Test : Ara: History Untold - L'héritier ambitieux qui peine à détrôner Civilization
Un nouveau challenger dans l'arène des 4X qui brille par ses innovations visuelles et sa gestion complexe, mais qui perd son souffle dans l'exécution technique et le manque d'outils adaptés pour gérer sa complexité croissante.
Le jeu se démarque par son approche novatrice de la gestion historique, divisant l'aventure en trois actes majeurs, chacun composé de quatre ères distinctes. Cette structure permet aux joueurs de traverser l'histoire depuis l'époque néolithique jusqu'à un futur dominé par l'intelligence artificielle et le transhumanisme, offrant une progression plus nuancée que la traditionnelle course à l'espace.
Ce qu'on a aimé
Une présentation visuelle séduisante
Le système de territoires organiques d'Ara révolutionne l'approche traditionnelle des 4X. Au lieu des habituels hexagones, le jeu propose des zones aux formes naturelles suivant les contours du terrain, créant un monde plus authentique. Les rivières, montagnes et forêts définissent naturellement les frontières, tandis que chaque région peut être subdivisée en zones spécialisées pour la construction. Cette approche permet une planification urbaine plus réaliste et stratégique, avec des bonus de proximité encourageant la création de districts cohérents.
L'attention portée aux détails visuels impressionne par sa profondeur. Les villes grouillent littéralement de vie, avec des centaines de citoyens animés vaquant à leurs occupations quotidiennes. On observe des loups chassant des cerfs dans les forêts, des oiseaux migrant en formation, et des batailles rendues de manière spectaculaire en 3D avec des centaines d'unités s'affrontant simultanément. Cette richesse visuelle contribue à l'immersion, même si elle peut impacter les performances.
Un système de production approfondi
Le système économique se distingue par sa complexité et sa profondeur. Chaque ressource de base peut être transformée en produits plus élaborés : le grain devient du pain dans les boulangeries, qui peut ensuite servir d'ingrédient pour des repas plus sophistiqués dans les auberges. Cette chaîne de production s'étend jusqu'aux technologies modernes comme les réfrigérateurs et les consoles de jeu, créant un réseau économique interconnecté qui rappelle davantage les mécaniques d'Anno que celles de Civilization.
La gestion des ressources nécessite une planification minutieuse. Les bâtiments peuvent être équipés d'outils spécifiques pour augmenter leur productivité, tandis que les produits finis peuvent être utilisés comme commodités dans les centres-villes pour des bonus temporaires. Ce système offre une flexibilité stratégique importante, permettant par exemple d'accélérer la croissance d'une nouvelle colonie en lui envoyant des festins ou de renforcer rapidement les défenses d'une ville menacée en utilisant des codex stratégiques.
Ce qu'on n'est pas sûrs d'avoir aimé
Un système de prestige à double tranchant
Le score de prestige introduit une dynamique intéressante en permettant des victoires variées. Chaque action, qu'il s'agisse de prouesses militaires, d'avancées scientifiques ou de réussites culturelles, contribue à ce score global. Ce système encourage les joueurs à diversifier leurs stratégies plutôt que de se focaliser sur un seul chemin de victoire. Cependant, son application manque parfois de clarté, et il peut être difficile d'évaluer précisément l'impact de chaque décision sur son gain de prestige.
Un autre mécanisme controversé est l'élimination des civilisations les moins prestigieuses entre les âges. Ce système maintient une certaine tension tout au long du jeu et empêche les parties de s'étirer trop longtemps. Cependant, il peut provoquer des frustrations, surtout lorsque ces éliminations surviennent de façon inattendue, brisant ainsi l'immersion historique.
Une gestion urbaine mitigée
Les districts spécialisés rappellent Civilization VI, avec des bonus intéressants pour la spécialisation, mais le système peut devenir confus avec la multiplication des villes.
L'absence d'outils de macro-gestion se fait cruellement sentir en fin de partie. Toutes ces interactions offrent une profondeur stratégique certaine, mais elles manquent parfois de clarté, rendant difficile la prise de décision optimale.
Ce que l'on a moins aimé
Des problèmes techniques persistants
Les performances techniques laissent à désirer, avec des ralentissements notables même sur des configurations puissantes. Les temps de chargement s'allongent à mesure que la partie progresse, et les baisses de FPS deviennent fréquentes dans les phases de jeu avancées. Ces problèmes peuvent grandement affecter l'expérience, surtout pour les joueurs moins patients.
Une IA défaillante
L'intelligence artificielle manque cruellement de cohérence stratégique. Les civilisations rivales prennent des décisions illogiques, particulièrement en matière de diplomatie et de guerre. Cela peut rendre les interactions diplomatiques frustrantes, car l'IA semble incapable de développer des stratégies à long terme ou d'anticiper les conséquences de ses actions.
Un micromanagement envahissant
La gestion des chaînes de production devient rapidement laborieuse en fin de partie, avec une interface mal adaptée à la complexité des systèmes mis en place. Les joueurs sont constamment en train de rééquilibrer les distributions de ressources, de vérifier les chaînes de production, et de suivre les multiples interactions entre les bâtiments. Ce niveau de détail peut être enrichissant au début, mais il devient vite un fardeau dans les parties prolongées.
Crache ton 4X, Myrhdin
Ara: History Untold propose une vision ambitieuse et novatrice du 4X historique, mais trébuche dans son exécution. Malgré ses qualités indéniables en termes de présentation et de systèmes de jeu, les problèmes techniques et le manque de finition handicapent sérieusement l'expérience. Néanmoins, si les développeurs parviennent à corriger ces lacunes, Ara pourrait s'imposer comme un sérieux concurrent dans le genre, offrant une alternative robuste et innovante à Civilization. En attendant, il reste un produit prometteur mais perfectible qui devrait plaire aux fans les plus hardcore du genre, mais qui pourrait décevoir les puristes en quête d’un titre bien rond techniquement.
Ce test a été réalisé par Myrhdin avec une clé ou un jeu fournis par le constructeur. Sa rédaction n'est le fruit d'aucune transaction financière entre le rédacteur ou JeuxOnLine et le développeur, l'éditeur ou les entreprises les représentant.
Plateformes | Windows |
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Genres | Grande stratégie, stratégie, historique |
Sortie |
24 septembre 2024 (Monde) |
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