Test de Dragon Ball: Sparking! Zero - Un hommage à Toriyama

Grandir avec l’œuvre d’Akira Toriyama, c'était bien plus qu'une simple passion : c'était une véritable immersion dans l'univers d'un manga devenu culte. Comme beaucoup de fans de la première heure, j'ai découvert Dragon Ball et Dragon Ball Z grâce au Club Dorothée, où les aventures de Son Goku et ses amis faisaient vibrer les après-midis. Je suis assez fier d’être de ceux qui ont connu Dragon Ball avant la sortie de Z et d’avoir grandi avec. Par la suite, j'ai suivi Dragon Ball GT et Dragon Ball Super, avec des hauts et des bas en termes de satisfaction, mais toujours cette envie de voir jusqu'où les pouvoirs des Saiyans pouvaient aller. Je suis aussi fier d’avoir refilé le virus à plusieurs générations : mes sœurs, mon beau-frère, mes enfants. Je suis peut-être un dinosaure maintenant, mais Dragon Ball reste vraiment ma série phare au niveau anime/manga. Mon attachement à la licence s’est aussi illustré dans les jeux vidéo : que ce soient les titres sur Super Nintendo, notamment le deuxième volet qui reste gravé dans ma mémoire, "La légende saien" (oui, écrit de cette façon sur la boîte !) ou encore les vieux jeux de rôle sur NES que j’ai pu tester à l'époque, même si je n’y comprenais rien. Aussi Dragon Ball Legends, en import sur PlayStation premier du nom que j’ai découvert aux 3 pommes, une boutique qui m’avait émerveillé quand j’étais jeune à Waterloo.

Les Budokai Tenkaichi ont toujours représenté un défi pour moi : non pas par manque d'intérêt, mais plutôt parce que j'avais du mal à m'adapter à leur approche unique des combats en 3D. Ces jeux, bien que complexes, offraient une profondeur impressionnante pour les joueurs persévérants. Aujourd'hui, avec Dragon Ball : Sparking ! Zero, cette série mythique fait son grand retour en revenant à ses racines, sous son nom japonais d'origine, rendant hommage à son héritage tout en accueillant une nouvelle génération de fans.

Cela faisait 17 ans que les fans attendaient le retour de la série Budokai Tenkaichi. Rebaptisée Dragon Ball: Sparking! Zero pour ce nouveau volet, la franchise revient avec l’objectif d’offrir aux joueurs une expérience fidèle aux jeux précédents tout en modernisant certains aspects. Ce changement de nom n'est pas anodin, puisqu’il renoue avec le titre japonais original, permettant ainsi d’ancrer le jeu dans la tradition des adaptations vidéoludiques de Dragon Ball. Le style de combat en 3D, caractéristique des jeux de la série, est de retour, avec des affrontements dynamiques qui se déroulent dans des arènes ouvertes et interactives. Chaque arène est une véritable reconstitution des lieux emblématiques de la saga, que ce soit la planète Namek, le tournoi des arts martiaux ou le désert rocailleux où Goku s’entraînait enfant. Le jeu vise ainsi à faire revivre les moments les plus marquants de l’anime et du manga, avec une fidélité que les fans de longue date ne manqueront pas d’apprécier.

Avec 182 personnages jouables, Dragon Ball: Sparking! Zero affiche le plus grand roster de l’histoire de la série. Ce chiffre impressionnant inclut des personnages provenant de Dragon Ball Z, Super, GT et des nombreux films de la franchise, offrant ainsi un éventail très large de combattants à maîtriser. Néanmoins, il est important de souligner que cette variété est parfois trompeuse : plus de 20 versions de Goku, 15 variantes de Vegeta, sans compter les multiples transformations de Freezer, Cell et Boo. Bien que chaque version présente des différences dans les attaques et les combos, certaines se ressemblent suffisamment pour donner l'impression d'une redondance dans le casting. Par exemple, les variations de Goku allant du jeune garçon à l’Ultra Instinct partagent certaines mécaniques, malgré des spécificités comme les techniques de Ki ou les mouvements spéciaux. Cependant, le jeu fait un effort pour offrir des capacités propres à chaque transformation, afin d'éviter que le roster ne semble simplement gonflé de manière artificielle. Par contre, c’est difficile avec un roster aussi vaste d’assurer un équilibre entre les combattants. Évidemment, en vrai, ce ne devrait pas être le cas vu les évolutions, mais pour jouer en ligne, c’est assez important de peur de voir toujours les mêmes personnages être utilisés.

Le retour de personnages plus obscurs et appréciés des fans comme Tapion ravira les passionnés de la série, car ils apportent une touche de fraîcheur et d’originalité à l’ensemble. On peut même incarner certains des guerriers moins en vue de l’armée de Freezer ou les sbires des ennemis des films.

