Test de Sherlock Holmes: The Awakened - Élementaire mon cher Cthulhu

L’horreur ne va pas sans l’imagination

Au 221B Baker Street, le docteur Watson discute avec Sherlock Holmes d’un problème de disparitions mystérieuses. Notre célèbre détective a justement besoin d’une nouvelle enquête pour titiller son cerveau et nous voici lancés dans une aventure qui cache bien plus de questions que de réponses. Rapidement, il apparaît que ces disparitions sont en fait liées à une secte dont les motivations ne sont pas de vous vendre un bouquin, mais plutôt de réveiller une entité maléfique (pour changer). Le jeu nous offre donc un crossover entre les univers de Doyle et de Lovecraft et, le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fonctionne plutôt bien.

Si le pitch de l’aventure tient en quelques lignes, il est intéressant de noter les comportements de Sherlock Holmes à mesure que celle-ci progresse. Entre la folie et la réalité, il ne semble y avoir qu’un fil assez fin et pas toujours très clair. Notre visite d’un hôpital psychiatrique en Suisse ne risque pas d’arranger nos affaires non plus. The Awakened vous propose ici plusieurs enquêtes (réparties en 8 chapitres) tout aussi intéressantes les unes que les autres, mais surtout différentes dans leurs approches : résoudre un crime, retrouver la trace d’un disparu, comprendre les mécanismes de certains passages, …

Graphiquement, le jeu reprend à peu près les mêmes assets que ceux de Sherlock Holmes : Chapter One tout en nous proposant, bien entendu, un Watson différent et plus proche des écrits de Conan Doyle. Toutefois, c’est une véritable cure de jouvence pour le titre qui se veut très fidèle dans ses décors, mais avec un moteur plus puissant (Unreal Engine 3) qu’à l’époque. On notera toutefois que celui-ci, en comparaison des récentes productions, montre rapidement ses limites dans les détails, mais il reste agréable à l’œil malgré tout.

Un fait hors de l’ordinaire est plutôt un indice qu’un embarras

Le cœur du jeu se veut donc de résoudre des enquêtes et reprend avec brio les bases mises en place par Chapter One. On retrouve donc le fameux palais mental qui permet d’associer des preuves pour en obtenir une conclusion, l’analyse de certains personnages pour étayer un portrait, mais aussi la reconstruction des évènements d’un lieu en cherchant des preuves.

Ce panel de compétences permet sincèrement de se mettre dans la peau du détective même si, dans la finalité, les possibilités offertes restent moindres et il est impossible d’arriver à un résultat totalement faussé. De ce fait, même si vos déductions sont mauvaises, vous aurez tout de même l’occasion de recommencer encore et encore jusqu’à avoir la bonne solution. Un aspect qui peut paraître simpliste, mais qui permet aussi d’éviter une trop grande frustration. Il est à noter aussi que le jeu a été développé en une année via une campagne Kickstarter. Il est donc peu probable que le studio ait le temps et les moyens d’ajouter une profondeur au jeu comme le fait d’avoir de multiples possibilités dans la résolution des enquêtes.

Les enquêtes ne sont pas forcément évidentes à résoudre et, parfois, un simple détail échappera à votre vigilance, vous empêchant d’arriver à la conclusion. Il est important de prendre le temps d’inspecter chaque détail des lieux pour finir par trouver les différents indices. Attendez-vous donc à être bloqué, mais ne baissez pas les bras ! Il faut parfois épingler différents indices pour en débloquer d’autres, prenez donc le temps de bien tout passer en revue !

Un point un peu regrettable dans le jeu est que le système de tenues n’a malheureusement quasi aucun impact sur le jeu et n’est pas du tout exploité. De ce fait, sa présence est juste un reliquat de Chapter One et il aurait été préférable de ne pas le mettre pour éviter les faux espoirs. On notera aussi que les animations de personnages sont un peu rigides et pas toujours très naturelles. De plus, on regrette que le jeu ne permette pas de mieux analyser les endroits où l’on se trouve. On utilise la gâchette à la manière d’un Révélio d’Hogwarts Legacy et ce n’est pas forcément le plus fun.

Rien n’est petit pour un grand esprit

Frogwares a réussi, une nouvelle fois, à remettre au goût du jour l’un de ses titres. L’une des principales forces du titre réside dans sa narration qui offre ici un cadre horrifique plutôt bien pris en main. Le gameplay continue de faire son office depuis Chapter One et cela fonctionne même si cela reste un peu vieillot. L’ambiance du jeu est très bien réussie et on sent le moteur graphique a permis justement d’apporter plus de profondeur à l’écriture.

J’ai vraiment apprécié mes heures passées sur le titre même si celles-ci furent courtes (6 heures). L’ambiance est bonne, le rythme est très bien géré et on trouve une réelle diversité tant dans les environnements que dans les énigmes. Et j’ai encore plus de respect pour Frogwares sachant qu’actuellement, ils vivent une période catastrophique au vu de la guerre qui sévit. Bravo et merci à eux de continuer à nous offrir du contenu aussi qualitatif.

Le jeu est actuellement disponible sur PC, PlayStation 5/PlayStation 4, Xbox Series X|S /Xbox One et Switch au prix de 40 euros. Un coût important au vu du nombre d’heures qui vous attend, mais je pense que pour une fois, on peut faire un effort pour soutenir le studio et profiter de leur talent non ? 

Test réalisé sur PC par Glaystal à partir d'une version fournie par le développeur.