Test de Far Cry 6 - Je vous demande de vous arrêter...

Plus de deux ans après Far Cry: New Dawn, dont le succès fut mitigé, Ubisoft remet le couvert avec cette fois Far Cry 6. L’occasion de repartir pour un énième bac à sable où la pétarade est omniprésente.

Esposito au secours d’Ubisoft

De retour dans la jungle sur l’île de Yara où un régime totalitaire est mené par Anton Castillo. Un personnage dont Ubisoft s’est beaucoup servi pour faire la promotion du jeu, car ils sont allés chercher le célèbre Giancarlo Esposito. Acteur bien connu pour son rôle de Gus Fring dans Breaking Bad, mais aussi, et plus récemment, dans la série The Mandalorian où il joue le rôle de Moff Gideon.

Donc, maintenant que nous avons notre super vilain et notre terrain de jeu, il ne nous manque plus que Dani Rojas, notre protagoniste. Le sexe du personnage est libre de choix dès le début de l’aventure. Ce personnage ne manque pas de caractère pour envoyer chier la terre entière. Quelque peu cliché sur les bords, on ressent très vite les facilités scénaristiques liées à la vie de Dani qui, malgré un jeune âge (25 ans), n’a pas une carrière militaire justifiant son utilisation des armes plutôt aisée.

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Si l’histoire de Far Cry 6 est séduisante dans un premier temps, on est rapidement pris par une émotion très étrange de "je m’en fous en fait". Certes, une fois de plus, on nous offre un vilain haut en couleur, mais le reste est assez insipide, inodore et complètement déjà vu. D’ailleurs, c’est un des points que je reproche le plus à Ubisoft avec Far Cry 6 : ils ont préféré nous donner encore plus de déjantés plutôt que d’écrire des personnages avec une profondeur intéressante.

À la fin de mon test sur Far Cry New Dawn, j’écrivais les mots suivants :

À l’instar de Far Cry 5, New Dawn n’est pas un mauvais jeu, mais il ne marquera pas les esprits. À notre avis, Far Cry est en train de vivre ce qu’Assassin’s Creed (autre licence Ubisoft) a vécu. Ne serait-il pas temps de mettre en standby la licence pour réfléchir à des changements, que ce soit en termes de narration ou de gameplay ? 

Ubisoft a clairement fait l’inverse et nous sort aujourd’hui du déjà vu totalement déjanté. Certains aimeront, d’autres y verront une énième lassitude.

La démesure du shooting

Dès les premiers instants, Ubisoft nous montre qu’ils n’ont pas envie de faire dans la logique et le raffiné. On vous file un sac à dos lance-missile (Supremo) et un compagnon crocodile qui vous obéit au doigt à au sifflet. Ah, désolé, j’avais l’impression d’être dans un truc plutôt sérieux, mais en fait pas du tout. Ces éléments de gameplay font qu’à partir de ce moment-là, plus aucun moment un tant soit peu sérieux n’a de sens. Une touche vous permettant, littéralement, de réduire à néant un camp d’ennemis.

Far Cry 6 évolue sur un nouveau système d’équipement et notamment via les armes qui disposent maintenant de différents types de munitions en fonction des ennemis que l’on rencontre. Un système qui pourrait se montrer exigeant, mais au vu du nombre d’armes portées (4), cela se montre relativement facile et même dispensable de passer par ces étapes. Simplement, vous ressentirez plus de difficultés à tuer les ennemis.

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Autre changement, il n’y a plus d’arbre de talents. Celui-ci est remplacé par l’équipement que vous portez et trouvez au fur et à mesure de votre aventure. Certains pantalons vous donnent une vitesse améliorée alors que les vestes vous fournissent plus de munitions...Un système qui est assez agréable, mais manque cruellement de profondeur, car au final, peu importe ce que vous portez, cela ne change pas fortement votre expérience de jeu. Ainsi, quelqu’un habille en A n’aura pas une sensation différente de celui habiller en B.

On retrouve aussi des éléments se rapportant à d’autres Far Cry comme la récolte de ressources contre des objets. Cela vous permet aussi de construire des magasins afin d’acquérir d’autres éléments de récompense.

Et donc finalement, Ubisoft nous offre ici toujours plus de possibilités, mais celles-ci restent anecdotiques. Vous n’êtes clairement pas obligé de vous enquiquiner à débloquer telle ou telle arme pour ressentir une expérience différente. D’ailleurs, je me suis surpris à me tromper de touche et à envoyer mon lance-missile sur un camp... Tellement téléguidé le truc qu’il a tué quelqu’un à lui tout seul et cela à 50-100 mètres de distance...Pourquoi se faire chier ?

