Test de Hard Reset Redux : Recyclage de masse
Septembre 2011, le studio Flying Wild Hog sort Hard Reset, un fps à l'ambiance cyberpunk pour pc, ps4 et Xbox One. Presque 5 ans plus tard, ce même studio nous propose une nouvelle version du titre : Hard Reset Redux. L'occasion d'un test pour juger de la pertinence de ce lifting.
A vos nanites...
Pour ceux n'ayant pas acheté la version initiale, Hard Reset Redux propose un scénario digne d'un film d'action de série B et un gameplay à la hauteur de cette ambition : vous êtes un agent travaillant pour la « Corporation », vague organisation dirigeant le futur cyberpunk servant de toile de fond du soft. Alors que vous êtes peinard en train de picoler dans un bar, des robots envahissent la ville et se mettent à étriper joyeusement tout ce qui semble humain. Ni une ni deux, vous videz votre verre, sortez votre arsenal et partez dégommer du tas de ferraille, qui vous le rend bien, dans un déluge de tôles déchirées par une avalanche de balles et d'explosions dans tous les sens à en faire baver d'envie Micheal Bay.
Prêt...
C'est au travers des écrans de chargement que l'histoire se déroule. En effet, pendant que le futur lieu de carnage se charge dans vos machines, une succession de planches dessinées façon comics vous exposent la situation et les personnages. Les dialogues sont également doublés, bien que les acteurs semblent manquer par moment un peu d'inspiration (testé en VO). Votre personnage, notamment, balance souvent ses nombreux jurons un peu trop platement, donnant plus l'impression qu'il préférerait rentrer chez lui retrouver sa bouteille plutôt que de se lancer dans une tirade d'anti-héro badass qu'il est censé représenter. Une fois en jeu, quelques communications de vos supérieurs viendront vous rappeler qu'il y a une raison à ce recyclage de masse, mais n'espérez pas rencontrer un PNJ pour tailler le bout de gras. Quant au scénario lui-même, il est classique dans le genre et se laisse suivre sans pour autant laisser un souvenir impérissable. Mais le but du sujet n'est pas de nous épater via un scénario philosophico-profond, c'est de nous en mettre plein la vue.
Et là, tu prends l'air pas content content.
Tirez !
De ce coté là, on ne peut pas dire qu'ils y sont allés de main morte. Vous démarrez la partie avec deux armes et rapidement vous avez des hordes de robots tueurs qui vous foncent dessus, l'huile aux lèvres, pendant que vous les arrosez littéralement de balles ou de boulettes de plasma. Le gameplay est réduit au plus simple et l'aspect « gestion » de votre arsenal va généralement consister à choisir comment vous allez recycler tous ces robots. Le jeu s'assume en tant que « doom-like » et pour une fois, ce n'est pas un abus de langage. Gestion des munition ? Peuh ! Vous en avez deux type : balles ou énergie, point ! Recharger vos armes ? Pft, est-ce qu'on a déjà vu Rambo recharger une arme ? Un peu de sérieux, allons. Vous vous croyez dans un simulateur ? Et pourquoi pas du recul sur les armes tant qu'on y est !?
Vous l'aurez compris, le jeu ne fait pas dans la finesse. Ici, on flingue tout ce qui bouge, voire ce qui ne bouge pas, sans jamais approcher un doigt du chargeur de votre arme qui ne s'arrêtera de cracher des balles ou de l'énergie qu'à deux conditions : vous relâchez la détente faute de cible, ou vous avez réussi à tomber à court de munitions. Car si ces dernières ne sont pas illimitées, on en trouve suffisamment, éparpillées dans les niveaux ou laissées par les ennemis tués, pour rarement tomber à court. Et cette avalanche de violence s’accompagne à l'écran d'effets visuels qu'un blockbuster ne dénigrerait pas : ça pète dans tous les sens et la nuit perpétuelle dans laquelle vous évoluez s'illumine d'explosions et de bouts de métal torturés à tout va. Si le voisinage n'était pas déjà mort, nul doute qu'il porterait plainte pour tapage nocturne.
Soirée recyclage.
Mitraillez !
Le gameplay est simple, mais efficace et ne s'embarrasse pas d'éléments superflus. On se déplace, on saute, on tire et on active de loin en loin un interrupteur pour ouvrir un passage. Votre avatar est un peu coincé des genoux et ne sait pas s'accroupir, mais, après tout, qui a besoin de se baisser pour passer sous un obstacle ? Pas notre héro en tout cas qui préférera de toute façon défoncer un mur plutôt que plier le genou pour contourner une grille qui débute pourtant à 1m du sol, histoire de laisser passer les robots tueurs, mais pas les forces de l'ordre. Pas d'objet à utiliser non plus ni d'inventaire à gérer. Plus clairement, les objets s'activent au moment où on les ramasse et sont essentiellement constitués de munitions, d'objets de soin et d'argent. Ce dernier élément permet, une fois suffisamment amassé, de gagner un point d'amélioration qui pourra être investi dans une borne pour upgrader son équipement.
