Spellforce 3 - Une recette efficace

Ce jeu, sorti le 7 décembre dernier, est développé par Grimlore Games et THQ Nordic et édité par ces derniers. Il est complètement passé sous le radar de très nombreux joueurs et je ne me l’explique vraiment pas. Le jeu n’est pas noyé dans une pléiade de jeux similaires, il n’est pas de mauvaise qualité et la licence elle-même est en général appréciée par les amateurs. Du coup, pourquoi ce jeu ne fait-il pas parler de lui ?

Aucune idée, je l’avoue, mais je vais tâcher d’y remédier.

Voilà un second article sur l’actualité du jeu de stratégie en ce mois de décembre. Après « They Are Billions » (voir ICI), voici venir Spellforce 3.

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C’est un jeu terriblement atypique, un mélange des genres qui fait fructifier chacun de ceux-ci pour un résultat qui est convaincant. Un peu comme un vin chaud, agrémenté de rhum : l’ensemble fait chaud au cœur (et ailleurs). Ici, on a donc un jeu du genre RPG traditionnel, un Baldur’s-like, mâtiné de jeu de stratégie à la Warcraft 3 avec une petite campagne narrative bien sympathique. Pas toujours sur une parfaite équité, les 2 genres s’imposent à tour de rôle pour les besoins de l’arc narratif qui est peut-être assez classique, mais néanmoins efficace.

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On y incarne un homme, fils du grand méchant de l’histoire, qui est membre d’une garde qui a combattu contre ce dernier. Les relations avec les collègues sont du coup un peu délicates : ces derniers ayant besoin d’un souffre-douleur et ne pouvant pas mettre la main sur le grand méchant, ils jettent leur dévolu sur votre personnage. Méga classique… tu as beau prouver que tu n’as rien à voir avec lui, faut toujours des gars qui projettent leurs problèmes sur d’autres. Cette même garde agit en outre pour le compte d’un royaume qui, à présent, condamne toute utilisation de la magie non encadrée par une lobotomie rapide et efficace : soit tu meurs, soit t’es un légume. Ambiance !

Évidemment, ce problème de magie ne concerne pas les membres de la garde, qui sont composés d’utilisateurs pour la plupart, ni ceux qui travaillent pour l’état. Néanmoins, cette foi inquisitrice prend de plus en plus d’importance et notre héros, ainsi que d’autres, d’ailleurs, sent malgré tout apparaître une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et voit dans cette nouvelle doctrine une menace latente pour sa propre existence.

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Du coup, oui : vous le fils du grand méchant magicien, vous avez aussi des pouvoirs. Que vous pourrez choisir, car votre personnage et ses compagnons possèdent chacun des arbres de talents que vous pourrez développer selon vos goûts : mage de bataille, guerrier-tank, prêtre… pas mal de possibilités de combat qui vous seront utiles tant pour la partie jeu de rôle que pour la partie jeu de stratégie.

Comme je le disais plus haut, le jeu possède une trame narrative classique, mais efficace et il faudra compter une bonne trentaine d’heures de jeu en moyenne pour en voir le bout. Cela implique une maladie mystérieuse qui ne semble pas se propager de façon classique, la fièvre de sang, des conflits avec les orques, ainsi que des elfes, qui possèdent leur propre agenda dans cette situation de crise et qui considèrent que les humains sont potentiellement la source de leurs emmerdes… ils n’ont peut-être pas tout à fait tort, mais bon.

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Du coup, le début de la campagne vous mène sur une enquête sur les origines de cette maladie. Je trouve ça toujours rassurant d’aller dans un endroit potentiellement contagieux et mortel sans aucune idée de comment ça se propage et si on ne va pas y laisser notre peau au passage… mais bon, on est le personnage principal, ce serait con de faire un game over après 15 minutes de scénario. On n’a pas ici un maître de jeu sadique qui vous regardera d’un air sadique en vous lançant « faites-moi un petit jet de résistance physique à difficulté +10 ». Non… heureusement (dédicace à mon MJ :p).

La trame narrative peut être prévisible, mais elle n’en reste pas moins un excellent support de jeu. Les scènes de RPG se combinent parfaitement avec les parties jeu de stratégie et on s’amuse clairement. C’est ce qu’on demande.

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En plus, le jeu est vraiment très beau, très détaillé, tout en 2D isométrique « à l’ancienne ». Parfois trop même, vu que les objets avec lesquels on peut interagir sont parfois trop bien dissimulés (faites pivoter votre caméra fréquemment). Les différentes régions sont vraiment bien rendues et l’ambiance sonore n’est pas en reste.

Le problème, par contre, vient parfois de ce trop-plein de décors. Vos personnages, et encore plus vos troupes, ne se démarquent vraiment pas bien de ceux-ci. Emmerdant quand vous vous faite attaquer et que vous ne retrouvez pas tous vos gars. Utilisez et abusez du coup des raccourcis clavier. Et là aussi, le bât blesse un peu… ce mélange des genres rend l’ergonomie vraiment compliquée à utiliser. Votre clavier devient un vrai panneau de gestion de raccourcis, les touches de STR devant être dissociées de celles de RPG pour pouvoir faire intervenir la puissance de vos héros dans la bataille. Du coup, il n'est pas toujours intuitif de lancer telle ou telle capacité via un raccourci clavier. J’ai souvent cliqué manuellement sur l’écran pour lancer un sort… ce qui est, pour les gros joueurs, un énorme problème d’efficacité.

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Bon, pour la défense du jeu et de cette approche, Spellforce 3 n’a clairement aucune ambition e-sport et multijoueurs. Il y en a un, toutefois, mais il se contente du strict minimum en escarmouche qu’on peut héberger. Pas de classement ou autre support du genre.

Néanmoins, tout de même… je pense qu’ils ont voulu trop faire du coup ; une gestion « à la Warcraft » ou à la « Dawn of WAR » aurait peut-être été plus profitable. Cependant, passé le cap des premières parties un peu brouillonnes, il faut bien avouer que ça fonctionne malgré tout.

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Toutefois, ils auraient peut-être pu faire un peu plus de boulot au niveau de la personnalisation des différentes races. Que vous incarniez les Elfes, les Orcs ou les Humains, au final les 3 factions se ressemblent au niveau des troupes.

Par contre, je critique peut-être trop le jeu, car au final, ces défauts que j’évoque sont assez secondaires par rapport au jeu lui-même, vraiment plaisant à découvrir. Il nous fera passer quelques très bonnes heures de jeu en ces longues heures d’hiver. Et c’est ce qu’on demande. Je répète ce que j’avais dit au début de mon test : je ne comprends pas trop le fait qu’il soit aussi peu mis en avant.

Le jeu est disponible sur Steam à 49.99€.

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Test réalisé par Seiei avec une version fournie par le développeur.

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