Test : The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition
Remake HD d'un jeu sorti à l'origine en en mars 2014 sur PS3, The Witch and the Hundred Knight: Revival Edition est un A-RPG qui a le bon goût, comme de nombreux jeux de NIS, de se démarquer de la concurrence par son ambiance souvent malsaine, mais toujours très drôle, car plongée dans un univers graphique particulièrement agréable. Qu'apporte donc cette nouvelle mouture ?
C'est toujours délicat pour un testeur de prendre en main un remake HD, surtout quand il n'a pas la possibilité de vous renvoyer à un test précédent pour vous donner ses impressions sur le jeu original ; il est également difficile de résumer en quelques mots un jeu de plus de cinquante heures (oui, ça existe encore, croyez-le ou non).
Certains ont peut-être déjà entendu parler du jeu, certains en ont déjà vu des images, d'autres y ont joué quelques minutes ou quelques heures. Pour faire simple, on va dire que c'est un jeu typique de Nippon Ichi Software : on aime ou on n'aime pas, mais on ne reste pas indifférent. The Witch and The Hundred Knight est un très bon Action-RPG au scénario vraiment décalé et à l'ambiance plutôt glauque, qu'on peut sans hésiter rapprocher d'un Danganronpa. C'est sombre, c'est méchant, ça appuie gratuitement là où ça fait mal et c'est particulièrement agréable. Le tout est en plus servi par une bande-son très solide qui vous transporte littéralement dans l'univers du jeu.
Il vaut mieux ne pas regarder dedans
Qu'est-ce que vous faites de beau dans ce jeu ? Vous incarnez un démon légendaire baptisé Hundred Knight, invoqué par la Sorcière des Marais Metallia, qui n'aura de cesse de vous tourmenter jusqu'à ce que vous ayez permis d'atteindre son but ultime : avoir la peau de sa rivale de toujours, la sorcière des forêts. Votre mission principale est des plus simples : parcourir le royaume d'Amataya pour trouver des piliers magiques qui permettront à votre maîtresse d'étendre son marais.
Au niveau des mécaniques de jeu, le jeu se veut résolument orienté dans la direction des actions RPG : votre personnage évoluera, découvrira de nouvelles techniques et de nouvelles combinaisons au fil de sa progression, combinaisons que le joueur pourra personnaliser dans les menus du jeu. Là où il se différencie des canons du genre, c'est qu'il vous laisse la possibilité d'affronter les PNJ et de choisir de mettre à feu et à sang des villages entiers si jamais les villageois vous en refusent l'accès. Vous imaginez un Zelda dans lequel vous pourriez buter le sage qui vous donne l'épée pour démarrer votre aventure ? Et bien vous êtes en bonne voie pour visualiser ce que vous propose The Witch and the Hundred Knight.
Chacun des piliers que vous trouvez agit comme un point de sauvegarde et vous permet d'investir des points dans les différentes caractéristiques de votre Chevalier. Mais il faut savoir que tous ces investissements ne sont que temporaires et ne fonctionnent que sur la carte sur laquelle vous vous trouvez actuellement : si vous changez de zone, vous perdrez les bonus temporaires. Si vous voulez améliorer votre personnage de manière durable, il vous faudra retourner à votre base et vous récupérerez alors toute l'expérience que vous aurez acquise, mais vous perdrez la progression temporaire sur la carte que vous visitiez et devrez reprendre à 0 à votre prochaine visite.
Autre particularité du jeu, les Gigacals sont un élément assez novateur, qui agissent comme un chronomètre : vos déplacements et explorations sont toujours minutés. Ils représentent votre énergie vitale, et si vous n'en avez plus à disposition, votre barre de vie se retrouve entamée et si elle-même se vide... Vous pouvez regagner des Gigacals en investissant des points de montées en niveau ou en avalant les monstres que vous affrontez, mais cette solution n'est qu'un palliatif temporaire puisque vous ne pouvez pas en ingurgiter autant que vous voulez.
Comme vous pouvez le voir, il y a de bonnes idées. Mais malheureusement, le reste est loin d'être rose.
Le jeu a été victime de nombreux problèmes, parmi lesquels on trouve pêle-mêle un gameplay sympathique, mais à terme rébarbatif parce que répétitif et inutilement complexe, une caméra des plus frustrantes et une histoire qui traînait en longueur à cause de dialogues longs et pas forcément utiles même si la magie de l'écriture de Nippon Ichi Software sauvait un peu le coup. C'était d'ailleurs un peu le sentiment général qui se dégageait : les amateurs des titres du développeur (qui, pour rappel, est derrière des titres aussi mythiques que Disgaea, La Pucelle ou encore les Atelier Iris) auront raison de se ruer sur le titre, mais il fallait que les non-initiés soient un peu plus prudents.
Nous voilà donc deux ans après et le développeur tente déjà de ramener sur le devant de la scène cette licence dans cette Revival Edition qui est elle exclusive à la PS4. Deux ans, c'est peu, c'est très peu quand on considère les autres projets sur lequel le développeur a travaillé entre temps, et on se doute malheureusement que peu de choses auront changé dans cette nouvelle mouture. S'il est un indicateur qu'on sous-estime dans le cadre de ces remakes, c'est la taille du jeu au téléchargement. En l'occurrence, il fait un peu moins de 800 Mo, ce qui est peu pour un jeu à l'heure actuelle. Encore un copier-coller avec une ou deux fonctions supplémentaires pour justifier une remise sur le devant de la scène et quelques euros de plus sur les comptes en banque ?