Les habitués de la série Budokai Tenkaichi retrouveront rapidement leurs repères, puisque les bases du gameplay restent inchangées : combats en arène 3D, déplacements rapides et attaques énergétiques spectaculaires. Toutefois, Sparking! Zero introduit quelques améliorations notables dans les mécaniques de combat. Deux configurations de contrôle sont disponibles : le mode standard, qui utilise les conventions modernes des jeux de combat, et le mode classique, qui reste fidèle aux commandes des jeux d’origine, permettant aux plus vieux d’entre nous de retrouver leurs marques. Les déplacements sont toujours aussi dynamiques, permettant de voler librement et d'effectuer des dashs pour surprendre l’adversaire, mais le système d’attaque a été revu pour donner plus de profondeur au gameplay.

Le système de gestion de l’énergie joue un rôle central dans le déroulement des combats. Il est nécessaire de gérer attentivement son Ki pour effectuer des techniques spéciales ou des transformations, tandis que le timing et le positionnement sont essentiels pour tirer profit des ouvertures dans la garde de l’adversaire. Un ajout intéressant est la possibilité de déclencher des attaques combinées avec des personnages de soutien, ouvrant la voie à des stratégies coopératives en mode multijoueur. Cela ajoute un niveau de complexité aux affrontements, qui demande au joueur d'être constamment attentif à l'évolution du combat. Contrairement à d’autres jeux de combat en 2D, Sparking! Zero mise sur l’accessibilité en ne nécessitant pas de longues combinaisons de touches, tout en offrant suffisamment de nuances pour satisfaire les joueurs les plus exigeants.

Le mode histoire de Sparking! Zero suit un format où les joueurs avancent à travers des scénarios emblématiques de la série Dragon Ball. Pas vraiment une histoire complète donc, mais des capsules (oui j’assume, c’était facile) de la vie des différents personnages. Ces scénarios recréent les batailles marquantes, de l’arrivée des Saiyans jusqu’au combat contre Moro dans Dragon Ball Super, en passant par les arcs plus obscurs comme celui de Baby dans GT. La difficulté, cependant, peut être un frein pour certains : les pics soudains peuvent rendre certaines missions frustrantes, surtout lorsque l’intelligence artificielle semble connaître vos moindres mouvements. Il existe trois niveaux de difficulté, mais jouer en mode facile restreint l’accès à certains contenus, une limitation qui risque de décevoir les joueurs souhaitant découvrir l'intégralité de l'histoire.

Les scènes cinématiques sont reproduites en utilisant le moteur du jeu, avec des séquences d'animation fidèles à l'anime, mais toutes ne se valent pas en termes de qualité. Les moments les plus mémorables, comme l'éveil de Gohan contre Cell ou la première transformation en Super Saiyan de Goku, sont particulièrement bien mis en scène, tandis que d'autres scènes manquent de l’intensité que l'on pourrait attendre d'une telle adaptation.

Il y a 17 ans, tout le côté jeu en ligne n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui, donc clairement le mode multi était attendu au tournant.

Je vous rassure, c'est une réussite : le mode multijoueur de Dragon Ball: Sparking! Zero est l’un des points forts du jeu. Que ce soit en ligne ou en local, les combats sont fluides et offrent une expérience compétitive excitante. Les affrontements sont rythmés par les différentes transformations et techniques, ce qui donne un sentiment de dynamisme et de puissance à chaque duel. Les tournois en ligne, avec leurs règles spécifiques et leurs classements, apportent une motivation supplémentaire pour perfectionner ses compétences, tandis que le mode coopératif permet de revivre les moments iconiques de l'anime avec un ami.

L’Edit Mode est un ajout qui mérite d’être souligné, permettant de personnaliser les combats avec des conditions particulières. On peut choisir les personnages, les arènes et même ajuster les règles du combat pour créer ses propres scénarios. Cela ajoute une dimension créative au jeu, permettant aux joueurs de laisser libre cours à leur imagination.

Dragon Ball: Sparking! Zero réussit à perpétuer l'héritage des jeux de combat en 3D de la franchise, tout en introduisant quelques nouveautés bienvenues. Le jeu reste accessible grâce à son système de combat intuitif, mais propose également suffisamment de subtilités pour les joueurs souhaitant maîtriser toutes les mécaniques. La courbe d’apprentissage est vraiment très grande et je pense que les plus hardcore d’entre nous pourrons largement y trouver leur compte. Le roster impressionnant, même si redondant, offre une grande variété de styles de jeu et permet d’exprimer tous nos délires de fans. Si le mode histoire souffre de quelques déséquilibres en termes de difficulté et de qualité des scènes, il parvient néanmoins à capturer l’essence de Dragon Ball.

J'ai particulièrement adoré les différents plans des menus, où l'on voit Goku se balader d'un écran à l'autre en se téléportant : c'est fluide, bien pensé, et ajoute une touche dynamique qui plonge directement dans l'ambiance de la série.

En fin de compte, Sparking! Zero s’impose comme une suite digne de la série Budokai Tenkaichi, une réussite pour les fans de l'univers de Toriyama. Malgré ses quelques défauts, le jeu parvient à renouer avec la magie de Dragon Ball tout en apportant une dose de modernité bienvenue, assurant de longs moments de plaisir pour les nostalgiques comme pour les nouveaux venus.

Jeu testé par Seiei sur une Xbox Series S avec une version fournie par l'éditeur