Test d'Indiana Jones et le Cercle Ancien - Allez hop, on y va, en route pour l'aventure
La légende des archéologues n'était plus apparu dans un jeu vidéo depuis 2009 (mis à part une table de flipper dans Pinball FX, et non je ne compte pas le jeu Facebook développé par Zynga) et le temps se faisait bien long. Pendant ce temps, un certain Nathan Drake avait fait ses armes grâce à Naughty Dog, avec une grande inspiration voire hommage à Indy, mais on espérait toujours revoir le bon Henry Junior revenir sur le devant de la scène et c'est fait grâce à MachineGames et Microsoft.
Georges est un fasciste de merde
À son annonce à (feu) l'E3 2021 dans une conférence Xbox Bethesda démentielle bourrée de promesses et rondement ficelée, le retour d'Indiana Jones dans une aventure inédite faisait indéniablement partie des surprises enthousiasmantes de la conférence. Mais quelques détails avaient un peu tiédi certains esprits chagrins, comme le fait que le jeu serait en vue complètement FPS et que le développement soit confié à MachineGames qui était bien connu pour ses (très bons) jeux sans trop de subtilité de la série des Wolfenstein. D'aucuns affirmaient que le studio ne serait pas à la hauteur du challenge, mais ils seront forcés (à moins d'être de bien mauvaise foi) de reconnaître qu'ils se sont bien trompés : pour qui aime les jeux d'action aventure, cet Indiana Jones et le Cercle Maudit est un bon cru qu'il serait bien cruel de ranger avec l'Arche d'Alliance au fond d'un hangar.Commençons par le scénario. Situé à la fin des années 30, entre les événements des premier et troisième films (donc aux alentours du second...), le jeu met en scène Indy toujours aux prises avec les nazis alors qu'il tente de retrouver une statuette de chat momifiée volée par un géant (joué par le regretté Tony Todd) qu'il poursuit d'abord au Vatican. Il se trouve que cette statuette cache (évidemment) un secret convoité par l'archéologue nazi Emmerich Voss (interprété par Marios Gavrilis) qui n'hésite devant rien pour arriver à ses fins bien évidemment. Pour l'aider, Indy ne peut pas compter sur Marion, évoquée plusieurs fois dans le jeu pour justifier leur éloignement, mais il se rapproche d'une journaliste à la recherche de sa soeur, l'aventureuse Gina Lombardie (incarnée par Alessandra Mastronardi). Comme de bien entendu, leurs histoires feront le tour du monde à commencer par le Vatican, Gizeh, l'Himalaya... Et ce qui est à mettre au crédit du jeu, c'est le rythme avec lequel sont distillés les éléments du scénario et le développement des personnages ainsi que de leurs relations. J'ai adoré en apprendre plus sur l'immonde Voss (avec une réplique sur la manipulation de certains hommes qui fait mouche...) et sur la backstory de Gina tout en cherchant les traces de pierres antiques et ce secret du Cercle Ancien. La seule chose qui fait obstacle au rythme de l'aventure est l'exploration de grands terrains de jeux en monde semi ouvert, avec des allers et retours potentiellement (très) nombreux pour mener à bien toutes les quêtes principales comme secondaires du jeu.
Parfaitement bien intégrées dans le jeu, ces quêtes secondaires ne sont pas en nombre excessif loin de là, et apportent des éléments de background ou viennent compléter les éléments de relation entre les personnages. Évidemment pas obligatoires, elles demeurent vivement conseillées à la fois pour l'histoire qu'elles apportent mais bien sûr aussi pour les récompenses en XP et potentiels livres de compétences.