Poudre de sangsue n'amasse pas bave de blatte
Bon, comme de coutume, on ne change pas une recette qui gagne : c'est un portage PS3 vers PS4, donc on va vous dire que c'est trop beau, que ça tourne en 1080p, qu'il y a du 60 FPS, que c'est trop bien et que ça claque la rétine. Et le pire, c'est que connaissant NIS, on sait que l'argument est valide, parce que la patte graphique du jeu original survit bien à cette transition et que même si ce n'est pas super clinquant (surtout quand on vous demande de tester ce jeu pendant que sortent trailer sur trailer pour Uncharted 4...), on voit une claire amélioration de l'ensemble et ça sert vraiment ce titre qui reposait essentiellement sur l'opposition entre ses graphismes mignons et ses dialogues des plus malsains. Mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de (ré)investir quarante euros dans ce titre ?
Heureusement, il y a quelques nouveautés qui viennent au moins nourrir l'intérêt des plus vieux joueurs. Mais bon, ne vous excitez pas trop, ça reste extrêmement limité.
♫My mother was a witch♪
La grosse nouveauté de cette Revival Edition, c'est qu'on vous laisse enfin jouer la fameuse Metallia, la véritable héroïne du jeu. Oui parce que, mine de rien, vous n'incarnez dans le jeu que le légendaire Chevalier Séculaire qu'elle a invoquée pour s'occuper de ses basses oeuvres. La Tour de l'Illusion, la nouvelle zone de combat, fera donc la joie des fans du jeu original, parce que, à n'en point douter, incarner un personnage aussi malsain et perturbé ravira les joueurs traditionnels de NIS.
Autre nouveauté, même si liée à cette nouvelle Tour de l'Illusion, un système d'alchimie pour améliorer vos armes : en effet, vous pourrez rassembler des matériaux qui vous aideront à améliorer encore un peu plus vos capacités. Bon, OK, il faut avouer que la principale difficulté sera de choisir sur laquelle vous voulez investir vu la myriade d'armes à votre disposition.
Donc, faisons un petit résumé avant d'aller plus loin. Une mise à jour graphique, une nouvelle zone, un nouveau personnage jouable, un nouveau système d'amélioration des armes. Passons à la suite.
...
...
Ah mais parce que vous avez vraiment cru qu'il y avait une suite ? Nan, mais vous avez sérieusement cru qu'un développeur vous avait fait un remake HD qui valait la peine d'être joué parce qu'il corrigeait les défauts des premières versions ? Ou qu'il apportait assez de contenu inédit pour justifier de remettre quelques dizaines d'euros dedans ?
Gamus Duplicus Plubelus
Et bien non, les amis, c'est tout, parce que tout le reste du jeu est EXACTEMENT une copie de ce qui était proposé dans l'original, avec toujours les mêmes défauts. La caméra est toujours aussi peu intuitive et rend la lisibilité des combats complètement floue. Les trois-quarts du temps, l'angle de vue par défaut est particulièrement peu adapté, notamment dans les combats de boss, ce qui est particulièrement enrageant dans un jeu qui se veut orienté action.
Les menus sont toujours aussi mal fichus. Si vous avez le malheur de ne pas faire attention à un tutoriel, vous allez devoir fouiller dans des dizaines de menus pour retrouver une information parfois essentielle. Cela a été un défaut pointé du doigt par l'ensemble de la critique vidéo-ludique au moment de la sortie de la version PS3. Créer du contenu supplémentaire représente un coût certain, c'est plus ou moins logique qu'ils n'aient pas voulu mobiliser des équipes pour ça en vue de garder un prix de vente bas. Mais bon sang, clarifier une interface, surtout quand elle est aussi peu claire, ce n'est vraiment pas dur. Surtout quand vous rendez le portage exclusif à une console qui offre quand même énormément de possibilités à ce niveau via sa manette.
Crache ta chocogrenouille, Myrhdin
Alors voilà, que dire de ce énième remake HD ? Qu'on est bien content de l'avoir reçu gratuitement de la part de l'éditeur. Parce que oui, si vous avez déjà joué au premier jeu et à moins que vous ne soyez tombé amoureux de Metallia ou que vous ayez une collection dédiée à NIS, rien ne justifie à nos yeux de repasser à la caisse. Honnêtement, ça revient à payer quarante euros pour un patch HD, un personnage jouable supplémentaire et deux fonctionnalités supplémentaires ? Ok, on a vu bien plus scandaleux, mais quand même...
Si vous n'avez pas joué au jeu original ou si vous aimez les univers de NIS... L'achat peut se justifier. Cela reste un bon jeu, dans un genre pas forcément des plus populaires, avec un univers qui vaut vraiment le coup et qui sort un peu des sentiers battus. Les graphismes plairont sans doute à un large public et la profondeur du gameplay (si on arrive à comprendre comment naviguer dans les menus) ravira les joueurs les plus exigeants. Et on doit le dire, la mise à niveau en HD fait plaisir à la rétine quand même.
Test réalisé par Myrhdin à partir d'une copie fournie par l'éditeur.
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Plateformes | PlayStation 4 |
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Genres | Action-RPG, fantasy |
Sortie |
4 mars 2016 (France) (PlayStation 4) |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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