Le passage aux bornes se fait de manière dynamique et s'intègre parfaitement au jeu sans passer par un menu dédié. Les améliorations se distinguent en trois catégories : améliorer le CNL (arme à projectile), le NRJ (arme énergétique) ou votre survie. On peut donc débloquer de nouvelles armes ainsi que des améliorations pour les existantes, ou bien améliorer la survie dans cet environnement urbain particulièrement hostile. Plus précisément, vous avez une arme CNL et une NRG qui peuvent se transformer sur des modèles différents. Vous commencez avec la version basique, type mitrailleuse, puis vous pouvez débloquer les versions fusil à pompe, lance-grenade, lance roquette, etc... On passe d'un modèle à l'autre via les touches numériques, comme dans tout shooter qui se respecte, et on alterne entre le CNL ou le NRG avec la touche A : simple, sobre et efficace.
Ce retour aux sources du genre passe également par la gestion de la santé. Exit la régénération automatique de la vie en restant planqué dans son coin quelques secondes. Si votre armure se répare toute seule, votre santé, elle, ne remonte qu'en ramassant les objets de soin disséminés dans les niveau ou lâchés par vos ennemis. Là encore, on en manque rarement, mais on retrouve paradoxalement du réalisme sur cet aspect comparé aux shooters modernes là où, justement, l'aspect cyberpunk du jeu donnerait une excuse cohérente pour permettre la régénération.
Upgradez les toutes.
Tranchez !
Cette version redux apporte quelques changements au niveau du gameplay. La principale est que l'on peut maintenant effectuer des dash en appuyant sur la touche maj et une direction. Très utile pour rester à distance des robots cherchant le contact ou pour éviter les missiles que d'autres vous envoient à la fiole. Pratique également durant certains combats de boss que ce soit pour survivre ou attaquer leurs points faibles.
Une nouvelle arme fait également son apparition : le cyber-katana. Efficace pour se défaire des hordes de robots favorisant le corps-à-corps ou tout simplement pour foncer dans le tas histoire de trancher à tout va. Combiné au dash, cette arme propose un style de jeu intéressant et assez amusant. Un bémol toutefois, le katana appartenant à sa propre catégorie, il s'intègre via la rotation par la touche A. Du coup, passer du CNL au NRG devient moins aisé puisque le katana s'ajoute à la fête. Et l'arme arrivant après quelques heures de jeu, il faudra un petit temps d'adaptation pour retrouver ses marques.
Tous ces éléments se combinent pour former un gameplay nerveux dans une débauche d'effets visuels. On avance dans les niveaux tout en défouraillant dans tous les sens, s'arrêtant de temps en temps pour résoudre une micro-énigme bloquant temporairement le chemin (souvent le temps de trouver l'interrupteur ou le machin à exploser pour continuer). C'est simple, mais relativement efficace.
Histoire de varier les genres : zombots et katana.
Explosez !
On pourra regretter une certaine répétitivité dans le titre de Flying Wild Hog. Les environnements évoluent au fil de la partie, mais sont conçus globalement sur le même moule : avancer en flinguant tout ce qui bouge, trouver l'interrupteur pour accéder à la section suivante, recommencer jusqu'à la fin du niveau. Passé la première moitié du jeu, on commence à se lasser.
La durée de vie est également courte. Avec une douzaine de niveaux, le jeu se finit en 5 ou 6 heures. Quant à la rejouabilité, une fois la campagne terminée, on pourra la retenter dans un niveau de difficulté plus élevé en gardant les améliorations ou via le « heroic mode », qui constitue le niveau de difficulté ultime. Un mode survie est également disponible. L'intérêt de ce contenu supplémentaire va toutefois fortement dépendre du plaisir que le joueur ressent à dézinguer du robot à tout va. La rejouabilité du titre est donc très circonstancielle et assez limitée, d'autant que ce dernier ne propose pas de multijoueur.
Le scénario démarre plutôt bien, mais perd pas mal en intensité et enjeux vers la fin. Laissant trop d'éléments sans réponses, le scénario à un gros arrière-goût de « à suivre ». De plus, le coté cyberpunk du jeu aurait gagné à être un peu mieux exploité au lieu de rester simplement un élément de background qui n'a pour ainsi dire aucun impact sur le gameplay en lui-même.
A gauche, la version vanilla, à droite redux.
Rengainez.
Hard Reset Redux est avant tout un défouloir assumé, un retour aux sources du genre décomplexé, agréable à jouer, mais qui lassera plus ou moins vite. A noter que les possesseurs d'une version précédente ou de Shadow Warrior pourront obtenir Redux avec une remise de 85%. Mais à moins d'aimer le jeu et d'y rejouer régulièrement, l'upgrade est dispensable. Quant à ceux qui ne possèdent pas encore le jeu, le prix de 19,99€ semble un peu trop élevé pour un jeu aussi court et dont la sortie remonte à pratiquement 5 ans. A moins d'être un fan inconditionnel du genre et nostalgique des fps old-school, attendre une promotion semble pertinent.
Vous allez vous aimer, bordel !?
Sur le même sujet :
Plateformes | PlayStation 4, Windows, Xbox One |
---|---|
Genres | Action, tir, tir à la première personne (fps), futuriste / science-fiction, science-fiction |
Sortie |
3 juin 2016 |
Aucun jolien ne joue à ce jeu, aucun n'y a joué.
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