Yara, les disparus 

Yara est un terrain de jeu comme on les connaît bien maintenant dans la franchise Far Cry. Des campements à reprendre (cette fois-ci les zones sont divisées en niveaux), des checkpoints, des défis stupides et des quêtes annexes aussi idiotes que déjantées.

Toutefois, il est difficile de ne pas tomber sous le charme de Yara et de sa jungle qui nous rappelle vaguement les premiers pas de Far Cry premier du nom. Clairement, le jeu est incroyablement bien optimisé pour offrir, sur PC, des graphismes d’une réelle beauté, mais surtout avec une fluidité qui tient la route et ce même en mode RTX. On doit remercier l’AMD FSR qui fait ici un travail incroyable. Petit point noir par contre, on peut parfois constater un clipping ou des animations saccadées au loin. Cela reste toutefois anecdotique et on reste sous le charme des performances solides du titre malgré les bugs inhérents aux mondes ouverts (chevaux qui volent....).

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Comme à chaque titre Ubisoft, on peut une nouvelle fois revenir sur l’intelligence artificielle du titre qui est toujours aussi mauvaise que ce soit au niveau des alliés ou des ennemis. On a limite l’impression qu’il ne faudrait pas frustrer le joueur avec un ennemi trop intelligent. Alors attention, on a droit à un super mini jeu de combat de coq qui se veut une réelle innovation en matière de jeu de combat... C'est faux.

On ne parlera pas de la physique du jeu qui est totalement à l'ouest... Pour preuve, essayez simplement de faire un frontal entre un cheval et une voiture, vous seriez étonné.

Ubisoft ne retient, une nouvelle fois, aucune des leçons du passé et capitalise sur ce qu’ils font déjà depuis plusieurs épisodes maintenant. Proposer un terrain de jeu gargantuesque sans finition ni cohérence reste toujours problématique. En revanche, le jeu prend vraiment un intérêt quand on joue en co-op, car l’émulation est au rendez-vous et on s’éclate à faire n’importe quoi, n’importe comment.

Durée de vie : 10 minutes

Far Cry 6 ne compte finalement que sur un bon méchant, mais qui n’apporte rien de nouveau à la franchise. De plus, Ubisoft ne fait même plus d’efforts et vous donne en main une série d’objets aussi fun que chiants à utiliser tellement cela réduit l’intérêt du shooting à néant.

Ubisoft ne semble pas non plus apte à proposer une version sérieuse de son titre. On enchaîne les situations dramatiques sur des moments gênants voire ridicules. Aucune émotion ne prend le dessus. C’est un peu comme-ci vous étiez dans votre fast-food favori dans lequel on vous propose une viande de premier choix, mais des frites moisies et une boisson à vomir. Et c’est malheureusement ce qu’offre le studio actuellement. On répète les mêmes idées inlassablement, on vend un nouveau méchant sur lequel on base sa communication et derrière, ça s’essouffle très vite. 

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Comptez une vingtaine d’heures pour arriver au bout de la campagne qui se conclut sur des évènements assez étranges au final et là encore, on ne comprend pas forcément où Ubisoft veut amener la licence. Si c’est pour nous ressortir la même recette encore et encore, comme cela a été le cas avec Assassin’s Creed, c’est peine perdue, clairement. D'ailleurs, la méthodologie est la même que Far Cry 5, à savoir : île de départ, lieutenant dans la grande map, un fameux produit qui rend les gens malade...

Si vous aimez la sauce Far Cry, vous en reprendrez sans soucis une couche, mais attention à ne pas en devenir malade à un moment. Si vous n’avez pas trop aimé les titres précédents, fuyez pauvres fous, celui-ci n’invente rien de nouveau qui ne mérite d’être découvert sous une promotion. 

Test réalisé sur PC par Glaystal à partir d'une version fournie par l'éditeur.

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Plateformes Google Stadia, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S
Genres Tir, tir à la première personne (fps), contemporain

Sortie 7 octobre 2021 (PlayStation 5)
7 octobre 2021 (Xbox Series X|S)
7 octobre 2021 (Google Stadia)
7 octobre 2021 (PlayStation 4)
7 octobre 2021 (Xbox One)
7 octobre 2021 (Windows)

1 jolien y joue, 2 y ont joué.