Test de Shattered Heaven - Vous reprendrez un peu de divin ?

Nietzsche est mort, signé Dieu.

Le monde est en perdition depuis que le dieu du coin est à l’agonie. Une terrible malédiction tourne en boucle au point que les gens ne peuvent plus ni dormir ni avoir d’enfant et meurent à 40 ans. La seule manière de venir à bout de ce cauchemar ? Offrir une Vestale et ses deux gardes du corps en sacrifice dans un rituel appelé : « La Guerre de l’ascension ».

Un pitch assez simple dans ses fondations, mais qui connaît de nombreuses ramifications au fur et à mesure que vous évoluez dans ce titre. Votre groupe est composé d’Andora, la championne d’Ashram, et de ses deux gardiens (Magni et Ishana). Si la personnalité de chaque personnage est bien appuyée, ils ne sont pour autant pas clichés et leurs histoires se développent elles aussi à mesure que vous progressez dans votre ascension. Si la majeure partie de l’histoire se déroule en allant de région en région pour combattre vos ennemis, elle se fait aussi dans vos quartiers au sein du HUB. De quoi donner plus de profondeur au pitch principal, mais aussi comprendre les motivations de chaque personnage.

Pour un jeu de cartes de type roguelike, il est assez étonnant d’avoir une histoire aussi bien fournie. On regrette par contre que celle-ci ne soit pas traduite dans la langue de Molière que ce soit au niveau de l’écrit ou des voix. Concernant ces dernières, le doublage est d’une réelle qualité pour l’ensemble des personnages. On espère que le temps passé en accès anticipé permettra au studio d’offrir une traduction à ce titre qui le mérite amplement.

Un des points qui m’a vraiment séduit sur le titre est notamment tout l’aspect musical pris en charge et ce dès les premiers instants. Une attention particulière qui permet d’être en phase avec ce que nous vivons en jeu. Par exemple, dans le HUB, on retrouve des chœurs et une mélodie très religieuse.

Personnellement, j’ai trouvé le début de l’histoire assez simpliste, mais, assez rapidement, j’ai été surpris par la profondeur apportée notamment autour du personnage d’Andora. Ses relations avec les autres Vestales et sa manière d’appréhender les évènements en font un personnage bien plus complexe que dans sa présentation initiale.

Melting Pot de bonnes idées

L’ambiance de Shattered Heaven est vraiment particulière grâce à une direction artistique à la fois colorée, détaillée, mais aussi très sombre dans sa manière d’appréhender les environnements et les ennemis. C’est un mélange vraiment intéressant qui permet d’apporter à la fois de la légèreté dans les dialogues, mais aussi du dramatique dans les scènes que nous vivons. Un élément clairement maîtrisé par Leonardo  Interactive.

Je vais essayer de vous décrire au mieux l’expérience de jeu que vous vivez en matière de mécanique. Tout débute au niveau du HUB qui est en fait la tour de l’ascension. Au sein de celle-ci, vous trouvez plusieurs endroits à utiliser entre vos phases de combats :

L’apothicaire, chez qui nous mélangeons différents ingrédients trouvés durant nos missions. Les résultats sont, au départ, totalement inconnus. À chaque mélange effectué, vous découvrez le résultat qui s’inscrit dans votre carnet de recettes. Les éléments obtenus vous permettent d’offrir des avantages à vos alliés ou des désavantages à vos ennemis.

L’étal du marchand vous permet d’acheter des ingrédients, des consommables ainsi que quelques accessoires à équiper sur vos héros. La monnaie utilisée est l’os que vous récupérez durant vos missions.

Les quartiers qui vous permettent de discuter et d’aller plus en profondeur dans les relations entre les différents protagonistes.

Le grand autel offre la possibilité de modifier votre deck de carte pour chaque personnage, de changer votre équipement et de dépenser vos points de talents.

