PDXCon : Vers la Victoire(3) des DLC

Empire of Sin reçoit sa première extension majeure ainsi que des changements de gameplay

On commence la conférence avec Empire of Sin, que j’avais pu tester l’année passée, qui se voit doté d’une première extension majeure.

Avant d’en parler, il faut savoir que le studio n’est pas resté inactif depuis la sortie du jeu. Ceux-ci ont bâti une véritable petite communauté (sur Discord et autre) avec qui ils échangent régulièrement des informations pour adapter le titre aux désidératas des joueurs, sur l’état du jeu et son équilibrage. À cet effet, le studio a triplé son effectif dédié à la communication, pour être le plus réactif possible et corriger tout ce qui a besoin de l’être le plus rapidement possible.

Pour le moment, ça a donné 3 grosses évolutions majeures depuis la sortie du jeu et du test que j’avais effectué :

• Une grosse mise à jour de la savehouse, mieux cachée qu’auparavant. Il sera plus difficile de l’atteindre (et donc d’éliminer un chef ennemi)
• L’ajout de la fonction autoresolve. Certains joueurs (dont j’ai fait partie) se sont vite retrouvés à gérer des IA agressives qui s’adaptent à leur propre jeu belliqueux. À un moment, il était impossible d’évoluer dans la campagne, car il y avait une attaque d’un gang adverse toutes les 30 secondes, qu’il fallait obligatoirement gérer. Avec la fonction d’autoresolve, on peut enfin déléguer les conflits faciles à l’IA et avancer dans sa partie
• Grosse mise à jour des gangsters : rééquilibrage, plus de compétences, affinités différentes.

Venons-en maintenant à l’extension.

Nommée « Make It Count », elle introduit une nouvelle bande de gangster, avec à sa tête Meyer Lansky qui est un gangster qui se repose sur l'économie, le contrôle de l'argent et de synergie au combat. .
Il y a aussi d’autres personnages comme les « Fixers », qui s’occupent de la médiation entre chefs de gang et à qui on peut emprunter de l’argent, à fort taux d’intérêt évidemment. Les deux sont liés et auront une série de missions qui présenteront les nouvelles fonctionnalités du jeu.

Avec cette extension vient aussi une grosse amélioration de l’interface de la carte, et sa gestion du territoire ainsi qu’un remaniement des stats, jugées trop lourdes à analyser.

Il y a aussi d’autres méthodes de victoires qui arriveront et une police plus présente dans les conflits entre gangs.

Paradox oblige, tout ce qui est contenu supplémentaire sera dans le DLC payant… mais tout ce qui est mécanique de jeu sera offert à tous les possesseurs du jeu de base. Donc ces améliorations seront disponibles pour tous.

Pour ceux qui n’ont pas encore joué à Empire of Sin, sachez que le tutoriel sera mis à jour en conséquence des nouveautés, bien entendu, donc si vous êtes curieux…

Une seconde chance pour Prison Architect

On le sait : depuis son rachat de la licence en 2019, Paradox cherche à rendre Prison Architect plus réaliste. Après un DLC sur le thème de l'écologie sorti en début d'année, l'éditeur suédois s'intéresse désormais à la réinsertion.

Chaque prisonnier libéré rapporte de l'argent au propriétaire de la prison l'ayant hébergé. C'est cool. Cependant, chaque prisonnier a également un pourcentage de chances de récidiver et, si cela se produit, il retournera en détention, infligeant une lourde amende au joueur par la même occasion. Ce risque de récidive est dépendant de plusieurs facteurs externes, tel l'âge ou la famille du condamné, mais peut aussi être influencée par le joueur de deux manières. Premièrement, ce dernier peut apprendre un métier aux prisonniers et les faire progresser dans l'exercice de celui-ci. Ainsi, les détenus auront plus de facilité à se réinsérer dans la société au terme de leur peine, diminuant le risque qu'ils cèdent encore à leurs instincts criminels. Cet ajout passe aussi par la création de nouveaux métiers, comme la boulangerie et les restaurants, lors desquels les délinquants interagissent avec d'honnêtes citoyens, facilitant également leur retour dans le monde extérieur. Afin de guider les prisonniers vers les métiers les plus utiles à leur réinsertion, il est possible de modifier les salaires octroyés par chaque job proposé.

Deuxième option : faire des thérapies de groupe. Plusieurs options sont là aussi possibles, afin de supprimer les troubles comportementaux des résidents. Enfin, notons aussi que ces programmes auront un impact sur la durée de la peine des détenus. Ainsi, il est possible d'offrir une réduction de peine aux personnes se comportant bien ou, à l'inverse, d'étendre la durée du séjour de ceux commettant des crimes dans la prison, afin d'éviter tout risque qu'ils ne nuisent encore davantage aux autres citoyens.

Je dois avouer que l'absence de programmes de réinsertion n'est pas vraiment ce qui me dérangeait le plus dans Prison Architect. Si je trouve l'idée intéressante, j'aurais aimé qu'elle soit mise en oeuvre de manière plus partielle : qu'il soit aussi bien possible de mettre en place une prison ultra stricte qu'une autre beaucoup plus libérale, sans que l'une ne soit favorisée au détriment de l'autre.

