Test de Just Dance 2019 : Alors on danse ?

Il n'y a pas qu'EA et 2K qui ont des sorties annuelles : Ubisoft aussi, avec sa licence Just Dance. Plongée au coeur de la nouvelle mouture, pour bouger votre boule pendant les fêtes.

Bon, on a pris un peu de retard, mais on vous le livre quand même avant les fêtes, histoire de rendre service à tout le monde. Qui dit fin d’année dit soirées plus ou moins pourries que ce soit avec les collègues, les “potes” ou la famille, avec des activités toutes plus ou moins intéressantes. Devenu aux côtés de SingStar ou Rock Band une solution de facilité pour animer les soirées de ceux qui ont un salon assez grand pour y jouer, Just Dance revient dans une nouvelle mouture 2019.

Chante, danse et mets tes baskets

Alors, vous n’en avez peut-être jamais entendu parlé, donc on va brièvement rappeler de quoi il s’agit. Just Dance, kezako ? C'est un jeu tout simple apparu à la belle époque des jeux de rythme qui vous oblige à vous lever du canapé pour danser voire chanter sur certaines des chansons les plus populaires du moment (même si cela se discute sur cet opus, on y reviendra). Comment ça marche ? Et bien... Si vous avez une Switch, vous dansez avec le Joy-Con dans votre main gauche ; si vous êtes sur PlayStation 4, vous danserez avec votre téléphone dans la main et l’application du jeu lancée dessus et sur la bonne vieille Xbox One, vous pouvez opter pour l'application mobile ou utiliser Kinect (oui, il existe encore, même si il n’est plus vendu et c’est d’ailleurs de très loin la solution la plus pratique pour jouer au jeu).

Une fois en place, le but est simple : copier les mouvements des danseurs sur l’écran au fil de leurs chorégraphies, aussi fidèlement que votre sens du rythme le permet. Il y a de quoi s’amuser et se défouler seul, mais le jeu prend tout son sens quand vous y jouez entre amis, puisque pas moins de 6 utilisateurs peuvent se partager le dancefloor. Alors attention, hein, jouer à 6, c’est drôle, mais ce n’est clairement pas possible dans toutes les conditions, il faut quand même énormément de place et de recul par rapport à l’écran pour pouvoir se permettre ce genre d’excentricité.

Ce sont les bases du jeu, c’était déjà les bases du jeu l’an passé et l’année d’encore avant. Cette année, l’application mobile est toujours aussi décevante (elle ne marche toujours pas sur tous les types d’appareils Android - malgré deux essais sur un Huawei P20 et un One Plus 5T), mais il n’y a guère de nouveautés en ce qui concerne les mécaniques et les possibilités offertes par le jeu : voilà 40 chansons, et bien, dansez maintenant.

Une bamba triste

Mais voilà, cette année, la sélection des titres sur lesquels on danse est un vrai faux pas : on n’osera pas dire que c’était intentionnel de la part d’Ubisoft, qui souhaite pousser un peu plus encore son pass Just Dance Unlimited (un abonnement annuel d’une vingtaine d’euros qui vous permet d’avoir accès à la quasi-intégralité des chorégraphies des éditions précédentes du jeu via une plateforme de streaming), mais la liste de cette année est un tel flop qu’on a vraiment eu du mal à trouver une chanson qu’on avait vraiment envie de rejouer une fois le rang de megastar (la plus haute distinction possible en terme de scoring sur chaque morceau) atteint. Cette année, 40 titres, assez variés au demeurant, avec du vieux, du récent, de l’ethnique, du loufoque, mais au final rien qui ne soit vraiment marquant, si ce n’est peut-être la chanson extraite de la bande originale du dessin animé Coco. Noyés entre de la pop vocodée et des artistes à peine célèbres surjoués partout, on trouvera bien sûr, chacun en fonction de ses goûts, des morceaux et mouvements qui nous plaisent et certains se focaliseront sur les chorégraphies plus que sur la musique, mais ce n’en fut pas moins fort décevant par rapport à l’an passé.