La forge noire vous permet d’améliorer les éléments passifs du jeu via une autre monnaie : les os noirs. Un élément important qui vous permet de réduire les restrictions des decks, de réduire les prix au marchand ou encore d’améliorer passivement vos héros.

Le dernier point disponible est celui vous permettant d’aller en mission. Outre la mission principale, il vous est aussi possible de choisir des missions secondaires afin d’obtenir plus de monnaies à dépenser. Une fois votre mission sélectionnée, vous devez choisir un niveau de difficulté allant d’aventurier à élu (facile à difficile). À noter que finir l’ensemble d’un donjon en mode élu débloque certains accessoires uniques.

Au départ de votre mission, vous découvrez des bonus et des malus liés à la mission. Il vous est aussi possible de choisir un handicap qui vous rapportera un nombre d’os noirs en fonction de celui que vous prenez. Il vous est aussi possible de ne rien choisir. Finalement, vous obtenez une carte à mettre dans le deck de chacun de vos personnages. C’est un point intéressant du titre : chaque personnage évolue avec son propre deck et les moments de « draft » (choix) sont généralement là pour déterminer dans quel deck vous mettez l’une ou l’autre carte.

Une fois tout cela fait, le déroulement est assez similaire à chaque mission : vous avancez sur des cases pouvant renfermer un combat, un évènement aléatoire, une zone de repos, un trésor… Durant les combats, chaque personnage a deux points d’actions à utiliser. Une carte, en fonction de son effet, coûte entre un et deux points. Les héros et les ennemis jouent à tour de rôle. Il est important de noter que chaque personnage dispose aussi d’une mécanique unique. Par exemple, Andora gagne des points d’acensions à chaque fois qu’elle joue une carte d’une couleur (bleu, vert, rouge). Une fois les trois couleurs utilisées, elle gagne un rang lui offrant un bonus (par exemple, le premier rang lui permet de récupérer deux points de vie à chaque round). L’utilisation de la mécanique permet d’être plus compétitif face à vos ennemis donc ne négligez pas celle-ci. Finalement, chaque personnage a des compétences à débloquer via l’arbre de talent. Celles-ci ont généralement un temps de réutilisation plus ou moins long en fonction de la compétence ou, pour Magni, elles utilisent sa ressource accumulée via ses cartes.

Chaque fin de donjon met en scène un boss avec une mécanique particulière, mais aussi trois barres de vie à descendre. Chacune de celle-ci correspond à une phase. Plus vous dégommez votre ennemi, plus il devient puissant.  Une fois celui-ci vaincu (ou à la fin d’une simple mission), vous récoltez les monnaies, consommables et autres joyeusetés trouvés dans le donjon. Vous vous améliorez via votre HUB et vous repartez à l’aventure.

Petit, mais costaud

Shattered Heaven, c’est le petit jeu dont on n'attend pas forcément grand-chose, mais qui finit par vous surprendre par ses qualités dignes des plus grands. Que ce soit dans sa mise en scène, sa musicalité ou encore son gameplay, Leonardo Interactive montre toute l’étendue de son savoir-faire.

Le système de combat reste assez classique et répétitif dans son ensemble et c’est là que le côté narratif permet de mettre tout cela de côté et de profiter du juste équilibre des deux. On notera d’ailleurs, au sujet de la narration, qu’il vous est possible de faire certains choix durant votre périple. Cela influence certains passages de l’histoire.

Disponible au prix de 15 euros en accès anticipé, le jeu vous promet déjà actuellement plus de 20 h de contenu sans aucun problème (et plus encore si vous désirez tenter la difficulté Élu). On ne doute pas que l’année passée en accès anticipé permettra d’améliorer considérablement le titre qui est déjà assez complet en soi. Si vous avez aimé des jeux comme Slay The Spire ou Rogue Lords, vous aimerez certainement Shattered Heaven. Dans le doute, une démo est disponible pour vous faire une idée avant de passer à la caisse.

Aperçu réalisé sur Steam par Glaystal à partir de la version fournie par l'éditeur.