Il me semble que ces gens essayent de nous tuer
Des livres de compétences, il y en a un sacré tas : il s'agit d'augmenter sa santé, son endurance ou celle de ses armes, d'améliorer sa capacité en munitions ou sa puissance de frappe à mains nues ou armes de mêlée ou même de gagner un second souffle au cas où on est submergé par les ennemis. Tant d'expérience à dépenser et tant de moyens d'en gagner tout en cassant la gueule à des nazis, on est clairement gâtés et MachineGames nous donne l'occasion de faire le taf avec toujours plus d'efficacité. On aurait pu avoir peur du système FPS, mais rien de plus simple pour coller de bonnes patates dans le groin des fascistes ou leur filer de bons coups de fouet bien sentis. La vue bascule en TPS lorsqu'on utilise des échelles ou une tyrolienne, mais surtout lors des très, très nombreuses cinématiques réalisées avec le moteur du jeu en s'intégrant avec fluidité (la plupart du temps...) aux situations. Plusieurs heures de cinématiques sont annoncées et on peut effectivement le constater, avec un Harrison Ford jeune parfaitement modélisé, cicatrice au menton comprise. Avec une étonnante fidélité aux mimiques du personnage, comme quand il réfléchit en agitant son index en regardant ailleurs (ça a l'air bête, mais perso ça me rappelle parfaitement les films, ce petit détail...) et avec la voix française de Richard Darbois pour le doublage, on retrouve un Indy parfaitement crédible... À ceci près que malheureusement le grand Richard a l'air bien en-deçà du reste du cast, comme s'il n'enregistrait pas avec les autres ni dans le même studio. Cela manque de conviction voire de cohérence avec la situation, et jouer un Indiana jeune (no pun intended), même pour un doubleur légendaire, cela commence un peu à se sentir à 73 ans - en tout cas dans le jeu c'est clairement le cas. Tous les autres doubleurs font un travail très convaincant et Voss est répugnant à souhait.
En ce qui concerne le gameplay enfin, c'est parfois confus sur les contrôles quand on doit utiliser la même touche pour naviguer dans le livre des cartes et quêtes et pour "utiliser un item" alors qu'on est devant un PNJ ou justement devant un panneau ou un objet. Passons sur les objets qui se retrouvent sous un tas de corps alors qu'on aimerait s'en saisir (comme une arme de mêlée) et le seul choix serait alors de déplacer un à un péniblement chaque inconscient (et donc on oublie en cas de grosse mêlée avec moult ennemis). Ça, ce n'est rien. Mais alors pourquoi limiter ce choix à une main vraiment active à la fois ? Pourquoi Indy doit ranger une matraque pour pouvoir saisir un fruit de la même main, à quoi sert l'autre (ne répondez pas, les pervers) ? Pire encore, quand on monte à une échelle ou même qu'on se saisit de son appareil photo ou briquet, Indy jette tout bonnement toute arme entre ses mains au lieu de la ranger potentiellement à la taille. Des défauts de maniabilité tout bonnement horripilants même si ça n'efface pas le reste des qualités du titre.
Sa place n'est pas dans un musée
Ce sont bien là les seuls défauts que je reprocherais à cet Indiana Jones signé MachineGames. Je suis resté bien en haleine de bout en bout et le jeu fait "bien" sans en faire "trop", ce qui est un écueil pour les jeux en monde ouvert (ou semi ouvert) qui souvent revient, avec bien trop de quêtes secondaires sans vrai but ou de collectibles inutiles (même si sur ce dernier point, Indy en a tout de même quelques-uns). On peut revenir dans un lieu déjà exploré quand bon nous semble en conservant toute l'expérience accumulée pour finir ce qu'il nous manquerait, en revanche il est impossible de sauvegarder quand on veut, la save étant gérée automatiquement par le jeu. Un peu dommage, mais il n'y a aucun choix ou aucune action qui change le cours du jeu donc ce n'est pas si dramatique non plus.Je parlais en préambule d'Uncharted et j'aurais aussi pu évoquer Tomb Raider bien évidemment avec une Lara Croft très en forme ces dernières années. Cependant, Indiana Jones et le Cercle Maudit n'est pas un ersatz de l'un ou l'autre, il a sa propre identité et ne marche sur aucune plate-bande. Il aurait été facile d'en faire une copie sans âme juste pour tirer partie de la licence, mais MachineGames a su capitaliser sur son expérience des Wolfenstein pour livrer un jeu en vue FPS plus que convaincant, qui sait accrocher le joueur du début à la fin du jeu, proposer un scénario bien rythmé en semi monde ouvert et des personnages bien construits. La mise en scène est propre et efficace, et n'a rien à envier aux films eux-mêmes. C'est presque dommage que le jeu n'ait pas plus sortir plus tôt pour être nommé aux Game Awards, car pour moi il y avait toute sa place. En bref, n'hésitez pas à vous jeter dessus.
En plus, on peut tabasser du fasciste. Que demander de plus ?
Test réalisé par Bardiel Wyld sur PC (Steam) à partir d'une version fournie par l'éditeur.
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Plateformes | Windows, Xbox Series X|S |
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Genres | Action-aventure, contemporain |
Sortie |
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