Crusader Kings voit lui aussi son contenu s'étoffer avec sa première extension

Crusader Kings 3 aura également sa première extension payante. Nommée « Royal Court », celle-ci poussera un peu le côté roleplay du titre, on pourra s’immerger un peu plus dans l’histoire de notre famille, de son évolution.

Royal Court nous offrira en effet la possibilité de posséder une Cour Royale, qu’on pourra décorer au fur et à mesure que notre famille prospérera ou gagnera des victoires. Un peu comme les monuments qu’on peut déjà ériger, mais ici ça sera visible dans votre cour. Cette petite fonctionnalité permet aussi l’intégration de quelques éléments de gameplay comme la possibilité de réaliser un patronat sur un artiste qui pourra vous produire des œuvres de son cru que ça soit artistique ou utilitaire. Les plus grands génies de leur temps étaient assez polyvalent.

Cette cour sera aussi le lieu ou vos vassaux s’inclineront devant votre rang, mais aussi là où vous devrez régler les problèmes de votre peuple dans le pur style "SIRE, ON EN A GROS !!" 

La culture aussi évoluera avec cette extension. Celle-ci pourra avoir des thématique (une culture belliqueuse, Sainte, etc.) ce qui donnera de nouvelle possibilité aussi dans l’évolution de votre peuple, ou des rapports avec les autres.

À ce propos-là, les peuples verront également leur « way of life » évoluer. Il sera possible, soit par un évènement aléatoire dans le jeu, soit par la volonté même du joueur, de changer les traditions de votre peuple, de les orienter, voire d’abandonner celles-ci comme par exemple sédentariser un peuple traditionnellement nomade. Cela coûtera beaucoup de prestige pour enclencher le processus, mais ca peut être intéressant selon le contexte. D’ailleurs, que ce soit tout votre peuple ou une partie de celui-ci qui a fait sécession pour changer de mode de vie, ce changement vous permettra de choisir le nom de cet peuple ou pays (ainsi que sa couleur sur la carte).

Une nouvelle valeur apparaîtra d’ailleurs dans le jeu avec la « Grandeur ». À l’instar du prestige, celui-ci s’accumulera selon vos exploits, votre cour, vos artefacts gagnés, etc. mais sera plus personnel à votre dirigeant du moment. Cela augmentera la qualité de vie de votre cour - meilleure nourriture, meilleures attractions - et fait potentiellement venir des invités plus prestigieux. Cette nouvelle valeur apportera aussi son lot d’évènements plus personnels à gérer au long de la vie de votre Seigneur, entre autres évènements qui ont aussi été rajoutés (comme l’apprentissage des langues).

Bref, un rajout de contenu, on fignole l’esthétique du jeu et on introduit des éléments de RP plutôt sympathique. Ce qui est suffisant, le titre n’ayant pas besoin de remaniement dans son gameplay, on se contente de l’étoffer.

Victoria 3... existe !

Plus de dix ans après la sortie de Victoria 2, la franchise se déroulant au 19ème et au début du 20ème siècle aura droit à un prochain opus. Jeu de Grand Strategy oblige, Paradox mise avant tout sur la complexité et sur la diversité des possibilités offertes au joueur. Concrètement, les joueurs pourront incarner des pays de trois tailles différentes - petits, moyens ou grands - aux objectifs fondamentalement différents. Si vous prenez le contrôle de la Suisse, n'espérez pas devenir maître du monde, même si les développeurs n'ont pas définitivement exclu cette possibilité. À la place, il sera beaucoup plus important de développer votre industrie, augmentant votre influence économique, plutôt que d'espérer conquérir vos vils voisins Français.

Ainsi, si la guerre fait partie intégrante du jeu, ce n'est absolument pas un passage obligé. De même, il sera très important de faire attention à la situation globale du monde. Imaginons que vous incarnez le Bhoutan et souhaitez accéder à l'indépendance. Si les Anglais sont empêtrés dans de nombreux conflits, vous pourrez en profiter. À l'inverse, si vous proclamez votre indépendance sans vous en soucier, vous risquez de vous faire écraser par plus fort que vous. Mieux vaut donc développer votre économie en guettant une opportunité.

Précisons que si les événements historiques seront possibles, ils ne seront pas irrémédiables : si l'esclavage est aboli en début de partie, la guerre de Sécession ne se déclenchera peut-être jamais. Il en est de même pour tous les événements majeurs de cette période (la Grande Guerre, la Révolution russe, etc.) : tous peuvent être réalisés, et les événements y conduiront naturellement, mais aucun d'entre eux ne peut être évité.

Enfin, la présentation de la technologie était assez intéressante. En effet, chaque progrès amenait avec lui son lot de conséquences néfastes. Ainsi, faire progresser la mécanisation améliore certes le rendement industriel, mais augmente également le taux de chômage ; si rien n'est fait, cela peut donc accroître l'instabilité. Il s'agira donc de trouver le bon équilibre, ce qui ne s'annonce pas évident.

Aucune date n'a été donnée concernant Victoria 3.