La plupart des caractéristiques de l'an dernier sont toujours présentes, malgré quelques changements notables, notamment dans l’interface qui connaît un lifting assez drastique. Par exemple, il n'y a plus que deux options sur l’écran d’accueil : le mode Enfant et Just Dance. Comme l’an passé, la première option propose des chansons ainsi que des danses pour les plus petits et la seconde donne accès à l’ensemble des fonctionnalités du jeu. L'onglet World Tour a disparu et est intégré directement au mode Just Dance. Le mode Sweat (qui suit les calories dépensées au cours de vos sessions) et les playlists sont toujours là, tout comme ce foutu système de gacha qui fait que tu dois jouer encore et encore et encore pour engranger de la monnaie virtuelle à investir dans cette machine et espérer débloquer tout le contenu du jeu, parce que bien évidemment, la chorégraphie extrême que vous voulez vraiment travailler n’est disponible que par ce biais et ne veut bien sûr pas loot du premier coup. Parce que bien sûr, tout le monde est super impatient de récupérer un nouvel avatar pour sa fiche de danseur ou un sticker à la manque et que, évidemment, cela ne pose de souci à personne de devoir se manger 215 contenus déblocables avant de récupérer tout le contenu chorégraphié...

Dernière danse

L’interface est cependant bien plus navigable maintenant qu’elle ne l’était. C’est un choc au premier regard et les habitués grinceront sans doute des dents en mode “Où suis-je ?” parce que les différentes options ne sont pas forcément très visibles, mais dans l’absolu, on s’y fait très vite et on y gagne vraiment en ergonomie en comparaison des précédentes moutures, notamment pour ce qui est de la recherche à l’aveugle des titres. On a par contre moins apprécié l’approche “jouer pour déverrouiller” proposé par le titre : en effet, il n’y a rien de plus frustrant quand vous achetez un jeu pour une soirée et que l’ensemble du contenu n’est pas disponible dès le lancement, encore plus quand personne ne veut se dévouer pour danser les premières chorégraphies parce que “C’est pas mon style”, “Holala, je vais me taper la honte” ou “Nan, je peux pas blairer le/la chanteur/chanteuse”.

En terme de chorégraphies, à vrai dire, pas grand chose à noter cette année. On ne saurait trop dire si c’est lié au manque d’attractivité de la sélection de chansons ou si c’est tout simplement les chorégraphies qui peinent à se renouveler, mais toujours est-il qu’on a eu bien du mal à trouver une chorégraphie qui soit particulièrement intéressante. Bien sûr, dès qu’on va chatouiller les versions Extrême, on se voit offrir un véritable défi et certaines des chorégraphies de groupe sont vraiment bien loufoques, mais au final, on serait bien en peine de trouver un vrai favori. Ok, si, d’accord, on vous ment, le favori est tout trouvé avec Mi Mi Mi : autant on peut détester la chanson, autant on ne peut dénier l’effort fourni par Ubisoft pour proposer une mise en scène différente avec un clip en stop motion dans lequel ils ont intégré une de leurs danseuses.

Crache ta ballerine, Myrhdin

Bilan un peu mitigé cette année, principalement sur le plan musical, car on ne le dira jamais assez : la sélection de cette année aurait pu être bien meilleure (ce sera peut-être très personnel, mais autour de nous, bon nombre de joueurs, férus ou occasionnels, partagent cet avis après quelques soirées sur le jeu). Pas vraiment de changement, pas vraiment d’amélioration non plus si on omet la nouvelle interface qui est aussi intéressante que perturbante pour les vieux de la vieille. En bref, on n’a pas l’impression d’avoir vu la même progression que l’an passé.

Just Dance 2019 garde intactes les bases qui ont si bien fonctionné pour lui et qui ont fait son heure de gloire, mais commence à vraiment stagner et les “innovations” apportées sont soit totalement dispensables soit juste horripilantes (qui a dit gacha ?). On voudrait des titres qui soient de vrais hits, pas de randoms “one-hit” wonders. On veut des chorégraphies qui donnent envie à tout le monde de danser sur des titres qu’ils adorent. On veut plus de Shakira, plus de Britney, on voudrait bien un jour du Beyoncé et si on comprend la place accordée aux jeunes pousses comme Dua Lipa ou Camila Cabello, l'ensemble reste quand même bien moins attractif que l'an passé par exemple. Franchement, si on n’avait pas reçu ce titre dans le cadre de ce test (et eu une demoiselle à la maison qui entend participer aux sélections mondiales), on serait peut-être resté sur la mouture 2017 avec un abonnement Just Dance Unlimited : c'est quand même bien moins cher.

Just Dance restera le roi de vos fêtes, mais il commence à clairement montrer des signes d'épuisement.

Ce test a été réalisé sur une version Xbox One du jeu gracieusement fournie par l'éditeur du jeu. Sa publication n'est le fruit d'aucune transaction commerciale entre JeuxOnLine et l'éditeur du jeu.

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