Test de MADiSON - Tu auras peur
Je me réveille dans une pièce sombre, mes mains sont couvertes de sang. À la porte, mon père frappe et me demande, en pleurs, ce que j'ai fait. La tête est lourde, la télévision ne capte rien et je réalise mon erreur... l'épluchage de patates sous kétamine, c'était un challenge Tik Tok débile.
Une ambiance efficace
MADiSON, ça démarre pareil, mais pas pour les mêmes raisons.
Développé par et premier né du studio indépendant BLOODIOUS GAMES, le jeu arrive auréolé de previews très positives et il faut admettre que dès le départ, il sait mettre dans l'ambiance.
Que ce soit par le visuel avec cette pièce où on démarre, les coups à la porte, la voix du père et celle de notre propre personnage, Luca, qui ne comprend pas (comme nous) ce qui se passe, ça démarre fort.
Aucun objectif qui apparaît à l'écran, aucun tutoriel qui nous prend pas la main, c'est en avançant qu'on apprend à jouer.
Rien de bien compliqué, les déplacements (à la première personne) se font au stick et quand un élément est activable, il suffit de le pointer pour qu'on nous indique que la gâchette de droite permet une interaction. On peut décider de jouer en mode difficile, ce qui enlève les indicateurs visuel et complique l'expérience tant les environnements peuvent contenir de choses et qu'il peut être difficile de savoir ce qui est activable ou pas.
Très rapidement, on comprend que le but de l'aventure est de découvrir ce qui s'est passé dans cette maison et à quel point on est nous-même coupable.
Escape room horrifique
La progression dans MADiSON est très inspirée des jeux d'Escape Game dans le sens où la progression est régulièrement bloquée par élément qu'il faut solutionner que ce soit une porte fermée à clé, un cadenas à code ou encore un coffre dont il faut la combinaison.
Sur ce point, le jeu m'a laissé une sensation un peu mitigée, car si cela est plutôt bien fait, l'enrobage ne cache pas vraiment les mécanismes, ce qui peut nous faire de temps en temps sortir de l'histoire, c'est-à-dire qu'au lieu de chercher à comprendre le mystère on réfléchit en mode "alors quel objet me faut-il pour débloquer tel truc ?"
Si la maison peut tout d'abord donner une impression de monde ouvert, on se rend vite compte que tout est pensé pour se débloquer dans un ordre bien précis. On regrette d'autant plus le temps perdu au départ à tenter de résoudre des énigmes pour lesquelles on se rend compte des heures plus tard que ce n'était pas le bon moment.
C'est dommage d'autant que MADiSON met en permanence le joueur sous pression à travers son ambiance sonore. On entend des portes qui grincent, des objets qui tombent ou encore des voix alors que rien de tout cela n'est visible. Est-ce dans la tête du personnage ? Ce tiroir que j'avais fouillé est maintenant fermé, qui a fait ça ? À moins que je l'ai moi-même fermé ?
Quelques facilités
Le jeu abuse aussi un petit peu trop à mon goût des "effet magiques" : par exemple, on passe une porte, on se retourne et derrière nous tout a changé. C'est dommage, car la maison dans laquelle on démarre a une vraie cohérence dans ses pièces et son agencement et j'aurais préféré que cela soit exploité de façon plus réaliste ce qui aurait sûrement renforcé la tension. D'un autre côté, cela permet plus tard d'étendre les possibilités ; je ne peux en dire plus sans spoiler.
On dispose également d'un appareil photo de type polaroïd permettant de "franchir la barrière entre le monde réel et celui des esprits". On peut l'utiliser n'importe quand mais en mode normal le concepteur a décidé de parsemer les endroits où ça sert de photos pour bien indiquer au joueur que c'est le moment. Là encore, ça rejoint mon reproche global sur le jeu de mécanismes (pas forcément mauvais à la base) qui prennent parfois le pas sur le ressenti. En mode difficile, sans ces indications ni la signalisation des objets avec lesquels on peut interagir, je pense que le jeu est frustrant.
Mais un ensemble efficace
Dans le genre horreur, pas toujours bien gâté, MADiSON se situe dans le haut du panier : la réalisation est bonne, les jumps scare fonctionnent et le mystère est intriguant.
Et c'est justement parce qu'il est bon que sont plus regrettables ces quelques choix de design qui font un peu sortir de l'histoire.
J'en ai déjà cité certains, mais que penser de cet inventaire limité à 8 objets qui oblige à faire des aller/retour au coffre pour se délester afin d'en ramasser d'autres ? Cela n'apporte rien d'autre que de la frustration.
Plus discutable : on ne peut pas mourir. Au pire, on se fait un peu malmener et on repart d'un peu plus loin. Chacun aura son avis là dessus, mais personnellement j'ai un peu regretté de pouvoir me balader en me disant qu'au pire j'allais réapparaître un poil avant.
La durée de vie est un peu faible, comptez 5 à 8 heures pour terminer, selon que vous bloquiez ou non, bêtement ou pas, sur certaines énigmes. Aucune ne m'a paru particulièrement compliquée, j'ai par contre perdu au moins une heure parce que je ne cliquais pas sur les bons pixels d'une planche.
Aussi plaisant pour ce qu'il est qu'agaçant pour ce qu'il aurait pu être tant sa mise en scène de l'horreur est efficace, visuellement réussi, avec un très bon doublage (anglais uniquement) MADiSON occupera les amateurs du genre pendant quelques soirées qui laisseront un bon souvenir d'horreur malgré ses défauts de jeunesse.
Testé par Aragnis sur PS4 Pro avec une version fournie par l'éditeur
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Plateformes | Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series X|S |
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Genres | Action-aventure, survie, survival-horror, contemporain |
Sortie |
8 juillet 2022 (Monde) (Windows) 8 juillet 2022 (Monde) (Xbox One) 8 juillet 2022 (Monde) (PlayStation 4) 8 juillet 2022 (Monde) (Nintendo Switch) 8 juillet 2022 (Monde) (PlayStation 5) 8 juillet 2022 (Monde) (Xbox Series X|S) |
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