout exploré par nous-même. Certes, le jeu reste très dirigiste et il n'y a souvent qu'une seule route à suivre, néanmoins on a ce vrai sentiment d'être un explorateur de ruines qui datent d'une vieille civilisation.

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Malheureusement, cette exploration se fait aussi au coût d'interminables diatribes de personnages pas bien passionnants. Les personnages que l'on croise ici et là sont parfaitement caricaturaux et manquent d'épaisseur, bien que certains parviennent à tirer leur épingle du jeu en faisant preuve d'humour pour retrouver notre attention au milieu de dialogues peu inspirés. Cependant, est-ce vraiment ce que l'on vient chercher dans Ys : Memories of Celceta ? Ce portage sur PlayStation 4 est surtout une belle occasion de se replonger dans son gameplay si particulier et on y retrouve rapidement tout ce que l'on a aimé à l'époque de sa sortie sur Vita. Très vifs, les combats en temps réel montrent des héros et des ennemis aussi rapides que puissants, proposant des combats dynamiques qui foisonnent de coups dévastateurs pour peu que l'on parvienne à ne pas s'y perdre. Facile à prendre en main avec une touche pour frapper et une pour esquiver, le jeu propose également une poignée de coups spéciaux qui se déclenchent en remplissant une jauge d'énergie. Utiliser ces coups spéciaux permet, en outre, de remplir une deuxième jauge qui débloque un coup ultime. Basique, mais extrêmement efficace, ces combats s'avèrent un peu plus stratégiques en confiant à chaque personnage une arme de prédilection qui est ensuite plus ou moins efficace selon le type d'ennemi que l'on attaque. Le joueur est donc contraint de changer régulièrement de personnage, sachant que l'on peut en utiliser trois en plein combat en passant de l'un à l'autre à la volée. Cette énergie déployée à rendre les combats aussi dynamiques que possible ne saurait toutefois pas faire oublier tous les à-côtés qui manquent parfois de profondeur. Le craft en fait partie : aussi quelconque qu'inintéressant, il n'apporte pas grand chose et relève plutôt de la corvée. Il en est de même pour la difficulté qui est parfois mal dosée et avec des boss aux attaques soudainement dévastatrices et inattendue, bien que la vivacité des combats permette au moins de faire quelques tours dans la zone histoire d'augmenter d'un niveau ou deux sans trop s'ennuyer. À condition toutefois de ne pas avoir lâché la manette à cause de la répétitivité générale du titre : aussi sympathique qu'il peut l'être, Memories of Celceta est un épisode qui abuse encore et encore des quêtes "fedex" ou des ennemis aux attaques un peu toutes similaires. Alors, finalement, l'essentiel de ce que l'on en retient relève de notre appréciation du gameplay et du plaisir que chacun trouve à enchaîner les combats.

Un jeu hors du temps

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Bien heureusement, Ys : Memories of Celceta peut compter sur une ambiance et un ton sympathique, à quelques pas de l'animation japonaise et de certains codes narratifs. Sa direction artistique tout en couleur reste tout à fait agréable et le jeu peut compter sur l'excellente bande originale de la Falcom Sound Team jdk avec des titres qui s'approprient chaque zone du jeu pour en tirer quelque chose d'intéressant. Certains titres deviennent vite entêtants, mais l'essentiel donne la patate quand il s'agit de taper des dizaines de mobs en cartographiant le monde de Memories of Celceta. Aussi kitsch que peut être la bande-son, elle symbolise finalement assez bien ce qu'est ce portage : 

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Mais si on est aussi sévère avec le jeu, c'est aussi parce qu'il nous a déçu sur les conditions du portage. Vilain graphiquement, il n'était déjà pas impressionnant en son époque sur Vita, alors imaginez bien qu'il aurait fallu un peu plus que des textures en haute définition et une résolution plus élevée pour le sublimer sur PlayStation 4 (ou sur PC, cette version sortie l'année dernière étant identique). Pire encore : le jeu souffre dans quelques zones de sérieuses chutes de framerate et même si ce n'est rien de comparable à ses performances sur Vita, on a bien du mal à trouver de quoi justifier de telles performances si ce n'est peut-être des fuites de mémoire pour un moteur d'une autre époque. En fin de compte, tout sent le réchauffé, l'ancien, dans Memories of Celceta. Ce n'est pas nécessairement un mal pour un jeu qui porte fièrement son côté "old school" et ce serait mentir de dire que l'on n'y a pas pris de plaisir. Néanmoins, les fans de la série y ont déjà joué sur Vita ou sur PC et l'état actuel du portage incite à la prudence de notre côté quand il s'agit de le recommander dans sa version PS4. Pas scandaleux, le portage reste malheureusement bien en-dessous de ce que l'on est en droit d'attendre d'un jeu initialement sorti sur une console portable en 2012. Notons enfin que ce nouveau portage du jeu ne s'accompagne toujours pas d'une traduction dans la langue de Molière.

Conclusion

Tardive, cette arrivée de Ys : Memories of Celceta a au moins le mérite de nous rappeler quelques bons souvenirs. Cependant, à l'image de son héros en quête de sa propre mémoire, certaines découvertes peuvent entacher une bonne impression d'antan qui peine à traverser les âges. Memories of Celceta ne parvient plus à convaincre malgré la bonne impression qu'il pouvait laisser en son époque sur Vita. Son gameplay hyper-nerveux n'a pas pris une ride, néanmoins ses quêtes "fedex" et son craft peu intéressant n'aident pas à rester captivé face à une histoire qui souffre de terribles temps morts. Le titre de Nihon Falcom accompagne sans mal des jours pluvieux où l'on n'a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent, mais son portage sur PlayStation 4 souffre de chutes de framerate difficilement pardonnables pour un titre qui, visuellement, rappelle à chaque instant qu'il vient d'une console portable. Surtout, les fans de la série ont joué au titre il y a bien longtemps sur Vita ou sur PC, tandis que les néophytes pourraient vite être rebutés par une technique et une structure d'un autre âge.

Test réalisé par Hachim0n sur PlayStation 4 à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes PlayStation 4, PlayStation Vita, Windows
Genres Action-RPG, fantasy

Sortie 27 septembre 2012 (Japon) (PlayStation Vita)
21 février 2014 (Monde) (PlayStation Vita)
25 juillet 2018 (Monde) (Windows)
19 juin 2020 (Monde) (PlayStation 4)

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